S’il existe un entier atel que la condition (1) soit r´ealis´ee, on dit que n´echoue au
test de Fermat. Parmi les entiers susceptibles de satisfaire (1), il y a ´evidemment ceux qui
ne sont pas premiers avec n. Si l’on trouve un tel entier a, on dit que aest un t´emoin
de non primalit´e de nqui est issu de la divisibilit´e. Pour les entiers apremiers avec n
satisfaisant la condition (1), autrement dit, ceux constituant un v´eritable contre-exemple
au petit th´eor`eme de Fermat, on utilise la terminologie suivante :
D´efinition 5.1. Soit nun entier ≥2. On appelle t´emoin de Fermat pour n, tout entier a
premier avec n, tel que 1< a < n et an−16≡ 1 mod. n.
Si nest compos´e, il y a tr`es souvent de nombreux t´emoins de Fermat pour n, mais pas
toujours. En effet, il existe des entiers compos´es qui ne poss`edent pas de t´emoins de Fermat.
On les appelle les nombres de Carmichael. Ce sont exactement les entiers ncompos´es qui
sont sans facteurs carr´es, et tels que pour tout diviseur premier pde n, l’entier p−1 divise
n−1 (voir `a ce sujet un exercice de la cinqui`eme feuille de travaux dirig´es). L’entier 561 est
le plus petit d’entre eux. Ils sont impairs et ont au moins trois diviseurs premiers. On sait
par ailleurs qu’il existe une infinit´e de nombres de Carmichael. En fait, pour tout xassez
grand, il y a au moins x2
7nombres de Carmichael plus petits que x(Alford, Granville,
Pomerance, 1994). Cela ´etant :
Lemme 5.2. Soit nun entier ≥2poss´edant un t´emoin de Fermat. Alors, il existe au
moins ϕ(n)
2t´emoins de Fermat pour n.
D´emonstration : L’ensemble des ´el´ements x∈Z/nZ∗tels que xn−1= 1 est un sous-
groupe Hde Z/nZ∗. S’il existe un t´emoin de Fermat pour n, l’ordre de Hest au plus
ϕ(n)
2. Il y a donc au moins ϕ(n)
2´el´ements x∈Z/nZ∗tels que xn−16= 1, d’o`u l’assertion.
Pour les entiers compos´es qui ne sont pas des nombres de Carmichael, on constate
exp´erimentalement que les entiers a= 2 ou a= 3 en sont souvent des t´emoins de Fermat.
Un entier a≥2 ´etant donn´e, cela sugg`ere l’´etude des entiers compos´es pour lesquels a
n’est pas un t´emoin de Fermat, d’o`u la d´efinition suivante :
D´efinition 5.2. Soient nun entier compos´e ≥2et aun entier tel que 1< a < n. On
dit que nest pseudo-premier en base asi l’on a an−1≡1 mod. n. Un entier qui est
pseudo-premier en base 2est appel´e plus simplement pseudo-premier.
Exemple 5.1. Soient pet qdeux nombres premiers impairs distincts. Posons
n=pq et d= pgcd(p−1, q −1).
Soit aun entier tel que 1 < a < n. V´erifions l’´equivalence
(2) nest pseudo-premier en base a⇐⇒ ad≡1 mod. n.
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