Recherche clinique - Cancer du pancréas

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Recherche clinique
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Une avancée dans le traitement du cancer métastatique du pancréas
Agressif et mal connu… Le cancer du pancréas s’accorde de ces deux qualificatifs.
Représentant la quatrième cause de décès par cancer dans le monde, cette maladie
dévastatrice se caractérise par une prise en charge thérapeutique extrêmement difficile. En
Europe, comme aux Etats-Unis, le cancer du pancréas est associé à un sombre pronostic :
seules 6 % des personnes touchées sont encore en vie cinq ans après le diagnostic.
A la fin des années 1990, la gemcitabine s’est imposée comme la chimiothérapie de référence
1durant quelques mois la qualité de vie des patients. Par la suite, les nombreuses études
destinées à améliorer les résultats de la gemcitabine, en l’associant à d’autres molécules,
n’ont apporté aucun progrès véritablement probant. Promu par le BECT en collaboration
avec la Fédération Francophone de Cancérologie Digestive, l’essai clinique de phase III,
Prodige 4/ACCORD 11/0402, vient aujourd’hui modifier la donne. En effet, les résultats de
cette étude, présentés en juin 2010 au congrès de la société américaine de cancérologie
clinique puis publiés en mai 2011 dans le New England Journal of Medecine, rendent compte
d’une avancée inédite, espérée de longue date.
Une association synergique
L’essai Prodige 4/ACCORD 11/0402 a été conçu afin de comparer le Folfirinox, un protocole
associant quatre médicaments (oxiplatine, irinotecan, fluorouracile et leucovorine), à
la gemcitabine dans le traitement du cancer métastatique du pancréas. Cet essai s’est
appuyé sur le recrutement de 342 patients et la participation de 48 établissements de soins
français (centres anticancéreux, hôpitaux publiques universitaires et régionaux, cliniques
privées). Les résultats obtenus témoignent de l’intérêt potentiel du Folfirinox : une réponse
thérapeutique plus importante, une stabilisation accrue de la maladie et une durée de survie
médiane des patients traités de 11,1 mois contre 6,8 avec la gemcitabine. Si ces gains
peuvent paraître encore modestes, ils constituent bien le progrès le plus significatif obtenu
au niveau mondial depuis 15 ans pour le traitement du cancer du pancréas. Toutefois, le
Folfirinox se caractérise par une toxicité plus importante que la gemcitabine et son utilisation
doit être limitée aux patients présentant un bon état général. Quoi qu’il en soit, en dépit de
cette toxicité, le traitement par Folfirinox préserve également plus longtemps la qualité de vie
des patients.
(1) Conroy T., Desseigne F., Ychou M., et al., The New England Journal of Medecine, 2011, 364(19):1817-1825.
Ces travaux constituent une avancée importante pour le traitement du
cancer du pancréas, une pathologie agressive contre laquelle l’arsenal
thérapeutique reste limité. S’ils peuvent paraître encore modestes, ces
résultats sont significatifs et permettent de recommander le Folfirinox
comme nouveau traitement de référence des patients atteints de cancers
du pancréas métastatiques. L’utilisation de ce protocole reste toutefois
limitée aux patients présentant un bon état général.
En 2010, la subvention accordée dans le cadre du partenariat entre la Ligue et la
FFCLCC pour le financement d’essais cliniques promus par R&D Unicancer s’est
élevée à 1,5 M€.
Le Professeur Thierry Conroy a
présenté les résultats du Folfirinox
lors du colloque de la recherche de la
Ligue, en février 2011 à Strasbourg.
• Le cancer du pancréas
Les prévisions de l’Institut
National de Veille Sanitaire
tablaient sur 10 000 nouveaux cas de cancers du
pancréas en 2010 (contre
environ 7 000 pour l’année
2005). Si plusieurs types
de tumeurs malignes du
pancréas sont connus, les
plus répandus sont également ceux qui présentent
les plus mauvais pronostics. La maladie est difficile
à traiter car elle est souvent
découverte tard et résiste
à beaucoup de thérapies.
La chirurgie suivie d’une
chimiothérapie
constitue
le traitement de référence.
Cependant moins de 15
% des cas sont découverts à un stade opérable.
Quand l’intervention chirurgicale n’est pas possible, la
chimiothérapie et la radiothérapie permettent de freiner le
développement de la maladie.
• Survie médiane
La survie médiane est une
statistique calculée pour
évaluer l’efficacité d’une
thérapeutique. Elle correspond à la période de temps
au bout de laquelle la moitié
d’un groupe de patients sont
décédés de la maladie pour
laquelle ils sont suivis. Ainsi,
une survie médiane de 11,1
mois signifie que 50 % des
patients sont encore en vie
au bout de ce laps de temps.
Mai 2011
Un essai clinique soutenu par la Ligue dans le cadre de son partenariat avec
R&D Unicancer (ancien Bureau d’Etudes Cliniques et Thérapeutiques de la Fédération
Française des Centres de Lutte Contre Le Cancer (FFCLCC)) permet de considérer un
protocole associant quatre chimiothérapies, le Folfirinox, comme le nouveau traitement
de référence des cancers métastatiques du pancréas. Les résultats de cette étude
coordonnée par le Professeur Thierry Conroy (Centre de lutte contre le cancer Alexis
Vautrin, Vandœuvre-lès-Nancy, Université de Nancy) constituent le progrès le plus
significatif obtenu dans ce domaine depuis 15 ans (1).
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