La
vi o l e n ce à l’ég a rd des soign a n ts
s ’exp r ime au jo u rd’ h ui de mu l t i p l e s
fa çons : agre s sion verba l e, in s u l te s,
incivilités, parfois atteinte à l’intégrité physique...
Le sent i m e n t d’in s é curi té quelle prod uit est
«c o mme une menace cons t ante qui plane et
n ère des a cti o ns de f ense et de protecti o n
ell es- m êm es as s ez vi o l en t es. La vi o l ence na pas
fait quen tr er da ns les murs de lh ô p i tal, elle a pris
un visa ge nouv ea u. Dén o u er les ana t h èm e s passe
par la p p r en tis sa ge des si t ua ti o ns et la conna is-
sance de soi. La réfl e xion coll ective et la rech er ch e
de cons ensus font le reste », nous dit Alin e
Mauranges, psychologue clinicienne, conseillère
en ressources humaines à l’hôpital Tenon
(AP-HP, Paris) et auteur
de « Stress, souffrance et violence en milieu hospitalier » (1).
Une violence plurielle
Les agressions les plus nombreuses touchent principalement les
infirmiers, les aides-soignants et les agents de service hospitalier.
Elles se produisent en psychiatrie, aux urgences, en médecine et
en long séjour. (2). Soulignons que la violence peut s’exercer aussi
dans un rapport soignants/patients et soignants/soignants.
Poser la question de la violence des soignants incite donc à réflé-
chir sur leurs comportements, à mettre un sens sur leurs actes.
Le patient en situation de soumission - par sa pathologie, son âge
ou sa situation sociale - peut clencher chez le soignant des
actions de pouvoir, actes posés en écran face à sa vulnérabilité
et ses craintes les plus archaïques. «La violence lire une tension
psychique que lévénement s’approprie alors quelle est enfouie
au ur de nos angoisses, écrit Aline Mauranges. Travailler sur
sa violence revient en me temps à ouvr ir la voie de notre
c o n na i s s ance et de nos imp uis sa n c e s appris e s ». Dans son
ouvrage largement illustré, elle nous propose donc des pistes
pour une réflexion commune dans laquelle chacun trouve des
signes, des clefs pour un mieuxtre professionnel et personnel.
En effet, le soignant, doit anticiper les réactions, coder les
situations, adapter ses propos et ses attitudes
pour savoir y faire face et s’en protéger.
Le sens des comportements
Pour les soignants, trouver les bons mots et la
disponibilité matérielle et psychologique au bon
moment nest pas toujours évident, surtout lors-
que lactivité est intense et que la fatigue se fait
sentir. Plus les mots sont à leur place, « enten-
dus », moins lagitation et lagression ont de rai-
son dexister. Les professionnels doivent donc
bé n é f i c ier d’une fo r m a tion spécifique po u r
gérer les situations de crise et tout particulière-
ment les cadres de san, premiers « repéreurs »
et ge st i o n n a ires des souffra n ces in di v i d u e lles et de l’éq ui pe.
« Pas damélioration de la qualité des soins sans formation gu-
lière » nous dit Aline Mauranges. Quid aussi de laccompagne-
ment (notion de tutorat) des nouveaux diplômés par des profes-
sionnels plus anciens pour une transmission des savoir-faire effi-
cace (3). « La violence en psychiatrie sexplique en partie dans les
comportements modifiés des soignants. Montrer sa peur soit dans
un comportement dopposition et/ou dévitement, ou dans une
conduite de contraintes im posées et renforcées du type “tu ne
me fais pas peur, tu vas voir qui est le plus fort ici” est une violence
qui tue le respect et qui fait d’une personne un malade-objet»
souligne Aline Mauranges.
Avec cet ouvrage de 164 pages, la Mutuelle nationale des hospita-
liers et des professionnels de la santé et du social (MNH) a voulu
« ma r q u e r sa soli d a r ité avec tous ceux qui tra v a ill e n t
dans un contexte difficile, au service des patients, et qui ne savent
plus, ne peuvent plus prendre soin deux-mêmes ».
Bernadette Gonguet
1- Mauranges A., Stress, souffrance et violence en milieu hospitalier. Manuel à l’usage des soi-
gnants. Publication de la MNH, février 2001, à disposition des soignants sur simple demande.
2- Rapport n° 2001-110 sur les violences subies au travail par les professionnels de santé présenté
par Georges Costargent et Michel Vernerey, inspecteurs généraux des affaires sociales, octobre
2001.
3- Le tutorat en psychiatrie est rendu obligatoire dans le Plan psychiatrie et santé mentale 2005-
2008, février 2005 ; en savoir plus sur www.sante.gouv.fr
Faire face à la violence
En partenariat avec
La MNH, po u r qui, po ur quoi ?
Depuis sa création, en 1960, la Mutuelle nationale des hospitaliers et des professionnels de la santé et du social (MNH) offre la
même couverture santé et le même sens de la solidarité à l’ensemble des professionnels de la santé et du social (de l’hôpital public
au petit établissement privé scialisé), soit quelque 650 000 adhérents (médecins, infirmières, aides-soignants, assistantes sociales,
cadres hospitaliers, personnels administratifs, personnel d’entretien, éducateurs spécialisés...). En 2007, la MNH poursuit plus que
jamais ses engagements : expliquer, prévenir, écouter, innover.
Sens ible à la pro b l ém a t ique de la vi o l e nce da n s les soins, la Mutuelle nationale des hospita l i ers et
d e s pro f e s s i o n n e l s de la sa n t é et du social (MNH) pro p ose aux soign a n ts un ouvra ge des t iné à mieux
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