SES -Chapitre 9. Comment expliquer l`internationalisation de l

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SES -Chapitre 9. Comment expliquer l’internationalisation de l’économie ?
Activité 1 – Les déterminants du commerce international
Etudiez la 1ère partie (I) du cours, puis lisez l’article suivant et répondez aux
questions ci-dessous en utilisant les informations du cours et de l’article :
1. Comment a évolué le commerce mondial depuis 1994 ? La crise de 2009 a-t-elle eu un
effet sur le commerce mondial ?
2. Quelles sont les régions qui occupent une place centrale dans le commerce mondial
aujourd’hui ?
3. Qu’est-ce qui distingue le commerce interrégional et intrarégional ? Lequel est le plus
important dans le commerce mondial ?
4. Qu’est-ce qui distingue commerce inter-branche et commerce intra-branche ?
5. Quels sont les rapports entre libre-échange et protectionnisme ?
6. Qu’est-ce que l’OMC et quel est son rôle dans le commerce mondial ?
7. A quoi correspond la théorie des avantages comparatifs.
8. Comment les dotations factorielles peuvent-elles expliquer les avantages comparatifs.
9. A quoi correspondent les nouvelles théories du commerce international.
10. Donnez deux avantages du commerce international pour les producteurs et deux
avantages pour les consommateurs.
Article - Un commerce international encouragé par l’OMC
Du point de vue économique, la justification d’un système commercial ouvert fondé sur
des règles convenues au niveau multilatéral est fort simple et relève essentiellement du
bon sens commercial. Elle est cependant également étayée par les faits: l’évolution du
commerce international et de la croissance économique depuis la seconde guerre
mondiale. Les droits de douane sur les produits industriels ont fortement fléchi et sont en
moyenne inférieurs à 5 pour cent dans les pays industrialisés. Au cours des 25 premières
années qui ont suivi la guerre, la croissance de l’économie mondiale était de 5 pour cent
par an en moyenne, ce taux élevé étant en partie imputable à la réduction des obstacles
au commerce. La croissance du commerce mondial a été encore plus rapide, avec un taux
moyen d’environ 8 pour cent pendant cette période.
Les données montrent qu’il y a un lien statistique indiscutable entre libéralisation du
commerce et croissance économique. D’après la théorie économique, ce lien s’explique
par de bonnes raisons. Tous les pays, y compris les plus pauvres, ont des ressources —
humaines, industrielles, naturelles, financières — qu’ils peuvent exploiter pour produire
des biens et des services destinés à être vendus sur le marché intérieur ou à l’étranger. La
science économique nous enseigne que nous pouvons tirer parti du commerce de ces
biens et services. Pour dire les choses simplement, le principe de l’“avantage comparatif”
signifie que les pays prospèrent d’abord en tirant profit de leurs ressources pour
concentrer leurs efforts sur ce qu’ils peuvent produire dans les meilleures conditions, et
ensuite en échangeant ces produits contre ceux que d’autres pays produisent dans les
meilleures conditions.
Autrement dit, des politiques commerciales libérales — celles qui garantissent la
circulation sans restriction des biens et des services — accroissent la concurrence,
encouragent l'innovation et engendrent le succès. Elles amplifient le bénéfice que l’on peut
retirer de la production la meilleure, la mieux conçue et effectuée au meilleur prix.
Le succès dans le commerce, cependant, n’est pas un phénomène statique. Telle
entreprise parfaitement compétitive pour un produit peut le devenir moins qu’une autre
lorsque le marché évolue ou lorsque des techniques nouvelles permettent de fabriquer un
produit moins cher et meilleur. Les producteurs sont encouragés à s'adapter
progressivement et de façon relativement indolore. Ils peuvent fabriquer des produits
nouveaux, trouver un nouveau “créneau” dans leur branche d’activité existante ou se
lancer dans des domaines nouveaux.
