Outils graphiques Séance du 20.02.2001 Introduction à la rhétorique de l’image Dans une perspective sémiologique. La perspective de la sémiologie est de s’appuyer sur la linguistique pour étudier d’autres modalités de communication. Le mot «image» se rattache à la racine « imitarati » ce qui pose de suite la question la «copie» peut-elle produire de véritables systèmes de signes et non pas seulement des agglutinations de symboles ? Et d’abord, au sens linguistique qu’est-ce que le signe ? Le signe possède un signifiant (un son, un graphe…) et un signifié (le sens). Un langage est composé de signes organisés selon un système de double articulation. Syntagme (phrase, message) Paradigme (synonyme, même sens) Pour tout le monde, l’image est re-présentation. Par contre, pour les uns l’image est un système très rudimentaire par rapport à la langue ; Pour les autres, c’est une source inépuisable de 1 significations. Alors, comment le sens vient-il à l’image ? Ou finitil ? Pour cette étude nous allons prendre le cas d’une image publicitaire, parce que en publicité la signification est intentionnelle. L’image publicitaire est franche. Prenons le cas d’une publicité Panzani : Des paquets de pâtes, une boitede sauce , un sachet de parmesan, des tomates, des oignons, des poivrons, un champignon, le tout sortant d’un filet à demi ouvert posé sur une table, L’ensemble est dans les teintes jaunes et vertes sur fond rouge. Le spectateur de l’image reçoit en même temps trois messages. Cette confusion est caractéristique de l’image de masse. L’image de communication. Un message linguistique, un message littéral l’image pure qui est le support du message symbolique. Le premier est dénoté, le second est connoté. Le message linguistique Les supports en sont la légende et les étiquettes (même si elles sont insérées dans l’image elle même. Le code utilisé est la langue française., il suppose de savoir lire et de comprendre le français. On peut noter aussi dés ce niveau un ancrage connotatif par le nom de la marque lui même, qui est porteur d’italianité. 2 Est-ce l’image qui double l’information du texte ou le texte qui ajoute une information inédite à l’image ? En fait, on dit que nous sommes dans la civilisation de l’image, ce n’est pas vrai, nous sommes plus que jamais dans la civilisation de l’écriture. Elle est présente partout en terme de communication de masse, et seule sa présence importe (ni sa place, ni sa longueur). Son rapport au messageiconique est double : ancrage et relais. Ancrage : Toute image est polysémique, il faut fixer la chaine flottante des signifiés. Au niveau du message littéral, le message linguistique repond à la question « qu’est-ce que c’est ». Sa fonction est dénominative. Au niveau du message symbolique, le message linguistique guide l’interprétation. Sa fonction est alors idéologique. Le texte à alors une valeur répressif du sens, il guide le niveau d’interprétation choisi. Relais : Est plus rare, on la trouve surtout dans les dessins humoristiques et les BD ; Elle fait avancer l’action en disposant dans la suite des messages des sens qui ne se trouvent pas dans l’image. L’image dénotée Une fois ce message mis de coté, reste l’image pure. Ici, nous sommes dans un domaine du rapport signifiant/signifié quasi tautologique. Le message sans code qui ne suppose pas de transformation ni d’interprétation. Il suppose juste de savoir ce 3 qu’est une photographie, une tomate, un filet …Le savoir ici est perceptif . Il s’agit d’un message littéral, par opposition au précedent qui lui est symbolique. Le message littéral pur n’existe pas. Même l’image naïve est connotée naïve. Dans toute image, on perçoit d’abord les connotation, et si on les supprime par opération mentale, on a alors l’image dénotée. La photographie s’en rapproche cependant plus que le dessin , qui lui même dénoté est un message codé, obeïssant à des règles et des codes de transpositions historiques. Le dessin ne reproduit pas tout, il fait le tri entre le signifiant et l’insignifiant. Dans la photographie, la scène est captée mécaniquement . Les interventions de l’homme (cadrage, distance…) sont de l’ordre de la connotation, naturalise le sémantique de du subjectif. message la Dans symbolique, connotation. La un sens, elle l’image innocente nature semble dénotée l’artifice produire spontanement la scéne représentée. Rhétorique de l’image : L’image connotée. Elle livre aussitôt une série de signes discontinus : 1. L’idée d’un retour du marché ce qui indique la fraicheur des produits et s’adresse à la ménagère dans son rôle nourricier. Son signifiant est le filet ouvert. 2. Son signifié est l’italianité, son signifiant sont ces légumes là et les teintes générales (jaune, vert, rouge). Ici, la comprehension 4 est purement culturelle, elle répond à l’image que les français ont de l’Italie. 3. Idée d’un service culinaire total, grace au rassemblement des objets, Panzani fournit tout ce qui est nécessaire. La scène fait le pont entre l’origine des produits et leur dernier état. 4. Le dernier dont nous allons parler est un signifié esthétique. La peinture alimentaire «nature morte» qui requiére un savoir fortemùent culturel, et valorise ceux qui le décriptent. - On peut encore ajouter une information : Il s’agit d’une publicité. Ces signes forment un ensemble cohérent de signes discontinus qui obligent à un savoir culturel. Un ensemble de connotateurs puisés dans les codes culturels concourent à une connotation, un signifié, une lexie. C’est le sens paradigmatique, L’ensemble des lexies constituent le message symbolique dans son ensemble. C’est le sens syntagmatique. Nous arrivons ainsi à la rhétorique de l’image, son langage, constitué de toutes les connotations les lexies. Elle apparaît donc comme la phase signifiante du message porté par l’image dans son ensemble. Une même lexie mobilise des lexiques différents selon les niveaux de lecture, les références culturelles du récepteurs. Il faut cependant se mefier de multiplier les connotations dans chaque lexie, pour toucher tout le monde. Cela empèche de tenir un propos général. 5 Il faut par contre rechercher les idiolectes = culture propre à chacun dont les intersections forme la culture propre à un groupe. 6