ACTUALITÉ
16 Santé-MAG N°14 - Janvier 2013
Dans ce groupe, il est nécessaire d’ini-
tier le traitement par le trastuzumab,
qui permet une augmentation de la
survie et des taux de réponse objective
de 23-24%. En 1ère ligne métastatique,
l’association trastuzumab – chimiothé-
rapie type taxanes (Paclitaxel, Docé-
taxel) améliore le taux de réponse (50%
vs 32%, p<0,001), le temps jusqu’à pro-
gression (7 vs 5 mois, p<0,001) et la sur-
vie globale (25 vs 20 mois, p<0,05).
Il n’y a, donc, pas d’indication à réaliser
un traitement par trastuzumab mono-
thérapie, en 1ère intention. En cas de
progression, les études de phase III pu-
bliées, à ce jour, plaident en faveur du
maintien d’une thérapeutique AntiHER2
(Trastuzumab), en changeant la chimio-
thérapie. Au-delà de la 2ème ligne de
traitement, plusieurs études observa-
tionnelles (étude Hérmine, ECGO 2005,
SABCS 2005, Jackish SABCS 2007) ont
montré que le Trastuzumab était utilisé
dans de multiples associations succes-
sives avec des survies médianes pou-
vant dépasser 4 ans (8).
La séquence idéale des associations à
utiliser avec le trastuzumab n’est pas
connue. Le choix de la chimiothérapie
doit tenir compte des traitements anté-
rieurs et de leur toxicité, notamment
cumulative.
L’association trastuzumab et anthracy-
clines ne peut s’envisager, vu la toxicité
cardiaque (9,10)
.
Trastuzumab-DM1 (T-DM1): L'anti-
corps conjugué trastuzumab-emtan-
sine (T-DM1) est le premier anticorps
couplé utilisant le trastuzumab, pour
délivrer, spécifiquement, un agent cyto-
toxique anti-microtubule le DM1 (DM1
= dérivé de la maytansine) aux cellules
sur-exprimant HER2. Ces deux entités
sont connectées par une liaison stable;
ce qui permet à l'immuno-conju-
gué de combiner les caractéristiques
de chacun de ses composants.
Des études de phase III, en situation
métastatique, sont, actuellement, me-
nées avec cette thérapie: L’étude EMI-
LIA (T-DM1 versus capécitabine + lapa-
tinib chez des patientes préalablement
traitées par trastuzumab), et l’étude
MARIANNE (T-DM1 versus T-DM1 +
pertuzumab versus taxane + trastuzu-
mab, en 1ère ligne métastatique). Les
résultats ont confirmé la supériorité du
(T-DM1): il améliore, significativement,
la survie, sans progression et la survie
globale, chez des femmes atteintes de
cancer du sein HER2+, prétraitées par
trastuzumab –Taxanes. La médiane de
survie globale est passée de 25,1 mois
à 30,9 mois. C'est la première fois, de-
puis très longtemps, dans le cancer du
sein métastatique, qu'une telle diffé-
rence de 5 mois, deux ans après le dé-
but de l'inclusion, a pu être constatée;
ce qui a conduit à arrêter, prématuré-
ment, l'essai et à proposer le traite-
ment par T-DM1 à toutes les femmes.
La survie, sans progression, appréciée
par un clinicien indépendant de l'étude
s'est établie à 9,6 mois, dans le groupe
T-DM1, contre 6,4 mois, dans le groupe
comparateur. Le taux de réponse ob-
jective était, lui aussi, plus élevé dans
le groupe T-DM1 (43,6% contre 30,8
%) et les résultats de tous les objectifs
secondaires étaient, tous, en faveur de
l'immuno-conjugué. De plus le TDM1
s’est montré moins toxique qu'un trai-
tement par lapatinib -capécitabine.
Cette étude laisse penser que, dans un
avenir plus ou moins long, certaines
femmes seront traitées, pour un can-
cer du sein, sans recours à la chimio-
thérapie systémique, tant le potentiel
des anticorps conjugués semble im-
portant (11).
Une autre étude de phase III, l’étude
CLEOPATRA (présenté au congrès
de San Antonio, 2012), a comparé au
traitement standard (Trastuzumab-
Docetaxel), un traitement combiné
associant le Pertuzumab (un nouvel
anticorps monoclonal) au Trastuzu-
mab et une chimiothérapie (Pertuzu-
mab-Trastuzumab-Docétaxel). Les
résultats ont montré une amélioration
de 6,3 mois de la survie, sans progres-
sion. Celle-ci est, en effet, passée de
12,4 mois à 18,7 mois; soit, un allon-
gement de 49%, associé à un gain en
survie globale (sauf dans le groupe de
métastases non viscérales).
La double inhibition HER2 (Trastuzu-
mab) et HER3 (Pertuzumab) semble
devenir un nouveau standard, pour les
cancers HER2 + (12).
3. Le cancer du sein métastatique
HER2- et RH+:
Chez une femme ménopausée, La pre-
mière ligne thérapeutique, chez une
patiente rechutant sous tamoxifène ou
à distance de la fin du traitement ad-
juvant, est un inhibiteur d’aromatase
(Létrozole, Anastrozole); compte-tenu
de la supériorité de cette classe thé-
rapeutique, en première ligne métas-
tatique. Dans le cas d’une rechute sous
inhibiteur d’aromatase, on peut opter
pour l’exémestane, dont l’efficacité,
après échec d’un inhibiteur d’aroma-
tase non stéroïdien est démontrée; ou
passer au fulvestrant, dont l’efficacité
est comparable à celle de l’exémes-
tane, ou au tamoxifène, qui est efficace
et demeure une option, après échec
des inhibiteurs d’aromatase.
Dans le cas particulier des femmes
non ménopausées, lorsqu’une hormo-
nothérapie est indiquée, il est possible
d’ajouter au tamoxifène une suppres-
sion ovarienne, par agoniste LH-RH,
ce type d’association étant considéré
comme le schéma de référence, avant
la ménopause. Au-delà de la première
ligne d’hormonothérapie, les patientes
ayant eu un bénéfice clinique (réponse
objective, ou stabilisation supérieure à
6 mois) avec une première ligne d’hor-
monothérapie, ont une probabilité,
élevée, de répondre à une deuxième
ligne d’hormonothérapie; sauf, en cas
d’apparition de lésions viscérales évo-
lutives.
Pour les lignes ultérieures d’hormono-
thérapie, les options sont difficilement
schématisables: fulves¬trant, passage
à un autre inhibiteur d’aromatase,
tamoxifène, voire progestatifs. En cas