TRAITEMENT MEDICAL ET RADIOLOGIQUE DE LA DIVERTICULITE
SIGMOÏDIENNE
Antoine BROUQUET
Service de Chirurgie Digestive et Oncologique
Hôpital Bicêtre – Assistance Publique – Hôpitaux de Paris
La diverticulite sigmoïdienne est une affection courante qui peut affecter 50 à 70
individus pour 100000 habitants/an en France. Le diagnostic évoqué à l’examen clinique est
confirmé par la réalisation d’un scanner abdominopelvien, examen qui permet également de
rechercher des signes de perforation diverticulaire limitée ou d’abcès peri-sigmoïdien.
L’objectif du traitement de la diverticulite est tout d’abord de diminuer les symptômes liés à
l’inflammation intraabdominale, mais également de limiter le risque de récidive à distance et
enfin traiter les symptômes chroniques notamment douloureux de la diverticulite. Dans la très
grande majorité des cas, la prise en charge de la diverticulite sigmoïdienne repose sur un
traitement conservateur associant habituellement la diète à une antibiothérapie de courte
durée très souvent débutée en hospitalisation par voie parentérale. Bien que les principes de
ce traitement soient assez largement admis, des travaux récents ont montré que l’efficacité
des différentes composantes de ce schéma et notamment de l’antibiothérapie sur la résolution
des symptômes et le risque de récidive pouvait être remise en cause. L’utilisation des
antibiotiques pourrait être réservée aux formes cliniques les plus sévères et/ou compliquées
et chez les malades immunodéprimés. En cas de diverticulite associée à un abcès
perisigmoidien, un drainage radiologique peut être indiqué et permet d’éviter une chirurgie en
urgence associée à un risque de stomie élevé. A distance de l’épisode de diverticulite, la
réalisation d’une coloscopie pour confirmer le diagnostic et éliminer une néoplasie colique est
recommandée bien que l’intérêt de ce attitude soit controversée. En ce qui concerne la
prévention du risque de récidive, le rôle de l’administration d’un régime enrichi en fibres est
encore débattu. L’administration de probiotiques pourrait limiter les symptômes chroniques liés
à la diverticulite mais semble sans effet sur le risque de récidive. Enfin d’autres schémas
thérapeutiques incluant les aminosalycilés seuls ou en association avec une antibiothérapie
au long cours ont montré un intérêt limité sur le risque de récidive à long terme.
En conclusion, les données publiées les plus récentes suggèrent que l’antibiothérapie
est inutile chez la majorité des malades ayant une diverticulite et devrait par conséquent être
réservée aux formes compliquées et chez les malades à risque. Actuellement, aucune
thérapeutique n’a réellement fait la preuve de son intérêt dans la prévention du risque de