Thésaurus R2CD – Oncologie digestive– Version 2015 Page 35 sur 129
Les tumeurs touchant l’axe veineux doivent être considérées aujourd’hui comme borderlines et
donc bénéficier d’un traitement néoadjuvant sauf si l’état général du patient n’est pas
compatible avec ce traitement
. Si réponse ou stabilité après 4 à 6 cures néoadjuvantes, DPC
avec résection veineuse. Lorsque l’envahissement veineux intéresse la partie proximale de la
veine mésentérique supérieure (convergences des veines jéjunales et iléocoliques) ou s’il
existe des signes d’hypertension portale segmentaire (cavernome péri-portal, par exemple), la
lésion doit être considérée comme localement avancée et doit conduire (suivant l’état général
du patient) soit à un traitement pour tenter de le ramener à la résécabilité (chimiothérapie +/-
radiothérapie) soit chimiothérapie simple si aucun projet chirurgical.
Le degré d’envahissement des vaisseaux est assez souvent difficile à déterminer. Il doit être
discuté en RCP spécialisée par oncologues/gastroentérologues, radiologues et chirurgiens
expérimentés en pathologie pancréato-biliaire tumorale.
L’extension de la lame rétroporte
L’envahissement complet de la lame rétroporte (TDM ou IRM) doit classer la lésion borderline,
car risque de chirurgie R1 > 80 % (marge < 1 mm).
L’extension ganglionnaire
L’extension métastatique des ganglions de la loge pancréatique (à proximité de la tumeur) n’est
pas un critère de non résécabilité à visée curative. En effet, en cas d’envahissement
ganglionnaire proximal, des survies prolongées ont été rapportées.
L’envahissement ganglionnaire est cependant un facteur pronostique indépendant de survie
dans toutes les études multivariées. En revanche, un envahissement ganglionnaire à distance
documenté (hile hépatique, racine du mésentère, rétro-péritonéal ou inter-aortico-cave) est un
critère de non résécabilité à visée curative car il équivaut en termes pronostiques à une
situation métastatique.
En cas de doute sur l’extension vasculaire ou ganglionnaire, la dissection chirurgicale avec
réalisation de biopsies extemporanées reste le moyen le plus sûr pour juger de la résécabilité
de la lésion.
Résultats de la résection
La mortalité post-opératoire après DPC est inférieure à 3 % dans les centres spécialisés.
Ailleurs, elle est de 8 % à 12 %.
La morbidité élevée de l’intervention empêche souvent le traitement adjuvant (30 %).
La médiane de survie après résection est de 27 mois (IC : 24,5 – 30,6), la survie actuarielle à
3 ans était de 42 % (IC : 38-45) et la survie sans récidive à 3 ans, de 25 %.
Les survies actuarielles observées après DPC (1325 malades) et SPG (271 malades) étaient
respectivement de 41 % et 44 % à 3 ans.
Classification d’opérabilité
1- Résécable d’emblée
2- Borderline : non opérable d’emblée, risque de marge post-opératoire < 1 mm
3- Localement avancé : non opérable d’emblée
4- métastatique : non opérable (foie, poumon, péritoine, ganglion inter-aortique cave)
Delpero JR, Boher JM, Sauvanet A, Le Treut YP, Sa-Cunha A, Mabrut JY, Chiche L, Turrini O, Bachellier P, Paye F.
Pancreatic adenocarcinoma with venous involvement: is up-front synchronous portal-superior mesenteric vein resection still
justified? A survey of the Association Française de Chirurgie. Ann Surg Oncol. 2015 Jun;22(6):1874-83.