2 - Le budget global
C’est un tarif d’administration (tarification a priori), courant dans les pays du Nord de
l’Europe et qui a été adopté par la France de 1985 à 2004. Ce financement ex ante transfère le
risque financier à l’hôpital dont le budget B de l’année t sera celui de l’année précédente t-1,
augmenté selon un taux directeur annuel r, en l’occurrence rt. Cela donne pour l’hôpital j :
Bj (t) = Bj (t-1) x (1 + rt )
Cette formule tend à faire augmenter les inégalités entre les établissements parce que
le taux d’augmentation du budget global est identique pour tous les établissements, ce qui a
favorisé les établissements les mieux dotés à l’origine. De grandes disparités ont ainsi été
constatées en France. Cette formule peut inciter à réduire la durée des séjours mais aussi à
produire peu d’actes (par exemple de scanner ou d’IRM) ou à négliger les investissements
plus faciles à moduler que les salaires... C’est une formule qui s’avère conservatrice parce que
les nouveaux projets peuvent avoir des difficultés à obtenir un budget ou être carrément
bloqués. Cela étant, elle fige l’évolution de la dépense. En France, le taux de croissance des
dépenses des hôpitaux est passé de +8% entre 1970 et 1984 à +2% depuis l’adoption du
budget global.
3 - La tarification à la pathologie
Introduite aux Etats-Unis en 1984, c’est une rémunération a priori des soins
techniques. Elle va consister à classer les malades des hôpitaux par groupes homogènes de
malades (GHM) et à mesurer leur activité selon ces groupes puis à financer l’hôpital par un
forfait a priori relatif à chaque GHM. En France, pour désigner cette formule, on parlera de
tarification à l’activité (ou T2A). La T2A est donc un système de financement des
établissements de santé qui associe le paiement à l’activité réalisée, celle-ci étant définie par
des épisodes de soins. Deux éléments fondamentaux président à la T2A.
- Premièrement, l’activité hospitalière est définie et décrite à travers des groupes
homogènes de malades (GHM) plutôt que selon les disciplines de services hospitaliers (ou
spécialités). Par exemple, l’établissement reçoit un paiement pour un patient à qui l’on a posé
une prothèse de la hanche plutôt que pour un patient soigné dans le service d’orthopédie. Les
GHM, comme leur nom l’indique, identifient les différentes prestations de soins offertes à un
même profil de patients. Le principe de base est de payer le même prix pour les mêmes
prestations, à condition que l’on puisse fournir une description clinique correcte des patients
pris en charge et des différentes prestations délivrées par les établissements de santé.