4◦Changement de base, congruence
a) Soit B= (ei) et B= (e0
i) deux bases de E, et P=PB,B0= MatB0,B(Id) la matrice de passage
de B`a B0: ses colonnes sont les coordonn´ees des e0
jdans B.
Soit alors vet wdeux vecteurs de E,Xet Yleurs coordonn´ees respectives dans la base B,X0
et Y0leurs coordonn´ees dans la base B0. On sait que X=P X0, et Y=P Y 0. D’o`u :
f(v, w) = tXAY =t(P X0)A(P Y ) = tX0(tP AP )Y0.
Ceci ´etant vrai pour tout v, w, on en d´eduit par le lemme de 3◦c) que :
A0=tP AP, c’est-`a-dire : MatB0(f) = tPB,B0MatB(f)PB,B0.
Remarquer que c’est diff´erent6de la r`egle de transformation pour les matrices des applications
lin´eaires : si on consid`ere Aet A0comme les matrices de la mˆeme application lin´eaire dans des
bases diff´erentes, et si Pest la matrice de passage correspondante, on a : A0=P−1AP .
b) Congruence. On d´efinit une relation d’´equivalence sur les formes quadratiques ou
bilin´eaires en disant que deux formes sont congruentes si, dans des bases convenables, elles
ont la mˆeme matrice.
On se pose alors le probl`eme de classification des formes `a congruence pr`es. C’est en g´en´eral
un probl`eme difficile, qui d´epend lourdement du corps sur lequel on travaille, mais on va voir
qu’il est trivial sur Cet facile sur R.
5◦Bases orthogonales et algorithme de Gauss
a) Bases orthogonales. Etant donn´e une forme bilin´eaire fsur E, on dit qu’une base
(ei)i=1,...,n de Eest orthogonale si f(ei, ej) = 0 lorsque i6=j. Voyons la traduction sur
l’expression de qen coordonn´ees.
Notons (`i)i=1,...,n la base duale de (ei)i=1,...,n : ce sont des formes lin´eaires, uniquement
d´etermin´ees, telles que `i(ej) = δij (le δde Kronecker). Par d´efinition, la i-`eme coordonn´ee
d’un vecteur v∈Xdans la base (ei)i=1,...,n est : `i(v). D’o`u, pour v∈E:
q(v) =
n
X
i=1
q(ei)`i(v)2+X
1≤i<j≤n
f(ei, ej)`i(v)`j(v) =
n
X
i=1
aii `i(v)2+X
1≤i<j≤n
2aij `i(v)`j(v).
D’apr`es la proposition de 3◦c), une base est orthogonale si et seulement si l’expression de qen
coordonn´ees est une somme de carr´es des `i.
b) Recherche de bases orthogonales. Par suite, pour trouver une base orthogonale, il
suffit d’´ecrire qcomme une somme de carr´es de formes lin´eaires ind´ependantes `1, . . . , `r, disons
q=
r
X
i=1
αi`2
i.
On compl`ete alors (`1,...,`r) en une base (`1,...,`n) du dual de E. La base (e1, . . . , en), duale
de B∗, est alors orthogonale pour q, car la matrice de qdans cette base est, avec une notation
´evidente : diag(α1,...,αr,0,...,0).
c) L’algorithme de Gauss. Il consiste `a ´ecrire une forme quadratique comme somme de
carr´es de formes lin´eaires, et permet ainsi de trouver des bases orthogonales. On part donc
d’une forme
Q(X) =
n
X
i=1
bii x2
i+X
1≤i<j≤n
bij xixj.
6Enfin, sauf si Pest orthogonale... Voir plus loin, le paragraphe III.
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