CHAPITRE 25 : LES AMINES ALIPHATIQUES Chapitre 25 : Les amines aliphatiques Attention : quand on parle d’amine primaire, secondaire, tertiaire ou quaternaire, on parle du degré de substitution de l’atome d’azote et non du carbone porteur de la fonction (comme dans les autres cas). 25.1.Nomenclature des amines 173-174 Pour une amine simple, on ajoute juste le suffixe –amine à la fin du nom du substituant alkyl porteur de la fonction. Exemple : cyclohexylamine, 1,4-butanediamine,… Pour les composés avec plus d’un groupe fonctionnel, on considérera le –NH2 comme un substituant –amino de la molécule parente. Exemples : COOH O NH2 C H2N OH O NH2 Acide 2-aminobutanoïque NH2 Acide 2,4-diaminobenzoïque 4-amino-2-butanone Les amines secondaires et tertiaires symétriques sont nommées en ajoutant le préfixe di- ou tri- devant le nom du groupement alkyl. Exemple : diphénylamine, triéthylamine. Il existe aussi quelques noms usuels : NH2 NH2 CH3 m-Toluidine Aniline Amines cycliques : L’atome d’azote sera toujours le n°1. 25.2. Structures et liaisons dans les amines 175-176 L’atome d’azote est sp³ Un atome d’azote portant 3 substituant différents ne sera pas chiral (N.B. il y a quand même quelques exceptions quand le basculement en parapluie n’est pas possible). Par contre, un sel d’ammonium portant 4 substituants différents sera chiral. 25.3. Propriétés physiques des amines 177 Comme pour les alcools, les amines avec moins de 5 carbones seront en général soluble dans l’eau. De même, les amines primaires et secondaires formeront beaucoup de liaisons hydrogènes. 25.4. Basicité des amines 178-183 L’azote possède une paire libre, l’azote aura donc un caractère basique mais aussi nucléophile. La basicité d’une amine ne dépend pas de ses substituants. 27 CHAPITRE 25 : LES AMINES ALIPHATIQUES Ce caractère basique des amines va permettre de purifier les amines. En effet, si l’on acidifie la solution, on va récupérer l’amine protonée en phase aqueuse et les composés neutres dans la phase organique. Si après cela, on ajoute de la base et de l’éther sur cette phase aqueuse, l’amine va redevenir neutre et passer en phase organique. Comparaison avec les amides : Un amide n’as pas de caractère basique car : -Si l’on protone un amide, on perd la stabilisation par résonance (l’amide est stabilisé par la délocalisation de la paire libre de l’azote sur le carbonyle). -Le groupe carbonyle électroattracteur va déstabilisé par effets inductifs la charge positive voisine due à la protonation. Acidité des amines : Les amines sont des acides extrêment faibles (pKa de l’ordre de 35-40). 25.5. Résolution ou dédoublement des énantiomères 184-185 cf. cours de première 25.6. Sources et usage industriel de amines 186 Al2O3 CH3NH2 + (CH3)2NH + (CH3)3N + H2O 450°C Ce mélange est facilement séparable par distillation mais par contre, cela ne marche pas super bien avec des composés plus élaborés. NH3 + CH3OH 25.7. Synthèse des amines au laboratoire 187-200 Les amines sont d’excellent nucléophile dans les réaction Sn2. On va donc pouvoir synthétiser des amines en alkylant de l’ammoniac. Le problème est que la réactivité de l’amine secondaire est a peu prêt identique à celle du produit de départ, la réaction va donc continuer et on aura un mélange de produits de polyalkylation ce qui n’est pas très intéressant malgré les rendements très bon. Il va donc falloir développer des méthodes de synthèse plus sélectives. -Synthèse des amines via les azotures L’ion azoture N3- est une espèce non basique mais néanmoins hautement nucléophile. EtOH R N N N +NaX R X + NaN3 H2 / Pd R NH2 R N3 1.LiAlH4 R N3 R NH2 2.H2O Les rendements sont excellents mais le problème est que les azotures de faible masse moléculaire sont explosifs, il faut donc les manipuler avec précaution. -Synthèse des amines via la synthèse de Gabriel Synthèse de Gabriel = Alkylation d’un imide suivi de son hydrolyse en milieu basique pour donner une amine primaire. Le mécanisme de l’hydrolyse d’un imide est le même a peu de chose prêt que celui d’un amide (on a 2 fonction amide en fait). 