OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE ET NEUROPHYSIOLOGIE
e n g e n d re chez le patient un stress lié à
son incapacité de déclencher des réactions
d’alerte (comme la détection d’une fuite
de gaz par exemple).
Au cours de ces derniers mois, plusieurs
techniques permettant de tester l’odorat
sont apparues dans les Services d’oto-rhi-
no-laryngologie et de neuro p h y s i o l o g i e
des Cliniques. La première est une mesure
semi-objective de l’odorat qui consiste à
présenter au sujet des sticks odorants per-
mettant d’avoir une idée sur le seuil olfac-
tif des patients, sur leur capacité discrimi-
n a t o i re ainsi que sur leur aptitudes à
identifier des odeurs différentes. Référe n-
cé à un groupe de patients normaux, le cli-
nicien peut estimer que le patient présen-
te une perte totale de son odorat (anosmie),
une perte partielle (hyposmie) ou au
c o n t ra i r e que son odorat est considéré com-
me normal (normosmie). Pa rallèlement à
ces tests dits psychophysiques de l’odorat,
l’endoscopie naso-sinusienne et l’image-
rie médicale apporteront une aide pré-
cieuse au spécialiste.
Analyser et objectiver l’odorat
Par ailleurs, grâce à la coopération entre
les Services d’oto-rhino-laryngologie et de
n e u r ophysiologie, il est également possible
d ’ o b t e n i r, aujourd’hui, à Saint-Luc, une
analyse objective de l’odorat au moyen des
potentiels évoqués olfactifs et trigéminaux.
Effectuée grâce à un olfactomètre, un
stimulateur ingénieux et complexe (lire
encadré), l’analyse de l’activité cérébra l e
( é l e c t ro e n c é p h a l o g r amme ou EEG) et l’ana-
lyse des réponses obtenues en fonction de
la stimulation (potentiels évoqués) per-
mettront d’objectiver la perte ou non de
l ’ o d o rat. Les applications de cette tech -
nique sont bien entendu cliniques, mais
peuvent également intéresser la re c h e rc h e
fondamentale (neurophysiologie, neuro -
psychologie, otorhinolaryngologie) ainsi
que la médecine légale (expertise des
t roubles neurosensoriels après un acci -
dent de la voie publique). Actuellement,
seules les Cliniques univers i t a i res Saint-
Luc possèdent ce type de stimulateur en
Belgique.
En cas de doute, n’hésitez donc pas à
consulter: une prise en charge précoce
p o u r rait peut-être sauver votre plaisir à
humer la rosée du matin ou à profiter d’un
bon verre de vin. ■XL
Rens. : Dr Philippe Rombaux, Unité de
chirurgie cervico-faciale et de rhinologie,
Service d’ORL, Tél.: 02 764 19 42 - 02 764
19 30, RV pour la consultation rhinolo -
gique, le test d’olfactométrie et les poten -
tiels évoqués olfactifs : Pr J-M. Guérit, Uni -
té de neurophysiologie clinique, Service de
N e u rologie, secrétariat : 02 764 19 32.
CE QUE RÉVÈLE L’OLFACTOMÈTRE
L’ o l f a c t o m è t re (notre photo) per-
met de stimuler l’épithélium olfactif
(potentiel évoqué olfactif) et la muqueu-
se nasale via la diffusion de substances
o d o rantes. Assis face à l’appareil, le
patient reçoit via un embout nasal, pen-
dant vingt à quarante minutes, des
o d e u rs à visée, soit purement olfactives
(il s’agit souvent d’eau de rose sous la
forme du 2-phenylethyl alcohol), soit
sensitives (du gaz carbonique), avec à
la clé des potentiels évoqués olfactifs
et trigéminaux.
Par ailleurs, afin de mener à bien cet
examen, le patient doit être détendu (et
ne doit donc pas être perturbé par des
éléments extérieurs).
Disponibles dès que l’analyse infor-
matique est terminée (le lendemain de
l’examen), les résultats indiquent si oui
ou non le patient possède un odora t
normal. Il n’est toutefois pas (encore )
possible de conclure que tel sujet a un
nez plus fin qu'un autre. L’ o l f a c t o m è t re
ne permettra donc pas de repérer d’of-
fice de «super-œnologues»... ■