Qu’est-ce que la tarification à l’activité (T2A) ?
Il s’agit d’un mode de financement des hôpitaux, publics et privés, en place
depuis la loi Hôpital 2007
Avant la T2A, les établissements recevaient une enveloppe globale de la part de
l’état qui constituait un budget annuel prévisionnel . Ce type de financement n’est pas
toujours adapté puisqu’un établissement a une activité variable d’une année à l’autre et
le budget peut donc parfois être largement supérieur ou inférieur aux besoins réels de
l’établissement.
La T2A se veut un financement « réel » puisque basée sur l’activité « réelle » de
l’hôpital : chaque activité médicale est « codée » par le personnel soignant à l’aide
d’une classification commune à tous les établissements (chaque acte diagnostique ou
thérapeutique se voit attribuer un code). Un algorithme intègre ensuite ces codes et
attribue un nouveau code global synthétisant le passage du patient dans
l’établissement. Ce code final correspond a une somme d’argent que recevra l’hôpital
pour la prise en charge de ce patient.
Par exemple : un enfant de 4 ans vient se faire opérer des amygdales et poser des
yoyos pour des otites à répétition
Cette activité médicale correspond au code FAFA 010 : « Amygdalectomie par
dissection avec adénoïdectomie et pose bilatérale d’aérateurs trans-tympaniques ».
Elle rapporte 116,47 euros à l’établissement de manière fixe, quelle que soit la réalité
du déroulement du séjour de l’enfant, en particulier sa durée. Ainsi les établissements
ont un intérêt direct à pratiquer des actes rapides et rentables, écartant ainsi les patients
compliqués .
Cette somme d’argent reçue par le service de chirurgie n’a rien à voir avec ce que
paiera le patient : lui paiera pour sa durée réelle de séjour et sera remboursé en
fonction du « tarif sécu ».
Par ailleurs le codage des actes est fait par le personnel soignant et prend un
temps non négligeable en plus de constituer un stress permanent en rendant le
personnel directement responsable de la rentabilité du service (codage mal fait =
argent perdu)
Qu’est ce que la convergence des tarifs public-privé ?
Les établissements privés reçoivent des sommes plus faibles de la part de la sécu
pour la même activité (une intervention sur les amygdales codes FAFA010 rapportera
moins que 116,47 euros à l’établissement privé) par contre il y aura une compensation
directe de la part du patient sous forme de dépassement d’honoraires, quasiment
systématiques dans le privé.
La loi HPST prévoit de faire converger les tarifications d’activité entre public et
privé afin d’homogénéiser les comptes de l’Assurance Maladie et de faire des
économies en alignant les tarifs vers le bas.
Il s’agit encore d’un coup direct porté à l’hôpital public puisque ce manque a
gagné ne sera pas compensé par un dépassement d’honoraires. De plus cet écart de
tarification semble justifié par les coûts de fonctionnement de l’hôpital public qui
semblent évidemment plus importants dans le public que dans le privé.
Collectif Solidarité Santé – janvier 2009 – http://cjmclf.blog.fr