- la diminution de l'activité de certains complexes de la chaîne
respiratoire n'est pas nécessairement accompagnée d'une
déplétion de l'ADNmt ;
- lorsque cette déplétion est présente, elle n'est jamais aussi
prononcée que celle observée chez des patients présentant des
déplétions de l'ADNmt d'origine génétique ;
- contrairement à ces derniers patients, il n'existe pas de
signes de prolifération mitochondriale dans les muscles des
patients présentant des effets secondaires aux antirétroviraux ;
- des délétions de l'ADNmt peuvent être retrouvées dans les
muscles des patients traités ;
- les anomalies de la chaîne respiratoire mitochondriale sont
principalement observées dans les muscles et le foie, mais
sont absentes dans les cellules sanguines.
Ces résultats sont importants et nécessitent des commentaires.
Il est actuellement admis que la toxicité mitochondriale des
INTI est la conséquence d'une déplétion de l'ADNmt, due à
l'inhibition de la réplication de l'ADNmt1. En effet, les INTI
sont des dérivés ne possédant pas de fonction hydroxyle (-
OH) en 3', et de ce fait, après leur incorporation par l'ADN
polymérase gamma mitochondriale dans la chaîne d'ADNmt
en cours de synthèse, les nucléotides naturels ne peuvent pas
être ajoutés en 3'. Il en résulte un arrêt de la réplication du
génome mitochondrial. Il est important de souligner que les
mitochondries sont soumises à une constante dégradation
(probablement pour éliminer les mitochondries
endommagées), et il faut donc que les cellules, même
quiescentes, régénèrent les organites dégradés. Ce
renouvellement se fait très probablement par fission des
mitochondries, un processus qui nécessite la synthèse de
nouveaux composants mitochondriaux, y compris l'ADNmt.
Ainsi, en bloquant la réplication de l'ADNmt, les INTI
peuvent progressivement diminuer les stocks d'ADNmt dans
certains tissus (les stocks sont plus ou moins abondants en
fonction des tissus, et la répercussion de la diminution des
stocks sera ainsi différente selon les territoires). Puisque le
génome mitochondrial code pour 13 protéines essentielles au
processus de phosphorylation oxydative (qui permet de
générer la majeure partie de l'ATP cellulaire), la déplétion de
l'ADNmt va aboutir à plus ou moins long terme (plusieurs
semaines ou plusieurs mois) à un dysfonctionnement
mitochondrial et cellulaire.
Cependant, il existe des données expérimentales qui
suggèrent que les INTI présentent des effets mitochondriaux
et/ou métaboliques qui sont indépendants de la déplétion de
http://publications.crips.asso.fr/transcriptase/107_234.htm (3 sur 7) [25/08/2003 12:28:15]