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L’expérience montre que la compétitivité peut aussi passer d’un pays à l’autre. Un pays
qui a peut-être été favorisé par des coûts de main-d’œuvre moins élevés ou par
d’abondantes ressources naturelles peut perdre sa compétitivité pour certains biens ou
services à mesure que son économie se développe. Toutefois, grâce à l’effet de
stimulation exercé par l’ouverture de l’économie, il peut redevenir compétitif pour d’autres
biens ou services. Il s’agit là, en règle générale, d’un processus graduel.
Néanmoins, la tentation de refuser le défi que représentent des importations
compétitives est toujours présente. Et les gouvernements des pays riches sont davantage
susceptibles de céder à l'appel de la sirène du protectionnisme, dans le but d'en retirer un
avantage politique à court terme, en accordant des subventions, en imposant des
formalités administratives complexes et en se retranchant derrière des objectifs généraux
légitimes, tels que la préservation de l'environnement ou la protection des
consommateurs, comme prétexte pour protéger les producteurs.
La protection conduit à terme à des producteurs hypertrophiés et inefficaces offrant aux
consommateurs des produits dépassés et peu attrayants. En fin de compte, malgré la
protection et les subventions, les usines doivent fermer leurs portes et les emplois
disparaissent. Si d’autres gouvernements de par le monde appliquent eux aussi les
mêmes politiques, les marchés se contractent et l’activité économique mondiale ralentit.
L’un des objectifs que les gouvernements visent à travers les négociations de l'OMC est
d’empêcher une telle dérive destructive vers le protectionnisme, et qui va à l’encontre du
but recherché.
Avantages comparatifs
C'est sans doute la théorie la plus brillante de la science économique.
Supposons que le pays A soit plus doué que le pays B pour construire des automobiles et
que le pays B soit meilleur boulanger que le pays A. De toute évidence (“c’est trivial”,
diraient les théoriciens), il serait dans l’intérêt de l’un et de l’autre que A se spécialise dans
la construction automobile et B dans la boulangerie et qu’ils échangent leurs produits.
C’est l’exemple de l’avantage absolu.
Mais que se passe-t-il si un pays n’est doué pour rien? Le commerce va-t-il éliminer tous
ses producteurs du marché? Non, d’après Ricardo. La raison en est le principe de
l’avantage comparatif.
D’après ce principe, les pays A et B ont toujours intérêt à faire du commerce l’un avec
l’autre, même si A est le meilleur pour tout. S’il est très nettement supérieur comme
constructeur automobile et juste un peu meilleur comme boulanger, A aurait toujours
intérêt à investir ses ressources là où il excelle — construire des automobiles — et à
exporter ses produits vers B, lequel devrait continuer à s’investir dans ce qu’il sait le mieux
faire — la boulangerie — et vendre son pain à A, même s’il n’est pas aussi efficace que
celui-ci. Le commerce resterait ainsi profitable pour l’un et pour l’autre. Un pays n’a pas
besoin d’être le meilleur dans un domaine quelconque pour profiter du commerce. C’est
l’avantage comparatif.
cette théorie remonte à l'économiste classique David Ricardo. Il s’agit de l’une des
théories les plus largement acceptées parmi les économistes. C’est aussi celle qui donne
lieu au plus grand malentendu chez les non-économistes, qui la confondent avec
l’avantage absolu.
On entend souvent dire, par exemple, que certains pays ne possèdent d’avantage
comparatif pour rien. Cela est pratiquement impossible.
Réfléchissez-y ...
OMC, « Les arguments en faveur d’un commerce ouvert »,
http://www.wto.org/french/thewto_f/whatis_f/tif_f/fact3_f.htm
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Activité 2 – Travail de groupe sur le développement du commerce international
Mardi 15 mars 2016
Travail - 1ère Heure
A partir des documents 1 p. 68 et 6 p. 69 du manuel et des deux documents suivants
En utilisant les données statistiques et les informations issues des documents :
1. Décrivez les évolutions du commerce international depuis 1948 et ses caractéristiques
aujourd’hui.
