(14)Mondialisation-Commerce International
La poursuite d’une croissance des échanges internationaux supérieure à la croissance du PIB mondial et une diminution des
coûts de transport et d’information ;
Une chute importante du commerce mondial en 2009 (- 12 %) à la suite du déclenchement de la crise des subprimes et de ses
effets négatifs sur l’activité économique suivi d’une reprise vigoureuse en 2010 (+ 14 %).
La montée en puissance des économies émergentes caractérisées par de faibles coûts de main-d’œuvre et une productivité
élevée. La Chine par exemple est le premier exportateur mondial de biens et services en 2009 devant l’Allemagne et les
États-Unis. La hiérarchie du commerce mondial connaît un profond bouleversement : l’Union européenne, qui représentait
46 % des exportations mondiales en 1967, est passée à 37 % en 2009. Au cours de la même période, l’Amérique du Nord
passe de 20 % à 12 % des exportations mondiales. L’Asie de l’Est et du Sud Est passe par contre de 4 % à 21 % des
exportations mondiales.
Quant au Japon, il représentait 10 % des exportations mondiales en 1991, mais ce chiffre est tombé à 5 % en 2009, retrouvant ainsi
son niveau de 1967.
Évolution du commerce international et du PIB mondial (1967-2009)
(à prix courants, taux de croissance annuel moyen en %)
2009 En milliards
de dollars
L’importance des échanges « intrabranches » et intrafirme : le commerce intrabranche représente environ 6o % du commerce
mondial.
La structure par produit du commerce mondial a évolué, mais sans connaître un bouleversement. Entre 1967 et 2009, le
commerce mondial des produits primaires (mesuré à prix courants) a connu une croissance annuelle moyenne de 9,4 %. Sur
la même période, le commerce mondial des produits industriel a connu une croissance de 10,5 % par an en moyenne et les
services de 10,7 % en moyenne. En 2009, les produits primaires représentent 14 % du commerce mondial, les produits
manufacturés 64 % et les services 22 %.
La structure mondiale des échanges de services s’est beaucoup transformée. Les services de transports qui occupaient jadis
une part importante des échanges de services ont vu leur part décliner (21 % du total des échanges internationaux de services
en 2009 contre plus de 40 % en 1967). En revanche, le poste « autres services » est désormais largement majoritaire (59 %
des échanges internationaux de service en 2009 contre moins de 30 % en 1967). Au sein de ces autres services, ce sont les
services aux entreprises, les services liés à l’informatique, à la finance, aux brevets, qui occupent la part la plus importante.
Cet essor des services permet aux pays développés de conforter leur domination sur les échanges internationaux, ce qui
explique la recherche d’une plus grande libéralisation des marchés des services dans le cadre des négociations au sein de
l’OMC. Cependant, cette domination de la triade, si elle reste forte, a tendance à s’éroder : en 1997, l’Union européenne,
l’Amérique du Nord et le Japon réalisaient 70 % des échanges mondiaux de services, ils en représentent 68 % en 2009.
La volatilité des taux de change et surtout le maintien durable de taux de changes qui ne correspondent pas à la parité des
pouvoirs d’achat affectent le commerce mondial. En particulier la sous-évaluation du yuan chinois et du dollar et la
surévaluation de l’euro (qui s’est atténuée à l’occasion de la crise des subprimes) ont des effets distorsifs sur la concurrence
mondiale.
2. Le poids du commerce régional
L’essor des échanges internationaux est avant tout le résultat de progrès de la régionalisation du commerce. Ce terme (à ne pas
confondre avec celui de régionalisme) désigne la tendance des pays à commercer avec d’autres pays qui appartiennent à la même zone
géographique (que cette zone soit organisée en union régionale ou non). Il existe donc une tendance à la concentration géographique
des flux commerciaux. L’analyse économique permet de montrer que le commerce international entre deux pays est proportionnel aux
montants de leur PIB respectif (effet lié à la taille des économies) et inversement proportionnel à la distance géographique entre ces
pays. Par référence à la loi de Newton en physique on parle d’un modèle de gravité. Ce modèle simple est très solidement corroboré
sur le plan empirique. Pour mieux rendre compte du commerce international, il faut prendre en compte un « effet frontière ». Des
études ont montré par exemple que les échanges étaient plus intenses entre régions voisines d’un même pays (par exemple les États
des États-Unis situés le long de la frontière canadienne) qu’entre régions situées de part et d’autre d’une frontière. À distance égale,
un État des États-Unis commerce davantage avec un autre État des États-Unis qu’avec une province canadienne.
Le régionalisme commercial repose sur la coopération — en matière économique et commerciale — entre États appartenant à une
même aire géographique (voir « L’intégration économique »).
À la différence de la régionalisation (qui est lié à la proximité géographique) le régionalisme suppose une volonté politique et la mise
en place d’institutions qui favorisent le commerce entre pays voisins. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, une centaine
d’organisations économiques régionales ont été créées.
Pour P. Jacquet, le régionalisme commercial peut répondre à des objectifs et des motivations divers :
« être l’expression plus ou moins forte d’une communauté d’intérêts politico-économiques ;
relever d’une manœuvre plus diplomatique, visant à garantir l’implantation régionale d’une puissance grande ou moyenne ;
ancrer de façon irréversible les choix de politique économique à l’intérieur par la contrainte institutionnelle de l’intégration
régionale ;
ou plus simplement, exploiter les économies d’échelle et les gains liés à la spécialisation au niveau régional ».