Théorème de Kronecker
Référence : FGNal1 : p. 213 + Szpirglas Mathématiques L3 Algèbre p. 573
On définit
n:= {PZ[X]|Punitaire,deg P=net zZ(P)0<|z|61}
Z(P)désigne les racines complexes de P. Si Pn, alors les racines de Psont des racines de l’unité.
Preuve :
Montrons dans un premier temps que nest fini.
Soit Pn. On note z1, . . . , znles racines de Pet σ1, . . . , σnles fonctions symétriques élémentaires de P
évaluées en (z1, . . . , zn). On a σp=X
16i1<···<ip6n
zi1. . . zip
Notons P=Xn+a1Xn1+· · · +an1X+an= (Xz1). . . (Xzn).
A noter que an6= 0 et 0< αi61. On peut alors utiliser la relation coefficient-racines (se démontre facilement
par récurrence sur n) : ap= (1)pσp(z1. . . zn)
P=Xnσ1Xn1+. . . + (1)nσn
et σiZ.
Or |zi|61donc, pour 16p6n,
|σp|=
X
16i1<...<ip6n
zi1· · · zin
6X
16i1<...<ip6n
1 = 1n
p.
On en déduit que nest fini.
On considère désormais
Pk:=
n
Y
i=1
(Xzk
i)
et montrons que Pkn.
Le coefficient de Xnrdans Pkest (1)rσr(zk
1, . . . , zk
n). Or σr(Xk
1, . . . , Xk
n)est un polynôme symétrique
à coefficients dans Z, donc par le théorème de structure des polynômes symétriques il existe Qr
Z[X1, . . . , Xn]tel que
σr(Xk
1, . . . , Xk
n) = Qr(σ1(X1, . . . , Xn), . . . , σn(X1, . . . , Xn)).
On en déduit, étant donné que σi(z1, . . . , zn)Z,
σr(zk
1, . . . , zk
n) = Qr(σ1(z1, . . . , zn), . . . , σn(z1, . . . , zn)) Z.
De plus, Pkest unitaire et ses racines sont les zk
iqui vérifient 0<|zk
i|61. Par conséquent, Pkn.
Or nest fini donc l’ensemble Zndes racines des éléments de nest fini donc, pour i∈ {1, . . . , n}, l’application
NZn
k7−zk
i
n’est pas injective. On en déduit qu’il existe k6=ltels que zk
i=zl
iet zi6= 0 donc zkl
i= 1 et ziest une racine
de l’unité.
1. cardinal des parties à péléments de J1, nK
Laura Gay p.1 22 juin 2015
Soit PZ[X]unitaire et irréductible tel que Z(P)D(0,1), où Z(P)désigne les racines de P.
Alors P=Xou Pest un polynôme cyclotomique.
Preuve :
(Gourdon Algèbre p.89 ? ?) Supposons P6=X. Alors Pest irréductible donc 0n’est pas racine de Pet, d’après
le théorème de Kronecker, ses racines sont des racines de l’unité. De plus, les racines de Psont simples car P
est irréductible (sinon il serait divisible par PP0non trivial). Donc il existe un entier Ntel que pour toute
racine zde P,zN= 1 et donc P|XN1.
Or
XN1 = Y
d|N
Φd
avec Φdirréductible sur Z.
P6= 1 donc P= Φkpour un certain k.
Tout polynôme de Z[X]unitaire ayant ses racines dans D(0,1) est un produit de puissances de Xet de polynômes
cyclotomiques.
Version résultant pour montrer que PkZ[X](paragraphe décalé)
On va introduire,pour λC,Qλ
k=Xkλet, pour finir, le résultant suivant (de taille k+n) :
Rk(λ) = Res(P, Qλ
k) =
1 1
a1
...0...
.
.
........
.
....1
an
...1 0 0
...a1λ....
.
.
....
.
....0
anλ
On voit bien que Rkest polynomial en λ(si l’on préfère, il est assez aisé de raisonner dans Z[λ]) et que ses
coefficients sont entiers (les apétant entiers). Pour conclure, on va exprimer le résultant en fonction des racines
des polynômes (on rappelle que Pest unitaire et que ses racines sont les zi) :
Rk(λ) = Res(P, Qλ
k) =
n
Y
i=1
Qλ
k(zi) =
n
Y
i=1
(zk
iλ)=(1)nPk(λ)
Les coefficients de Rksont entiers, donc ceux de Pkle sont aussi.
Notes :
XA l’oral, 7’45 sauf la partie qui change. 2’27 version polynome symétrique. 2’ version résultant. Il faut
vraiment prendre son temps à fond !
XOn a par exemple σ1=z1+z2+· · · +znet σn=z1.z2. . . zn.
Leopold Kronecker (1823 - 1891) est un mathématicien et logicien allemand. Persuadé que l’arithmétique
et l’analyse doivent être fondées sur les “nombres entiers”, il est célèbre pour la citation suivante : “Dieu a fait les
nombres entiers, tout le reste est l’oeuvre de l’homme. ”. Cela le met en opposition avec certains développements
mathématiques de Cantor, l’un de ses étudiants. Son point de vue sera repris par Weyl au siècle suivant. En
analyse, Kronecker rejette la formulation d’une fonction continue partout mais nulle part dérivable de son
collègue Weierstrass.
Laura Gay p.2 22 juin 2015
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