ABREGE D’HEPATO-GASTRO-ENTEROLOGIE ET DE CHIRURGIE DIGESTIVE
3ème édition - Partie « Connaissances » - © par la CDU-HGE - Editions Elsevier-Masson - Septembre 2015
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Chapitre 23 - Item 284 - UE 8
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3. Sténoses
• Les sténoses inflammatoires sigmoïdiennes régressent habituellement sous antibiotiques.
• La forme de pseudo-tumeur inflammatoire réalisant des sténoses symptomatiques
(subocclusion) est parfois difficile à différencier d’un cancer par examen
tomodensitométrique :
– la sténose de la diverticulite sigmoïdienne est typiquement centrée, progressive, à bords
réguliers, s’opposant à la sténose cancéreuse, excentrée et à bords irréguliers, se
raccordant à angle aigu avec le côlon sain ;
– la coloscopie au stade aigu est en général non contributive en raison du caractère non
franchissable de la sténose (risque de perforation en cas de tentative de franchissement).
Elle peut être réalisée à distance après refroidissement médical de la poussée et chez les
sujets dont le diagnostic était douteux ou nécessitant un dépistage colique du fait de leur
âge et d’antécédents personnels ou familiaux de cancers ou d’adénomes du côlon.
• Plus rarement sténoses sigmoïdiennes « sèches » :
– se développent à distance de poussées itératives de diverticulite ;
– responsables d’une occlusion d’abord incomplète (syndrome de Kœnig), qui peut ensuite
devenir complète ;
– le diagnostic différentiel est celui du cancer colique, mais le scanner et la coloscopie
permettent en général le diagnostic ;
– l’intervention chirurgicale est indiquée avec analyse histologique de la pièce opératoire
pour ne pas méconnaître un cancer associé.
4. Prise en charge thérapeutique après une diverticulite sigmoïdienne
La résection élective sigmoïdienne, destinée à supprimer les risques de récidive est :
• recommandée après une poussée de diverticulite avec signes de gravité
tomodensitométriques (abcès, fuite extradigestive d’air et/ou de produit de contraste) ;
• discutée au cas par cas dans tous les autres cas, même après plusieurs poussées et chez les
personnes de moins de 50 ans (l’âge jeune augmentant le risque de récidive de la diverticulite) ;
• réalisée au moins deux mois après l’épisode de diverticulite le plus récent ;
• réalisée au mieux sous laparoscopie par un opérateur entraîné.
Après une poussée de diverticulite :
• aucune mesure médicale (régime, antiseptiques intestinaux…) n’a fait la preuve de son
efficacité préventive sur le risque de poussée ultérieure ;
• l’utilisation de corticoïdes et d’anti-inflammatoires non stéroïdiens est déconseillée, car elle
aggrave le risque de lésions infectieuses sévères si un épisode de diverticulite survient.
B- Hémorragies d’origine diverticulaire
1. Caractéristiques
Les hémorragies diverticulaires sont :
• souvent brutales, par érosion d’artérioles du collet ou du fond du diverticule ;
• la cause d’un tiers des hémorragies basses soudaines de sang rouge ;