Maladies mitochondriales ou cytopathies mitochondriales Quelle est la fréquence de la maladie ? A la naissance, on estime qu’il y a de 1/5000 à 1/10000 sujet touché dans la population générale. Quelle est son origine ? Quel est son mode de transmission ? La mitochondrie est présente en grand nombre dans presque toutes les cellules de l’organisme. Sa fonction principale est de produire l’énergie dont les cellules ont besoin pour fonctionner. Le terme « cytopathie mitochondriale » regroupe traditionnellement l’ensemble des dysfonctionnements de la chaîne respiratoire mitochondriale, à l’origine d’un manque d’énergie pour les cellules. Ce sont vraisemblablement les plus fréquentes des anomalies congénitales du métabolisme. La mitochondrie possède ses propres gènes qui codent pour une partie de la chaîne respiratoire mitochondriale. Le bon fonctionnement de celle-ci implique également de très nombreux gènes portés par les chromosomes. Du fait de cette double origine génétique, tous les modes de transmission peuvent être observés dans les maladies mitochondriales (hérédité maternelle de l’ADN mitochondrial et l’hérédité classique de l’ADN nucléaire). De plus, lorsque le défaut génétique est porté par l’ADN mitochondrial, il est en proportion variable selon les tissus (phénomène d’hétéroplasmie). L’expression de l’anomalie génétique dans le sang n’étant pas systématique, sa détection peut être difficile et nécessiter une biopsie de muscle ou de foie. La très grande hétérogénéité des tableaux cliniques, le phénomène d’hétéroplasmie et la double origine génétique de la chaîne respiratoire mitochondriale expliquent les difficultés de diagnostic et d’identification génétique des ces maladies. On estime qu’une cause génétique précise n’est retrouvée que dans 20 % des cas environ. Quels sont les symptômes ? Quelle est son évolution ? La présentation clinique peut concerner un seul organe ou plusieurs. Le système nerveux central et périphérique, ainsi que les muscles striés squelettiques sont des tissus préférentiellement atteints, probablement du fait de leur forte dépendance énergétique. Les signes cliniques les plus fréquents ne sont pas spécifiques. Parmi les plus évocateurs, on peut citer la faiblesse musculaire, la paralysie progressive des mouvements oculaires, la surdité, le diabète, les douleurs musculaires à l’exercice, l’épilepsie, l’atrophie optique … L’âge de début et la sévérité de l’atteinte sont également très variables. Ainsi, les maladies à début précoce sont généralement plus sévères. Chez l’adulte, il est fréquent que la symptomatologie se complique au fur et à mesure de la progression de la maladie et touche in fine de nombreux organes. Comment confirme-t-on le diagnostic ? Lorsque l’anomalie génétique en cause est répertoriée, le diagnostic de maladie mitochondriale peut être confirmé dans la plupart des cas à partir d’un simple prélèvement sanguin. Dans les autres cas, la démarche diagnostique peut être longue, nécessitant le plus souvent un examen anatomopathologique (étude du tissu au microscope) de l’organe atteint (myocarde, muscle …), une étude biochimique des protéines de la chaine respiratoire ou des techniques de génétiques plus complexes recherchant l’anomalie au niveau du tissu atteint. Quelle surveillance et quelle prise en charge thérapeutique ? Les traitements proposés sont, dans la plupart des cas, symptomatiques et dépendent de l’organe touché (surveillance cardiaque, traitement anti-épileptique, traitement du diabète, prise en charge physiothérapique …). Ils consistent aussi en supplémentation en co-facteurs (vitamines, acides aminés et enzymes, destinés à compenser les défaillances de la chaîne respiratoire cellulaire) et en régimes appropriés. Texte rédigé par le Centre Maladies Neuromusculaires Rares Rhône-Alpes. Version du 09/03/2011.