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détenteur de l’information sur les coûts. Le directeur ne pourra donc se fier qu’aux messages
envoyés par le médecin pour déterminer le budget. Dans cette perspective, ce dernier aura
tout intérêt à maximiser la taille de son service pour accroître son budget. Les deux acteurs
ont donc des objectifs différents, voire antagonistes. Il y a un phénomène d’antisélection si
l’administrateur ne peut qu’observer la moyenne des coûts et non les coûts formés dans
chaque service. Il existe une relation d’agence avec aléa moral si le niveau d’effort du
médecin est inobservable. La logique du médecin sera de maximiser un budget
discrétionnaire tout en minimisant son effort. Une solution optimale, pour la direction,
consistera à forcer le médecin à révéler l’information sur ces besoins par l’intermédiaire de
contrats incitatifs (Domin, 2011b).
Ces modèles montrent les problèmes des anciens modes de financement (prix de
journée et budget global) qui incitaient à dépenser et l’attitude opportuniste des agents
néfastes. Dans ce contexte d’analyse économique de l’hôpital, la tarification à l’activité
constitue une solution aux comportements néfastes des médecins et gestionnaires de
l’hôpital.
1.2 Comment prendre en compte la qualité des soins dans ce cadre d’analyse
Dans ce cadre d’analyse, les problèmes de qualité des soins ne sont pas absents. Ils ne
sont qu’une conséquence de l’opportunisme des acteurs dont le pouvoir discrétionnaire est
un véhicule de sous qualité des soins et plus fréquemment de sur qualité consistant à
pratiquer des actes non nécessaires ou redondants, dont peut être satisfait le patient mais
coûteux pour la tutelle. La qualité n’est ici qu’une extension de la quantité. Pour certains
économistes, en effet, la qualité est juste ce qui ne relève pas de la quantité. Ainsi pour
l’hôpital la quantité est le nombre d’admissions ou le nombre de jour d’hospitalisation. La
définition de la qualité dépend donc de comment on définit la quantité. En effet, si l’on
définit la quantité par les admissions chirurgicales alors la durée de séjour peut être une des
dimensions de la qualité (Pauly, 2004). Les différences qualitatives sont alors traduites en
différences quantitatives pour convertir les qualités en quantités.
Il n’y a pas de définition précise de la qualité qui reste une boîte noire. Développer des
incitations à une meilleure quantité des soins est supposée améliorer du même coup la
qualité. En tout cas, une incitation à la performance en termes de quantité n’est pas censée