LA GOUVERNANCE AU SENEGAL Amélioration de la qualité du service public L'objectif d'amélioration de la qualité du service public est en cohérence avec les nouvelles orientations de développement économique et social du Gouvernement. La nécessité d'instaurer un contexte plus favorable au développement économique et social a conduit l'État à promouvoir un cadre microéconomique de qualité. La réalisation de cet objectif important de la politique économique du pays contribue à rendre l'économie sénégalaise plus efficiente et, par conséquent, à améliorer le niveau de vie général de la population. Pour mieux consolider et améliorer ces acquis, il importe d'adapter les institutions publiques et leur mode de fonctionnement au contexte de la globalisation de l'économie et d'une demande sociale de plus en plus forte. Dans ce cadre, l'option de réduire la taille de l'État, et de recentrer celui-ci sur ses missions régaliennes, confère à l'Administration publique de nouvelles responsabilités, et lui assigne les objectifs suivants 1. Rationaliser les structures administratives pour une meilleure prise en charge des missions et fonctions des différents départements ministériels et de leurs démembrements. 2. Renforcer la déconcentration en la portant au même niveau que la décentralisation, tant du point de vue de l'élaboration des textes de base, que du point de vue de la responsabilisation des services techniques à tous les échelons national, régional et départemental. 3. Veiller à la qualité des services rendus aux usagers- citoyens et aux usagers - entreprises. 4. Réduire le déficit de communication interne et externe de l'Administration. 5. Impulser une gestion moderne des ressources humaines garantissant une acquisition de personnel de qualité, responsabilisé et motivé. L'amélioration de la qualité du service public passera par les domaines d'actions suivants : 1 Rationalisation du cadre institutionnel et organisationnel Il s'agit là d'un axe stratégique de l'ex Ministère de la Modernisation de l'Etat. Sa mise en oeuvre n'avait pas connu jusqu'à présent un véritable début de réalisation. Seuls trois départements ministériels ont fait l'objet d'audit organisationnel, dont les conclusions et recommandations n'ont jamais été appliquées. Dans le cadre de ce Programme de Bonne Gouvernance, un diagnostic organisationnel identifiera les incohérences structurelles, les déficits ou excédents de personnel, afin d'y apporter les solutions idoines. Cet audit organisationnel va faciliter l'identification des missions à accomplir, celles qui pourraient être déconcentrées', décentralisées, privatisées voire abandonnées. Il va permettre de restructurer de façon claire et précise, les missions et fonctions de l'Administration. Cet audit devra aboutir à la préparation de la charte de la réforme administrative, la mise en place des instruments de contrôle et d'évaluation y afférents. Promotion d'une approche-qualité Il s'agit de rechercher les voies et moyens pour fournir des services de qualité (diligence et efficacité) aux usagers (agents économiques, ménages et institutions) et de disposer d'un personnel motivé et compétent (traitement adapté, développement de l'éthique... ) dans un environnement de transparence et de rigueur. L'amélioration des performances de l'Administration repose essentiellement sur l'engagement des agents de l'Etat à se mobiliser autour des objectifs, et à soigner l'image quelque peu terne du service public. Pour cela, il s'agira, à travers une plus grande responsabilisation des fonctionnaires et une simplification des procédures, d'assurer une meilleure prise en compte des besoins des usagers, d'améliorer le système d'information. Le service public pourra recourir, si nécessaire, aux modèles qui marchent ailleurs. Modernisation de la gestion des ressources humaines L'état de la gestion des ressources humaines appelle de profondes réformes pour qu'elle soit en phase avec les exigences des agents, des usagers et de l'évolution des missions et capacités de l'Etat. A la lumière des différents éléments recueillis dans le diagnostic, il s'avère que cet objectif ne pourra pas être atteint sans une Administration rénovée et performante. Les préoccupations liées à la gestion des ressources humaines se déclineront suivant les 6 principes ci-après recherche d'une gestion de proximité; (ü) professionnalisation du recrutement; (iii) évaluation individuelle des agents ; (iv) mobilité; (v) formation permanente; (vi) transparence et l'équité. A cet effet, la réforme du cadre juridique et statutaire de la fonction « ressources humaines » sera menée. Elle sera accompagnée de la mise en place des instruments de gestion (gestion des carrières, communication interne, système d'évaluation des agents... ). Valorisation des ressources humaines Au-delà des aspects liés à la modernisation de la gestion des ressources humaines, l'amélioration de la qualité du service public passe aussi par la mise en 2 place d'initiatives permettant de renforcer la productivité des agents. L'objectif majeur consiste à élaborer et à mettre en oeuvre une politique performante de valorisation des ressources humaines s'appuyant sur des hommes suffisamment solidaires et motivés pour produire des prestations de qualité de manière efficace et efficiente. Il s'agit, entre autres, de mettre en place des stratégies d'orientations, des mécanismes et institutionnels, susceptibles de pallier les dysfonctionnements au moyen de compétences adaptées aux besoins. Pour ce faire, il est indispensable de créer un environnement suffisamment attractif et une véritable politique de formation continue pour attirer et fidéliser les agents. Il faudra aussi noter que des discussions seront entamées pour faciliter le passage, sinon d'une fonction publique de carrière à une fonction publique d'emploi, du moins à un système plus adapté. En ce qui concerne la retraite, la réforme alliera la viabilité du FNR et de l'IPRES à la mobilisation et à l'appui au développement du marché financier. Mais au-delà du secteur public, la valorisation des ressources humaines nécessitera la modernisation des mécanismes de promotion du dialogue social. C'est dans ce cadre que va se situer la mise en oeuvre de la charte sociale . Promotion de l'emploi Les nouvelles orientations en matière d'emploi essayent de marquer une rupture par rapport aux politiques antérieures. A cet effet, elles seront basées sur: (i) les choix de développement économique, en particulier la lutte contre la pauvreté, (ü) une croissance économique plus favorable à l'emploi, (iii) une meilleure prise en compte de la réalité actuelle du marché du travail (appui au secteur informel, promotion de l'emploi indépendant en milieu urbain, développement clé l'emploi local pour réduire l'exode rurale, meilleure adéquation formation/emploi... ), (iv) l'amélioration de la gestion et l'employabilité de la main d'œuvre, (iii) le renforcement de l'efficacité et de la transparence du marché de l'emploi. Ces mesures seront accompagnées par la promotion des activités à haute intensité de main d'œuvre (HIMO) qui offrent la possibilité de privilégier l'utilisation intensive de main d’œuvre locale dans la construction, la réhabilitation et l'entretien des infrastructures productives, économiques et sociales. L'approche HIMO devrait trouver un terrain d'application privilégié dans les travaux initiés par l'Etat et les Collectivités locales avec le concours de l'Agence de Développement Municipal (ADM). 2. Gouvernance économique La nécessité d'instaurer un contexte plus favorable au développement économique et social doit conduire à un renforcement des capacités de tous les acteurs du développement. Il s'agira de former et d'informer les agents de l'Administration pour disposer de stratégies de développement pertinentes et d'analyses de haute qualité destinées à la préparation des décisions. Il est également important dans ce cadre d'assurer l'efficacité et l'efficience dans la gestion des investissements publics. Le secteur privé doit aussi bénéficier de l'expertise dans le domaine de la gestion des entreprises et être préparé aux 3 modifications de l'environnement international. L'appui institutionnel et le développement du partenariat entre les instituts de recherche, l'Administration et le secteur privé sont des aspects essentiels. L’amélioration de la Gouvernance économique passera par les domaines d’actions suivants. 4