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RÉSUMÉ
La plupart des philosophes s’entendent aujourd’hui pour affirmer qu’il y a une
crise de sens en Occident. J.-F. Mattéi l’a démontré sans équivoque dans son ouvrage
intitulé La crise de sens (2006). Selon lui, la crise se traduirait par cinq aspects: crise
spirituelle, crise religieuse, crise de l’art, crise économique et finalement, crise de la
culture. À notre avis, cela est exact, mais incomplet, car Mattéi néglige d’évoquer la
crise la plus importante : la crise écologique. L’argument qui nous amène à en postuler
la plus haute importance est simple : s’il n’y a plus d’environnement favorable au
maintien de la vie humaine, c’est la fin de l’humanité. L’aspect environnemental de la
crise ne peut donc pas être occulté de la réflexion concernant son ensemble, car pour
nous, elle est l’occasion d’un questionnement philosophique appelé à répondre à cette
crise. Dans un livre intitulé Écologie, éthique et création (1994), Dominique Jacquemin
nous oriente en ce sens en y posant les trois questions suivantes : 1. Est-il possible de
qualifier éthiquement ce à quoi nous convie aujourd’hui la préoccupation écologique?
2. Quel rapport au monde et à l’avenir la préoccupation écologique est-elle à même
d’instaurer? 3. Quelles sont les possibilités pour que la démarche écologique devienne
un lieu éthique à même d’instaurer un rapport homme-nature dans le présent et
l’avenir? Ainsi, le questionnement que soulève la crise écologique amène à réfléchir sur
le sens et la finalité de la vie humaine et sur la conception même de l’être humain dans
son rapport au monde.
Le propos de ce mémoire est de répondre à ces dernières questions en nous
inspirant des principes éthiques mis en avant dans Le Principe Responsabilité (1990) de
Hans Jonas, et cela, dans le but d’en faire ressortir sa pertinence face au défi
environnemental actuel. En d’autres termes, nous tâcherons de répondre à la question
suivante : Pour la société actuelle et son prolongement, quels sont les aspects les plus
pertinents de la thèse de Hans Jonas (1903 – 1993) dans son Principe Responsabilité
(1990) concernant la résolution de la crise de sens? À cette fin, le mémoire comporte
deux chapitres dont le premier, qui forme le cœur du mémoire, comporte trois parties
principales liées aux trois questions posées précédemment. Le deuxième et dernier
chapitre comporte premièrement une analyse critique du Principe responsabilité et par
la suite son appréciation critique.
Méthodologiquement, nous entendons éclairer la nécessité de la responsabilité
éthique face à la crise écologique en mettant l’accent sur les thèmes de l’altérité et de la
solidarité. C’est de cette manière que nous espérons montrer que la crise écologique
actuelle ouvre des avenues possibles à la résolution, au moins partielle, de la crise de
sens à laquelle nous sommes actuellement confrontés.
MOTS CLÉS : ÉTHIQUE, ENVIRONNEMENT, ÉCOLOGIE, ONTOLOGIE,
MÉTAPHYSIQUE, FINALITÉ, POSITIVISME, TECHNOSCIENCE, NATURE.