Document. L’évolution du commerce international depuis 1948
Source : OMC, Statistiques du commerce international, 2015
Document. Commerce intrarégional et interrégional
Travail - 2ème Heure
A partir des documents 3 et 4 p. 71 et 3,4 et 5 p.72-73
En utilisant les données statistiques et les informations issues des documents :
2. Montrez qu’il s’est produit une libéralisation des échanges qui a encouragé le commerce
international et présentez ce qui explique la spécialisation des pays.
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Activité 3 – Fondements et risques du protectionnisme
Etudiez la 2ème partie (II) du cours, puis lisez l’article suivant et répondez aux
questions ci-dessous en utilisant les informations du cours et de l’article :
1. Pourquoi toutes les spécialisations ne sont-elles pas équivalentes ?
2. Qu’appelle-t-on les termes de l’échange ? Comment évoluent-ils si le prix des
exportations baisse ?
3. Indiquez, à partir de l’article et du cours, quelles peuvent être les conséquences
négatives du commerce international.
4. Quelles sont les spécialisations positives pour les pays ? Illustrez avec des exemples.
5. Expliquez la théorie du protectionnisme éducateur.
6. Qu’appelle-t-on le protectionnisme non-tarifaire et pour quelles raisons peut-il se
justifier ?
7. Qu’est-ce que le taux de change et quel effet sa baisse a-t-elle sur les exportations ?
8. Expliquez pourquoi cet effet ne se produit pas obligatoirement.
9. Quel pays utilise cet outil du taux de change pour avantager ses exportations ?
10. A quels risques économiques peuvent s’exposer les pays qui mènent une politique
protectionniste ?
Article - Libre-échange et protectionnisme : le vrai débat est lancé
Le constat de la désindustrialisation, de la course des multinationales vers le moins-disant
social et environnemental, de la persistance et de l'aggravation des déséquilibres macroéconomiques internationaux ont conduit, ces derniers mois, la "jeune garde" du Parti
socialiste (Arnaud Montebourg) comme celle de l'UMP (Laurent Wauquiez) à utiliser le mot
tabou de "protectionnisme" dans le cadre européen et de façon raisonnée. [...]
Il est vrai que le modèle de dérégulation des échanges a atteint aujourd'hui ses limites.
L'enlisement des négociations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour une
nouvelle vague de libéralisation en est la preuve. Les "droits de douane" - les taxes à
l'entrée sur les produits importés - ont été méthodiquement démantelés depuis les années
1990, sous l'égide de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Mais le
protectionnisme, chassé par la porte, est revenu par la fenêtre : manipulations du taux de
change, subventions à la production, non-respect de la propriété intellectuelle, normes
plus ou moins contestables, etc. Et cette tendance s'est fortement accrue ces derniers
mois.
[...] Les mesures protectionnistes prises récemment en Argentine ou au Brésil autant qu'en
Russie à la fin 2011 - juste avant son entrée en janvier à l'OMC... - ou le vote par le Sénat
américain, en mars, d'une loi autorisant le département du commerce à appliquer des
taxes compensatoires sur les importations chinoises afin de sanctionner des pratiques
jugées déloyales, montrent que le rêve de la mondialisation heureuse commence à être
sérieusement mis en doute. [...] Le concept défendu par les partisans de la dérégulation selon lequel l'espace mondial serait un level playing field, un "terrain de jeu plat" où
chacun peut pratiquer le libre-échange dans tous les domaines, y compris agricole, dans
une logique "gagnant-gagnant" - est enfin mis en débat sérieusement.
Elle a été le plus souvent justifiée par la théorie des avantages comparatifs de David
Ricardo, selon laquelle chaque pays a intérêt à se spécialiser dans ses points forts et à
s'approvisionner chez les autres pour le reste. Ricardo, pourtant, avait, dès le départ,
expliqué que sa théorie ne s'appliquait pas en cas de liberté de circulation des capitaux,
ce qui est le cas aujourd'hui. Dans les faits, la libéralisation du commerce a plutôt consisté,
d'abord, à échanger des biens similaires comme les automobiles, offrant ainsi une plus
grande liberté de choix aux consommateurs des pays riches, plutôt qu'à une
spécialisation. Lorsqu'elle est devenue totale, la libéralisation des échanges a produit un
deuxième effet : un mouvement de concentration qui a réduit le nombre des acteurs dans
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tous les domaines, aboutissant à la création d'oligopoles et de world companies
pétrolières, bancaires, pharmaceutiques, automobiles, technologiques..., plutôt qu'à
l'augmentation de la concurrence. Ces firmes multinationales ont, certes, investi dans les
pays émergents pour bénéficier de leur potentiel et y trouver des relais de croissance.
