2. VARIATIONS DE STRUCTURE INFINIT´
ESIMALES 67
o`u les fl`eches horizontales sont des isomorphismes en vertu de VIII 1.4, donc on est
ramen´e `a prouver que l’homomorphisme
(x) HomS-gr.(NS,MS)−→ HomS0-gr.(NS0,MS0)
est bijectif, i.e. `a prouver que le foncteur MS7→ MS0, des pr´esch´emas en groupes
commutatifs constants sur S vers les pr´esch´emas en groupes commutatifs constants
sur S0, est pleinement fid`ele. Or (x) s’identifie aussi `a l’application naturelle
Homgr.(N,Γ(MS)) −→ Homgr.(N,Γ(MS0))
d´eduite de Γ(MS)→Γ(MS0), or cette derni`ere application est ´evidemment bijective
(car Γ(MS) = ensemble des applications localement constantes de S dans M, ne d´epend
que de l’espace topologique sous-jacent `a S), d’o`u la conclusion voulue.
Pour prouver la deuxi`eme assertion de 2.1, il reste `a voir que tout groupe de
type multiplicatif H0sur S0qui est quasi-isotrivial provient d’un groupe de type
multiplicatif H sur S quasi-isotrivial. Pour le voir, soit S′
0→S0un morphisme ´etale
surjectif qui d´eploie H0.
On sait (cf. 2.0) qu’il existe un morphisme ´etale S′→S et un S0-isomorphisme
S′×SS0≃S′
0, donc on peut supposer que S′
0provient de S′par r´eduction. Comme 83
H′
0est diagonalisable, on voit tout de suite qu’il est isomorphe au groupe d´eduit par
changement de base S′
0→S′d’un groupe diagonalisable H′sur S′(N. B. si H′
0=
DS′
0(M), on prend H′= DS′(M)). Posons comme d’habitude S′′ = S′×SS′, S′′′ =
S′×SS′×SS′, et d´efinissons de mˆeme S′′
0, S′′′
0, d´eduits des pr´ec´edents par changement
de base S0→S et isomorphes aussi au carr´e resp. cube fibr´e de S′
0sur S0. Utilisant la
pleine fid´elit´e d´ej`a d´emontr´ee, dans les cas (S′′,S′′
0) et (S′′′,S′′′
0), on voit que la donn´ee
de descente naturelle sur H′
0relativement `a S′
0→S0(cf. IV 2.1) provient d’une donn´ee
de descente bien d´etermin´ee sur H′relativement `a S′→S. Cette donn´ee de descente
est effective puisque H′est affine sur S′(SGA 1, VIII 2.1), il existe donc un S-groupe
H tel que H ×SS′= H′= DS′(M), et H est donc de type multiplicatif quasi-isotrivial.
On v´erifie alors facilement, utilisant maintenant le r´esultat de pleine fid´elit´e pour
(S′,S′
0), que l’isomorphisme donn´e entre H′
0et H′×S′S′
0provient d’un isomorphisme
entre H0et H ×SS0. (Pour un expos´e plus en forme de r´esultats de ce type, voir
l’article de Giraud en pr´eparation (∗)sur la th´eorie de la descente).
Corollaire 2.2. — Soient Hun S-groupe de type multiplicatif, et H0= H ×SS0. Pour
que Hsoit quasi-isotrivial (resp. localement isotrivial, resp. isotrivial, resp. localement
trivial, resp. trivial), il faut et il suffit que H0le soit.
Le «il faut »est trivial, le «il suffit »a d´ej`a ´et´e vu dans le cas quasi-isotrivial,
car grˆace `a la pleine fid´elit´e, il suffit de savoir que tout groupe quasi-isotrivial sur
S0se remonte en un groupe quasi-isotrivial sur S. Le mˆeme argument marche pour
«trivial ». Pour le cas «isotrivial », on reprend le raisonnement ´etablissant la deuxi`eme
assertion de 2.1, mais en prenant S′
0→S0´etale surjectif et fini. Les cas «localement
isotrivial »et «localement trivial »r´esultent aussitˆot des cas «isotrivial »et «trivial ».
On peut g´en´eraliser un peu 2.2 lorsque Iest nilpotent, en ne supposant pas a 84
(∗)cf. J. Giraud, M´ethode de la descente, Bull. Soc. Math. France, M´emoire 2, (1964).