MPR et benchmarking : pourquoi faut-il s’y mettre ?
Analyse du rapport Molinié et de quelques autres textes.
« Ce qui compte ne peut pas toujours être compté, et ce qui peut être compté ne
compte pas forcément. » Albert Einstein
« Les utilisations du PMSI peuvent être classées en deux groupes ; les utilisations
externes dont la principale est la modulation des budgets hospitaliers, et les
utilisations internes qui peuvent aller selon les établissements d’un simple bilan
d’activité jusqu’à des fins plus complexes de définition de projets médicaux ou de
gestion interne de l’établissement. »
Extrait de : PMSI et système d’information hospitalier. G. Nisand.
Si le rapport Molinié décrit les effets pervers potentiels de la T2A, il donne aussi
matière à en espérer en quelques effets vertueux, à condition de bien positionner les
professionnels, les spécialités médicales les processus spécialisés et les
structures du champ, dans un système intégré et efficient (donc bien évalué) de
soins et de service. Il est ici confronté à quelques autres textes.
Les anticipations récentes de la tarification à l’activité au travers du PMSI-SSR dans
trois régions françaises interpellent fortement les médecins responsables d’unités de
MPR. Les effets de lissage des revenus des unités de SSR, implicites dans les
travaux d’anticipation de la T2A, sans considération pour le niveau de technicité de
l’activité réalisée, les incitent fortement à apprendre à "benchmarker" eux même
leurs données PMSI, à les mettre en commun, à les confronter à d’autres indicateurs
de pertinence et de performance, et à participer aux travaux des COTRIM dans une
réelle approche pluridisciplinaire recommandée par les SROS.
1 Le rapport Molinié souligne bien les dangers potentiels de la T2A :
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/054000659/index.shtml
- le risque de sélection des patients, le risque inflationniste
- le risque de dégradation des soins par segmentation des séjours mais aussi
celui de la dégradation potentielle des champs transversaux.
"Ensuite, l'exigence de réduction des coûts pourrait par ailleurs affecter la qualité
des soins. Les établissements pourraient par exemple être tentés de diminuer
excessivement la durée de séjour ou d'externaliser des activités peu rentables vers
d'autres structures, notamment médico-sociales. Des contrôles de qualité existent à
cet égard dans la plupart des pays utilisant la tarification à l'activité. Des indicateurs
devraient être développés en France, « sur la base des conclusions du groupe de
travail de la mission Marrot consacré à la qualité et des expériences étrangères,
notamment anglaise et américaine. Au Royaume-Uni, des taux de réadmission à
l'hôpital sont ainsi publiés chaque année. "
...
"Enfin, la logique de paiement forfaitaire peut conduire à une réduction des
prestations non strictement nécessaires comme la réalisation de certains examens
complémentaires par exemple. Ainsi, la tentation sera forte de réduire de manière
drastique, au-delà de ce qui serait médicalement nécessaire, le coût des services
supports, qu’il s’agisse des services médico-techniques (imagerie, bloc opératoire,
laboratoires...), logistiques (blanchisserie, restauration...) et administratifs."
...