Mais elles ont aussi pu arbitrer entre les pays les systèmes sociaux, les réglementations
fiscales ou environnementales, et segmenter de plus en plus leur production. Une partie
de leurs investissements, de leur sous-traitance ou de leurs délocalisations ont alors été
guidés par la maximisation de leur profit à court terme.
La Chine a notamment attiré ce type d'investissements, qui lui ont permis de
s'industrialiser dans les années 2000, après son entrée dans l'OMC. La majorité des
exportations chinoises proviennent de firmes étrangères implantées dans le pays.
Mais ce mouvement a provoqué une désindustrialisation et une perte massive d'emplois
dans les pays développés et dans les émergents, comme le Mexique ou le Maghreb. Les
pays riches s'en sont sortis en ayant recours à l'endettement public ou privé, en
substituant des bulles immobilières à la perte de l'industrie... jusqu'à l'explosion.
[...] L'avantage chinois est d'autant plus fort que son taux de change est contrôlé par les
autorités - et sous-évalué -, à l'inverse des autres grandes devises. Ce qui a amené ces
derniers mois, par exemple, le Brésil à prendre des mesures pour protéger son industrie,
menacée par son real surévalué face au dollar, et surtout face au yuan. "La monnaie est
au cœur de la crise financière comme elle est au cœur des distorsions qui affectent les
échanges mondiaux. Et si l'on n'y prend pas garde, le dumping monétaire finira par
engendrer des guerres commerciales extrêmement violentes et ouvrira ainsi la voie au
pire des protectionnismes ", analysait dès septembre 2008 - au lendemain de la faillite de
Lehman Brothers -, le président Nicolas Sarkozy, dans son "discours de Toulon", où il
appelait à la refondation d'un système monétaire international sur le modèle des accords
de Bretton Woods de 1944, qui ont explosé en 1971, lorsque les Etats-Unis ont répudié la
convertibilité du dollar en or. Le chantier reste ouvert...
[...] La recherche du plus bas coût a certes permis des gains de pouvoir d'achat pour les
salariés des pays développés. Mais la mise en concurrence des salariés met une pression
de plus en plus insupportable sur l'emploi, les rémunérations et les systèmes de protection
sociale, sans que les salariés des pays pauvres ne recueillent une juste répartition des
richesses créées. Le libre-échange tourne en partie à une possibilité d'utiliser des
"désavantages comparatifs" pour obtenir le plus bas coût de production : localiser la
production et les capitaux là où les exigences sociales, environnementales et fiscales sont
les moins fortes, là où la dictature sociale et politique empêche une juste répartition des
fruits de la croissance.
[....] Les pistes ouvertes par la notion de "juste-échange" - autoriser l'accès aux marchés
de façon différenciée selon le respect de critères objectifs et multilatéraux de réduction de
la pauvreté, de respect du travail décent, de réduction du CO2 - pourraient refonder l'ordre
commercial mondial. Mais il ne fonctionnera pas sans une remise à plat du système
monétaire international, afin d'obtenir des parités de change les plus stables et loyales
possibles. Le libre-échange total ne semble, en tout cas, réaliste pour faire converger les
niveaux de vie qu'à l'intérieur d'ensembles régionaux dont les membres coopèrent au-delà
du seul commerce, comme l'Union européenne, et qui partagent les mêmes règles.
