Théorème de Lucas
Edouard Lucas est en 1842 et mort en 1891.
Soit Ppolynôme complexe donné de degré nau moins égal à 2. On veut localiser les zéros de Ppar rapport aux zéros de
P.
1) Décomposition de P
P.
Soit Pun polynôme à coefficients complexes de degré nau moins égal à 1. Posons P=K
n
Y
k=1
(Xzk)où les zksont les
racines de Pdans Cnon nécessairement deux à deux distinctes et K=dom(P)est un complexe non nul. On a
P=K
n
X
j=1
(Xz1)...(Xzj)...(Xzn) =
n
X
j=1
KY
k6=j
(Xzk) =
n
X
j=1
P
Xzj
,
et donc
Soit Pun élément de C[X]de degré au moins égal à 1. Alors
P
P=
n
X
j=1
1
Xzj
nest le degré de Pet les zksont les nracines de Pdans Cnon nécessairement deux à deux distincts.
Les zkn’étant pas nécessairement deux à deux distincts, le membre de droite de l’égalité précédente n’est pas nécessairement
la décomposition en élément simple de P
P. En regroupant les fractions de même dénominateur, on obtient la décomposition
en élément simple de P
Pà savoir
Soit Pun élément de C[X]de degré au moins 2.
En posant P=K
p
Y
k=1
(Xzk)αkKest un complexe non nul,
les zksont les racines deux à deux distinctes de Pdans Cet les αksont des entiers naturels non nuls,
la décomposition en éléments simples de P
Pest
P
P=
p
X
k=1
αk
Xzk
.
2) Théorème de Lucas.
On va montrer que, Pétant un polynôme complexe de degré au moins égal à 2, les racines de Psont dans l’enveloppe
convexe des racines de P.
Soit zune racine de Pqui n ?est pas une racine de P. D’après 1)
n
X
k=1
1
zzk
=P(z)
P(z)=0.
En rendant réels les dénominateurs puis en conjugant on obtient
n
X
k=1
zzk
|zzk|2=0ou encore
z=
n
X
k=1
λkzk
n
X
k=1
λk
λk=1
|zzk|2R
+.
Ainsi, quand zest une racine de Pqui n ?est pas une racine P,zest un barycentre à coefficients réels positifs des racines
de P. Ce résultat reste clair quand zest un zéro (multiple) de Pet donc
Théorème de Lucas.Soit Pun polynôme complexe de degré au moins 2.
Les racines de Psont dans l’enveloppe convexe des racines de P,
ou encore les racines de Psont des barycentres à coefficients réels positifs des racines de P.
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Jean-Louis Rouget, 2008. Tous droits réservés.
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