des traitements plus récents quelles sont leurs principales
indications en 2005 mais aussi les situations dans lesquel-
les on ne les prescrit plus. Le tableau 2 rappelle quelles
principales toxicités limitent l’utilisation de ces traite-
ments.
Principaux traitements
AINS
Parmi les très nombreuses molécules disponibles, plu-
sieurs disposent désormais de présentations adaptées à
l’enfant. Ainsi, des sirops d’ibuprofène à 20 mg/mL (utili-
ser jusqu’à 1,5 fois dose poids 3 fois par jour) et des
sachets de naproxène à 250 mg (possibilité d’utiliser des
demi-sachets en 2 ou 3 prises quotidiennes pour une dose
de 30 mg/kg par jour) permettent-ils de traiter des enfants
jeunes et de petit poids. L’arsenal thérapeutique s’élargit
chez l’enfant de plus de 15 kg (possibilité d’utiliser l’indo-
métacine en comprimés à 25 mg à une dose quotidienne
de 3 mg/kg en 2 ou 3 prises) et les médicaments disponi-
bles chez l’adulte sont pratiquement tous utilisés, mais
souvent hors AMM et données de tolérance bien établies,
chez l’enfant de plus de 25 ou 30 kg.
Parmi les molécules ou classes de molécule qui méri-
tent une mention particulière au vu de l’expérience ac-
quise ces dernières années :
–Les inhibiteurs sélectifs des COX2, théoriquement
moins toxiques pour la muqueuse gastrique que les AINS
non sélectifs, mais dont les indications en pédiatrie sont à
évaluer prudemment au vu des risques cardiaques de ces
médicaments chez l’adulte [1]. L’effort principal dans ce
domaine a été le développement d’un sirop de célécoxib
(Celebrex
®
) pour lequel une étude multicentrique pédia-
trique a été réalisée.
–Le meloxicam (Mobic
®
), qui présente l’avantage
d’être utilisable en une prise quotidienne et dont une
étude pédiatrique a confirmé l’efficacité et la bonne tolé-
rance.
–L’indométhacine, vieux médicament dont nous
constatons l’efficacité supérieure à celle des autres AINS
dans certaines formes systémiques d’AJI. Il est possible que
les propriétés pharmacologiques très particulières de cet
AINS expliquent son action anti-inflammatoire particuliè-
rement marquée chez ces patients (action anti-COX-1
prédominante, blocage de la phosphodiestérase avec en
aval une diminution de libération de radicaux libres oxy-
génés, effet négatif comme d’autres AINS sur le chimiotac-
tisme des polynucléaires au site inflammatoire, etc.).
Corticostéroïdes
Ils restent indispensables dans certaines connectivites
et vascularites sévères dont les lupus érythémateux dissé-
minés (LED) sévères ou la dermatomyosite juvénile à
l’exception de quelques formes très modérées qui peuvent
répondre à la ciclosporine sans corticothérapie associée.
Ils restent également le seul traitement classique efficace
dans certaines formes systémiques d’AJI (FS-AJI) avec ou
sans atteinte viscérale (cardiaque en particulier). Cepen-
dant, de nouveaux traitements pourraient à l’avenir per-
mettre une épargne voire un abandon de la corticothéra-
pie générale prolongée que nécessitent encore trop
souvent ces patients.
La prednisone (Cortancyl
®
) reste le produit le plus
utilisé et présente un rapport efficacité/toxicité plus inté-
ressant que d’autres corticoïdes oraux. Dans les maladies
systémiques citées au paragraphe précédent, il est souvent
nécessaire d’utiliser des doses initiales de1à2mg/kg par
Tableau 2.Principaux effets indésirables des médicaments utilisés dans le traitement des arthrites juvéniles idiopathiques
Type de traitement Effets indésirables fréquents Effets indésirables rares mais graves
Acide acétyl salicylique Tendance hémorragique
a
, gastralgies, nausées
b
acouphènes
b
, hypoacousie
b
, vertiges
b
, hyperpnée
b
Hémorragie sévère, allergie, nécrose tubulaire rénale,
hépatite
c
, syndrome de Reye, activation macrophagique
d
Autres AINS Tendance hémorragique
a
, troubles digestifs dont
gastralgies, nausées, dyspepsie, diarrhée
Hémorragie sévère, allergie, hépatite
c
, toxicité rénale,
activation macrophagique
d
, photosensibilité (naproxène)
Corticostéroïdes Prise pondérale, irritabilité, vergetures, arrêt de croissance
staturale
e
, déminéralisation osseuse
e
HTA sévère, infection grave, nécrose aseptique osseuse,
fracture osseuse pathologique
e
, glaucome
e
, psychose
Immunosuppresseurs Cytopénie
a
, infections virales (herpès, ...), aphtes, nausées-
dégoût, ↑des transaminases (méthotrexate
c
), hyper-
pillosité et hyperplasie gingivale (ciclosporine)
Infection sévère, aplasie médullaire, alopécie, néoplasie,
activation macrophagique
d
, HTA sévère et insuffisance
rénale (ciclosporine), hépatite sévère (méthotrexate)
D-Pénicillamine, tiopronine Prurigineux et érythème, ulcérations buccales,
hyperéosinophilie, neutropénie, thrombopénie
a
,
augmentation des FAN
f
, protéinurie modérée
f
.
Lyell, aplasie médullaire
a
, pneumopathie interstitielle,
bronchiolite oblitérante, hépatite
c
, auto-immunité grave
f
,
syndrome néphrotique, activation macrophagique
d
Hydroxychloroquine Rash, pigmentation des ongles et des muqueuses, prurit,
nausées, céphalées, vertiges, acouphènes
Cytopénie
a
, anémie hémolytique (déficit en G6PD),
atteinte neuromusculaire, rétinopathie
e
AINS, anti-inflammatoires non stéroïdiens ; FAN, facteurs anti-nucléaires.
a
Surveillance régulière de la numération-formule sanguine (10 jours après initiation du traitement, à 1 mois, puis toutes les 6 semaines environ) ; pour les AINS, risque d’hémorragie aiguë
mais également d’hémorragie occulte avec anémie ferriprive.
b
Effet dépendant de la dose.
c
Surveillance régulière des transaminases.
d
Fièvre, adénopathies, hépatosplénomégalie, hyperferritinémie majeure, hypertriglycéridémie, cytopénie, fibrinogénopénie, ↑des transaminases.
e
Effets observés en cas de traitement prolongé à doses relativement élevées.
f
Surveillance régulière de la protéinurie à la bandelette, sérothèque initiale, dosage des FAN et bilan d’auto-immunité si manifestations cliniques ou biologiques évocatrices.
Nouveaux traitements en rhumatologie pédiatrique
mt pédiatrie, vol. 9, n° 1, janvier-février 2006
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