Cela ne signifie pas la fin du commerce mondial, mais son organisation. L'Union
européenne, ainsi, aurait sans doute intérêt à revenir à un tarif extérieur commun de droits
de douane - différencié et ne s'appliquant pas aux productions des pays les plus pauvres afin de réaliser ce projet. A l'inverse du démantèlement de leurs barrières douanières
imposé ces dernières années aux pays d'Afrique de l'Ouest, pour se conformer aux règles
de l'OMC...
Source : Adrien de Tricornot, « Libre-échange et protectionnisme : le vrai
débat est lancé », Le Monde économie, 26 mars 2012
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SES -Chapitre 9. Comment expliquer l’internationalisation de l’économie ?
Activité 2 – Travail de groupe sur le protectionnisme
Mardi 22 mars 2016
Travail - 1ère Heure
A partir du document 5 p. 75 et des trois documents suivants
En utilisant les données statistiques et les informations issues des documents :
1. Montrez que toutes les spécialisations ne sont pas avantageuses et que les pays ne gagnent
pas forcément à l’échange
Document. Des spécialisations problématiques en Afrique
L'émergence des pays d'Asie de l'Est illustre l'importance du développement industriel, et plus
précisément de l'industrie manufacturière, dans l'essor des pays du Sud. Un changement
structurel que n'a pas encore opéré l'Afrique, dont la croissance reste étroitement liée à
l'exploitation de ses richesses pétrolières et minières.
La littérature économique a souligné les effets néfastes de cette dépendance. Cette dernière peut
affecter la compétitivité à l'exportation via l'appréciation des taux de change induite par
l'accroissement des importations de biens de consommation. Elle peut entretenir des
comportements de prédation qui gangrènent les institutions publiques. Le secteur des matières
premières, faiblement intensif en travail, a par ailleurs peu d’effet d’entraînement sur le reste de
l’économie. Il ne crée pas non plus beaucoup de valeur ajoutée, dans la mesure où la production
est le plus souvent vendue à l’état « brut ». Autre inconvénient : l’instabilité des cours. Même si le
prix des matières premières se sont envolés ces dernières années et restent orientés à la hausse,
ils n’en restent pas moins très volatils. Cela rend les économies africaines d’autant plus
vulnérables que leurs exportations sont concentrés sur une poignée de produits de base. Dans le
cas de douze pays, elles reposent à plus de 50% sur une seule ressource : la pétrole (Gabon,
Nigéria, Lybie, Soudan), le tabac (Malawi), l’uranium (Niger), le café (Burundi) ou encore les noix
de cajou (Guinée-Bissau) par exemple.
Au lendemain des indépendances et afin d’échapper à cette « malédiction des matières
premières », plusieurs pays africains, tels l’Algérie, le Ghana et la Zambie, avaient mis en place
des politiques d’industrialisation par substitution aux importations. Objectif : se développer en
produisant localement les biens importés jusqu’alors. Mais au cours des années 1980, les
programmes d’ajustement structurel imposés par les bailleurs de fonds internationaux pour
assainir les finances publiques, fondées sur la libéralisation de l’économie et l’ouverture des
échanges, ont très vite révélé la faible compétitivité des entreprises du continent. L’Afrique a alors
subi une désindustrialisation continue de son économique, faisant d’elle aujourd’hui la région la
moins industrialisée au monde.
Source : Maëlan Le Goff, « L’Afrique reste un désert industriel »,
Alternatives internationales, Hors-série n°12, janvier 2013
Document. La stratégie de spécialisation des NPI
Les pays en développement en général (et les NPI asiatiques en particulier) se sont récemment
détournés de la stratégie d’industrialisation par substitution aux importations. Les NPI asiatiques
se sont tournés vers des politiques orientées vers les exportations qui favorisent l’expansion de
productions manufacturières simples, intensives en main d’œuvre, destinées à l’exportation. Une
partie de ces exportations naissantes provenait de la captation d’activité d’assemblage
délocalisées. Dans la mesure où elles s’accordaient avec les dotations en ressources de ces pays
et qu’elles n’étaient pas gênées par l’étroitesse des marchés domestiques, ces lignes de produits
exportatables (chaussures vêtements, électronique grand public, et d’autres produits de
consommation simples) se développèrent rapidement. En 1988, les biens manufacturés
représentaient plus de 90% des exportations de chacun des NPI asiatiques à l’exception de
Singapour, tandis qu’en 1963 la part des produits manufacturés était inférieur à 47% pour tous
sauf Hong Kong. L’accumulation de capital s’effectua à grands pas, le capital physique
s’accroissant au taux de 8 à 12% par an et le capital humain croissant également rapidement (les
NPI asiatiques ont des taux d’alphabétisation élevés et ont formé un grand nombre d’ingénieurs).
