Toute atteinte du système nerveux peut entraîner des troubles vésico-sphinctériens. Ils
sont présents chez quasiment tous les patients porteurs d’une lésion médullaire qu’elle soit
traumatique, tumorale, vasculaire, congénitale, inflammatoire ou dégénérative. On les
retrouve chez 80% des patients porteurs de scléroses en plaques depuis plus de 5 ans. Ils sont
présents au moins de façon transitoire chez 80% et de manière définitive chez 30 % des
patients victimes d’accident vasculaire cérébral. Enfin ils s’observent également dans le cadre
des lésions périphériques telles que les queues de cheval, les polyradiculonévrites aiguës et
chroniques, les neuropathies en premier lieu desquelles nous retrouvons la neuropathie
diabétique.
Les troubles vésico-sphinctériens ont un double retentissement, fonctionnel lié aux
conséquences des désordres mictionnels sur la qualité de vie (dysurie, incontinence urinaire
pouvant dans certains cas gêner ou empêcher le retour à domicile ou l’insertion
professionnelle ou bien même justifier le maintien en institution), organique lié aux
complications uro-néphrologiques (infections urinaires fébriles, insuffisance rénale, cancer de
vessie, lithiases) qui représentent la première cause de surmortalité de ces patients.
Après la prise en charge initiale qui fait intervenir le médecin rééducateur, l’urologue et le
neurologue ou le neurochirurgien, la gestion des troubles vésico-sphinctériens fait intervenir
le médecin traitant, pour les maladies dégénératives (sclérose en plaque, maladie de
Parkinson…) le neurologue et les centres experts en neuro-urologie comprenant un urologue
et un médecin rééducateur.
Le suivi des vessies neurologiques
Afin de dépister les complications des troubles vésico-sphinctériens d’origine neurologiques,
un suivi régulier , annuel et à vie doit être réalisé. Il comprend :
• Mesure de la clairance de la créatinine par 24 heures
Chez le patient en fauteuil ou alité, le dosage de la créatininémie ou le calcul simplifié de la
clairance de la créatinine à partir de la créatininémie selon la formule de Cockroft surestime
la fonction rénale réelle de près de 20 à 30 %. La mesure la plus proche est celle de la
clairance de la créatinine par 24 heures. La seule limite est représentée par les fuites d’urine,
en particulier chez la femme qui vont entacher le recueil et donc fausser le résultat.
• Echographie rénale et vésicale
Son objectif est de dépister un retentissement précoce sur l’appareil urinaire. Elle recherche
une urétéro-hydronéphrose, une lithiase rénale ou vésicale et éventuellement une tumeur
vésicale. Chez le patient urinant normalement, une mesure du résidu post-mictionnel y sera
associée.
Le suivi spécialisé des vessies neurologiques
Des examens spécialisés doivent être régulièrement pratiqués chez le patient neurologique.
Leur fréquence varie selon la pathologie neurologique, le type d’atteinte, les données du bilan
initial et l’équilibre mictionnel du patient. Ces examens sont réalisés et demandés par les
médecins référents en neuro-urologie. Il s’agit :
• Bilan urodynamique
Il explore le fonctionnement de l’appareil vésico-sphinctérien et recherche des situations à
risque de complications (Mictions à haut régime de pression intravésicale, Compliance
abaissée).
• Fibroscopie urinaire
Elle recherche des anomalies de la filière uréthrale chez des patients ayant des difficultés
pour se sonder ou des tumeurs de vessie chez des patients ayant plus de 10 ans de vessie
neurologique ou ayant eu une sonde vésicale pendant plus de 5 ans ou ayant été traité par
Endoxan®.