DÉVELOPPEMENTS POUR L’AGRÉGATION EXTERNE
Théorème de Kronecker et application
Leçons : 143, 144 1,102
[X-ENS Al1], exercice 5.33
[Szp], théorème 10.80
Théorème
Soit PZ[X], unitaire, et dont les racines sont de module 61.
On suppose que P(0)6=0.
Alors les racines de Psont des racines de l’unité.
Démonstration :
On note z1, . . . , znCles racines de P, comptées avec leur multiplicité, où n=deg P>1.
On note σ1, . . . , σnles fonctions symétriques élémentaires des zi.
On a donc : P=Xnσ1Xn1+. . . + (1)nσn.
Comme PZ[X], on en déduit que i[[1, n]],σiZ.
Mais on sait que i[[1, n]],|zi|61, et donc, par inégalité triangulaire :
p[[1, n]],
σp
=
I∈Pp([[1,n]])
iI
zi
6
I∈Pp([[1,n]])
1=#Pp([[1, n]]) = p
n.
Ainsi, pour tout nN, l’ensemble n:=nPZ[X]
Punitaire, deg P=net Rac(P)⊂ D(0, 1)o
est fini.
On pose, pour kN,Pk=
n
i=1Xzk
iC[X]et Qk=XkYZ[X,Y].
Pkest alors un polynôme unitaire de degré n, à racines de module 61 ; on veut montrer que Pkn,
montrons donc que PkZ[X].
On pose Rk(Y) = ResX(P(X),Qk(X,Y))Z[Y].
La formule du résultant à l’aide des racines fournit :
Rk(Y) = 1kn
i=1
Qk(zi,Y)=
n
i=1zk
iY= (1)nPk(Y).
Ainsi, Pkest à coefficients entiers et donc Pkn.
Or, n<et Pn, #Rac(P)<donc l’ensemble Edes racines des éléments de nest fini.
En conséquence, i[[1, n]], l’application
NE
k7→ zk
i
ne peut pas être injective.
Donc k6=lN,zk
i=zl
i.
Comme zi6=0, on a zkl
i=1 et donc ziest une racine de l’unité.
1. Dans la leçon 144, le second tiers du théorème évolue un peu.
On pose, pour kN,Pk=
n
i=1Xzk
iC[X].
Pkest alors un polynôme unitaire de degré n, à racines de module 61 ; on veut montrer que Pkn, montrons donc que
PkZ[X].
On note Σ1, . . . , Σnles fonctions symétriques élémentaires des zk
i.
Le coefficient de Xnrdans Pkest alors (1)rΣr, qui est un polynôme symétrique en z1, . . . , znà coefficients dans Z; c’est donc
aussi un polynôme de Z[σ1, . . . , σn].
Ainsi, Pkest à coefficients entiers et donc Pkn.
Florian LEMONNIER 1
Diffusion à titre gratuit uniquement. ENS Rennes – Université Rennes 1
DÉVELOPPEMENTS POUR L’AGRÉGATION EXTERNE
Corollaire
Soit PZ[X], unitaire et irréductible, à racines de module 61.
Alors P=Xou Pest un polynôme cyclotomique.
Démonstration :
Supposons que P6=X.
Pétant irréductible, on en déduit que P(0)6=0.
On peut donc appliquer le théorème de Kronecker : les racines de Psont des racines de l’unité.
Ainsi, il existe NN, tel que : z∈ Rac(P),zN1=0.
Mais Pest à racines simples ; en effet, dans le cas contraire, PP0serait un polynôme non-constant divisant
P, ce qui contredirait l’irréductibilité de P.
Ainsi, P
XN1.
Or XN1=
d|N
Φdest la décomposition en facteurs irréductibles de XN1 dans Z[X].
Pétant irréductible, Pest un polynôme cyclotomique.
Corollaire
Soit PZ[X], unitaire, à racines de module 61.
Alors Pest produit d’une puissance de Xet de polynômes cyclotomiques.
Références
[X-ENS Al1] S. FRANCINOU, H. GIANELLA et S. NICOLAS Oraux X-ENS Algèbre 1, 2eéd., Cassini,
2007.
[Szp] A. SZPIRGLAS Algèbre pour la L3, Pearson Éducation, 2009.
Florian LEMONNIER 2
Diffusion à titre gratuit uniquement. ENS Rennes – Université Rennes 1
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