Source : Richard E. Caves, Jeffrey A. Frankel, Ronald W. Jones, Commerce et
paiements internationaux, de Boeck, 2003
KH – TES1 – 2015/2016
SES -Chapitre 9. Comment expliquer l’internationalisation de l’économie ?
Document. L’évolution des inégalités internationales
L’indice de Gini est un indicateur de mesure des inégalités. Plus il est proche de 1 plus les
inégalités sont fortes, plus il est proche de 0 moins les inégalités sont fortes.
Type
d’inégalités
Indicateur utilisé
pour construire
l’indice de Gini
Inégalités
entre les pays
Comparaison des PIB
par habitant des pays
Inégalités
internationales
Inégalités
internationales
(sauf Chine et
Inde)
PIB
par
habitant
pondéré par le poids
démographique des
pays
(le
nombre
d’habitants)
PIB
par
habitant
pondéré par le poids
démographique sans
prise en compte de
l’Inde et de la Chine
Travail - 2ème Heure
A partir des documents 3 p.76, 5 et 6 p. 77 et du document suivant
En utilisant les données statistiques et les informations issues des documents :
2. Expliquez ce qui peut justifier le recours au protectionnisme et montrez que celui-ci comporte
cependant des risques.
Document. Les conséquences de l’ouverture du secteur du textile
Avec la concurrence des pays émergents (Asie, Maghreb…) aux coûts de production très
avantageux, un certain nombre d’activités ont été délocalisées. Ainsi, les importations représentent
près de 40 % des ventes d’habillement et de cuir en 2006, contre 2 % en 1960.[...]
La hausse a été continue avec quelques moments clés : en 1987, après l’abaissement des droits
de douanes et la réduction des quotas sur l’habillement en 1986 ; en 1996 et 1997, à la suite des
accords de Marrakech et de l’essor des importations en provenance de l’Europe de l’Est, puis en
2005, année du démantèlement des quotas. Depuis 2000, la Chine est devenue le premier
fournisseur d’habillement de la France (en valeur). Son entrée dans l’Organisation mondiale du
commerce (OMC) puis la levée progressive des quotas lui ont permis de bénéficier un peu plus de
l’ouverture du commerce à son
égard. En 2006, elle est suivie par
l’Italie, la Tunisie, le Maroc, la
Turquie et l’Inde.
[...] De 2001 à 2006, le prix des
vêtements et des chaussures
importés, corrigé de l’inflation
globale, a baissé plus rapidement
qu’auparavant : - 3,5 % par an,
contre - 1,6 % entre 1960 et 2000.
Cela a contribué à réduire de
l’ordre de 1,5 point par an
l’évolution
des
prix
à
la
Source : Insee, comptes nationaux, base 2000.
consommation de ces produits, soit
L'axe des ordonnées de gauche est relatif à la consommation et à
un effet bénéfique d’environ 0,1
la production par habitant d'articles d'habillement et de cuir en
point par an sur l’inflation globale,
volume (en euros de 2000). L'axe des ordonnées de droite est
et augmentant par voie de
relatif à l'emploi de la branche « Habillement et cuir » (en milliers
conséquence le pouvoir d’achat
de personnes).
des ménages résidents.
Source : « Les achats d'habillement depuis 45 ans : davantage de produits importés, des
prix en baisse », INSEE Première, juin 2009.
KH – TES1 – 2015/2016
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