1. Montrer que |P(z)| → +∞lorsque |z| → +∞(z∈C).
On peut donc considérer Mtel que pour tout z∈C,|z|> M =⇒ |P(z)|>|P(0)|.
2. Justifier que le sous-ensemble B(0, M)de Cest compact (c’est-à-dire qu’il vérifie la propriété de Bolzano-
Weierstrass).
3. Justifier que |P|admet un minimum sur B(0, M).
Notre but est de montrer que P(z0) = 0. Pour cela, on raisonne par l’absurde en supposant que ce n’est pas le cas.
On note z0∈B(0, M)un point en lequel |P|atteint son minimum sur cet ensemble. et on fait un changement de
variable permettant de centrer le minimum : on considère Qle polynôme Q(X) = P(z0+X), et on pose (bk)ses
coefficients :
Q(X) =
n
X
k=0
bkXk.
On note ℓ= inf{k∈N∗|bk6= 0}. Ainsi,
Q(X) = b0+
n
X
k=ℓ
bkXk.
Enfin, on pose cune racine ℓ-ième de −b0
bℓ
.
4. Justifier que b06= 0
5. On pose fla fonction définie sur Rpar f(t) =
Q(tc)
b0
. Montrer qu’il existe η > 0tel que pour tout t∈]0, η[,
|f(t)|<1.
6. En déduire une contradiction et conclure.
Partie II – Corps de décomposition d’un polynôme
Soit Kun corps, et Pun polynôme de K[X]. On veut montrer l’existence d’un corps K′contenant Ktel que Psoit
scindé dans K′[X]. Si K′est minimal pour cette propriété, on dit que K′est un corps de décomposition de K.
Soit Qun facteur irréductible (dans K[X]) de P. On note (Q)l’idéal principal de K[X]engendré par Q, et on note
K1=K[X]/(Q)le quotient de K[X]par l’idéal (Q)(cela se comprend au sens d’un quotient de groupe).
1. Justifier que les lois +et ×de K[X]passent au quotient et que les lois quotients définissent sur K1une structure
de corps.
2. Soit ϕ:K[X]−→ K1la projection canonique. Montrer que ϕest un morphisme d’anneau, et que sa restriction
àKest injective.
Ainsi, on peut identifier Kà son image Φ(K)⊂K1. Via cette identification, on peut considérer que K⊂K1.
3. En considérant θ=ϕ(X), montrer que P, vu comme polynôme de K1[X], admet une racine dans K1.
4. En raisonnant par récurrence, montrer l’existence d’un corps K2contenant Kdans lequel Pest scindé.
5. Montrer l’existence d’un sous-corps minimal de K2contenant K, dans lequel Pest scindé.
Partie III – Polynômes symétriques
Soit K[X1,...,Xn]l’anneau des polynômes à nindéterminées à coefficients dans K, qui peut se définir récursivement
par
K[X1,...,Xn] = K[X1,...,Xn−1][Xn].
Les éléments de K[X1,...,Xn]s’écrivent de façon unique comme combinaison linéaire de monômes Xα1
1...Xαn
n.
Soit P∈K[X1,...,Xn]. On dit que Pest symétrique si pour tout σ∈Sn, on a :
P(X1,...,Xn) = P(Xσ(1),...,Xσ(n)).
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