28 CHAPITRE 25 : LES AMINES ALIPHATIQUES O O C NH C C KOH C RX N EtOH R N DMF C C O O OH- / H2O O +KX O CO2RNH2 + CO2- -Réduction des amides et des nitriles On peut réduire assez facilement un amide ou une cétone en amine grâce au LiAlH4. Si l’on utilise un réducteur moins puissant, comme le DIBAH (-78°C), on s’arrêterait à un intermédiaire iminé qui pourrait être hydrolysé pour donner un aldéhyde. De la même manière, on va pouvoir réduire un lactame en amine cyclique avec LiAlH4. -Amination réductrice des cétones et des aldéhydes H2 CH3 NH3 C C H2, Ni Raney O H2 C CH CH3 + H2O NH2 On va pouvoir ainsi synthétiser des amines primaires, secondaires et tertiaire. Cependant, H2 étant assez explosifs, on utilisera d’autres agents réducteurs. Le plus utilisés étant le cyanoborohydrure de sodium (NaBH3CN) Mécanisme : OH H2 C C CH3 H2 C NH3 H2 C CH3 C NH2 NH O H2, Ni Raney H2 C CH CH3 +H2O CH3 NH2 La première partie est le mécanisme de l’addition d’une imine (vu en première) et la seconde partie est la réduction catalytique de l’imine en amine. Réarrangement d’Hofmann et réarrangement de Curtius O Réarrangement d’Hofmann NaOH,Br2 C R NH2 O Réarrangement de Curtius H2O RNH2 + CO2 H2O RNH2 + CO2 + N2 T >> N.B. Dans les 2 cas, on va raccourcir la chaîne carbonée de 1 carbone. C R N N N 29 CHAPITRE 25 : LES AMINES ALIPHATIQUES O Mécanisme du réarrangement de Hofmann O R - H C OH N R 1 H H C N Br Bromoamide O Br H C R 2 N O OH- C 3 R Br N Br H N R 4 O + Br- C H2O isocyanate O N 5 R C H R 6 NH2 + CO2 O acide carbamique 1 : Réaction acide/base, le produit est stabilisé par résonance 2 : Bromation de l’amide primaire 3 : Réaction acide/base, le produit est stabilisé par résonance 4 : Réarrangement de l’anion provenant du bromamide. Le groupe R va commencer sa migration vers l’azote voisin pendant que l’ion bromure quitte cet atome d’azote (différent des réarrangement de carbocation ou le groupe R commence sa migration après le départ de l’halogènure). 5 : Addition nucléophile sur le carbone de la fonction isocyanate. Si on délocalisait la charge sur l’oxygène, on retomberait sur le produit de départ. 6 : Décarboxylation Mécanisme du réarrangement de Curtius : Le mécanisme est similaire à celui de Hofmann (migration d’un groupement R simultanément au départ d’un groupe partant). O C R N N N N R 25.8.Réaction des amines C O + N2 R NH2 + CO2 201-204 Acylation des amines primaires et secondaires Chlorure d’acide Amine primaire Î Amide + Anhydride d’acide Amine secondaire On utilisera toujours un excès d’amine afin d’éviter la formation de HCl. Si l’amine est coûteuse, on utilisera plutôt un excès d’une autre base. On avait déjà remarquer un analogie en terme de réactiovité des chlorures d’acide et des chlorures d’acides sulfonique, on aura donc aussi une sulfonylation des amines. RSO2Cl + R’NH2 Î RSO2NHR’ On utilise cette réaction pour réaliser le test de Hinsberg qui permet de différencier une amine primaire, secondaire ou tertiaire ( une amine primaire donnera un produit soluble en milieu basique, une amine secondaire un produit insoluble en milieu basique et une amine tertiaire réagira pour redonner les réactifs de départ). Elimination de Hofmann 1ère étape : méthylation exhaustive de l’amine par l’iodométhane Æ formation d’un sel d’ammonium quaternaire. RNH2 + CH3I (excès) Î RN+(CH3)3 I- 30 CHAPITRE 25 : LES AMINES ALIPHATIQUES 2ème étape : E2 en présende d’Ag2O Ag2O + RN+(CH3)3 I- Î Ag2I + 2 RN+(CH3)3 OHOn va donc ainsi former des ions OH- qui pourront réaliser la réaction d’élimination et on formera ainsi l’alcène le moins substitué (contrairement à la déshydratation des alcools ou l’on formait l’alcène le plus substitué. 25.9.Les sels d’ammonium quaternaire sont des agents de transfert de phases 205-206 Cf. notes de labo 25.10. Les amines naturelles : les alcaloïdes 207-208 On appelle ces amines alcaloïdes car leurs solutions aqueuses sont légèrement basiques. 31