Achraf KAMALI
Université Paris XIII
U.F.R. de Sciences Économiques et de gestion.
Centre d'économie de l'université de Paris Nord (CNRS-CEPN-UMR 7115).
Résumé de la contribution
COLLOQUE RINOS (Réseau Intégration Nord Sud)
Montréal , 2-3 Juin 2005
Les accords de libre-échange des pays du sud de la méditerranée
avec les États-Unis : impacts sur les relations commerciales avec
l’UE.
Dix ans après Barcelone, le partenariat euro- méditerranéen se trouve à la fois face à une
déception par rapport aux attentes prévues lors de la signature de l’accord mais aussi face à de
nouveaux défis et perspectives. Ceux-ci émanent du nouvel élargissement des 15 pays de
l’union européenne (UE) à 25 d’une part et de l’identification de la nouvelle politique
américaine d’ouverture et de réforme dans la région de l’autre. Dans un premier temps,
l’article traitera, l’évolution des économies du Maghreb, en mettant l’accent plus
particulièrement sur l’économie marocaine sous le processus de Barcelone (de 1995 à 2005) :
Evolution quantitative et qualitative des échanges commerciaux, impact sur la croissance
économique, sur le développement des institutions et des infrastructures, impact sur la
spécialisation et sur l’attractivité des investissements directs à l’étranger (IDE).
Dans un second temps, l’article s’intéressera à l’impact sur les relations commerciales dans
la région de l’introduction des États-Unis dans les échanges de ces pays sud-méditerranéens,
qui sont déjà en relation étroite avec l’UE dans le cadre d’accords de libre-échange.
A partir d’un modèle gravitationnel, nous tenterons de voir quelles sont les motivations,
autres que géostratégiques ou politiques, qui poussent les Etats-Unis à s’ouvrir sur des
marchés qui ne semblent pas, à priori, être de grands marchés attractifs comme celui de
L’Union européenne (UE) ou celui de la Chine ou de l’Inde.
Nous essaierons de vérifier si cette nouvelle politique américaine dans la région peut conduire
à un détournement du commerce (Etas-unis-UE) via ces nouveaux marchés. Il faudra ainsi
vérifier l’hypothèse qu’il existe un groupe de produits (manufacturiers ou agricoles),
commercialisé par les États-Unis vers l’UE, qui rencontre d’importantes barrières à l’échange
(autres que les coûts de transport) et qui pourrait être produit dans ces nouveaux pays (Maroc,
Jordanie, Tunisie, Égypte…) puis exporté vers l’UE. L’objectif des firmes américaines serait
alors d’atteindre plus facilement le marché européen et à moindre coût.
Une nouvelle carte de spécialisation via les investissements directs étrangers (IDE) aurait de
forte chance d’apparaître.