
REVUE DE PRESSE coordonné par  
le Pr B. Combe
10  |  La Lettre du Rhumatologue • No 367 - décembre 2010
Les anti-TNF majorent-ils le risque de cancer  
dans l’arthrite juvénile idiopathique ?
La survenue d’un cancer est un événement rare dans la population pédiatrique. L’incidence 
annuelle des cancers, tous types confondus, aux États-Unis, pour les enfants âgés de0 
à19ans, est estimée à 16,8/100 000 comparativement à un taux de 46,7/100 000 chez les 
adultes. Les anti-TNF peuvent induire des cancers, et la Food and Drug Administration (FDA) 
avait déjà, en2008, communiqué sur quelques cas rapportés. Aux États-Unis, 3anti-TNF 
ont été approuvés par la FDA dans des utilisations pédiatriques : l’étanercept, en mai1999, 
pour le traitement de l’arthrite juvénile idiopathique (AJI) chez l’enfant de plus de 4ans, 
puis chez l’enfant de plus de 2ans ; l’infliximab, en mai2006, pour le traitement de la 
maladie de Crohn chez l’enfant de plus de 6ans ; et enfin l’adalimumab, en février2008, 
pour le traitement de l’AJI.
Le FDA’s Adverse Event Reporting System (AERS) recense spontanément les événements 
indésirables liés à des médicaments commercialisés. Au total, 48cancers ont été déclarés : 
31 après traitement par infliximab, 15 après étanercept et 2 après adalimumab. La moitié 
de ces cancers étaient des lymphomes (hodgkiniens [LH] ou non [LNH]) et les autres étaient 
différents types de cancers solides parmi lesquels des leucémies et des mélanomes. Cinq 
des 31patients ayant reçu de l’infliximab et atteints d’un cancer étaient suivis pour une AJI ; 
2patients ont présenté des cancers à la suite d’une exposition intra-utérine à l’infliximab, 
et les 24 autres patients étaient suivis pour une maladie inflammatoire du tube digestif. Ils 
étaient atteints de divers types de cancers, pami lesquels les lymphomes T hépatospléniques 
étaient les plus nombreux. Dans l’AJI, il s’agissait d’un LH, d’un LNH, d’une leucémie, 
d’un carcinome rénal et d’une mastocytose maligne. Onze enfants sont décédés (9 d’un 
lymphomeT hépatosplénique et 1 d’un lymphomeT). Quinze cas de cancers faisant suite à 
un traitement par étanercept ont été rapportés. Il s’agissait principalement de lymphomes 
(n = 5) et de leucémies (n = 4), puis de mélanomes (n = 2), de cancers de la thyroïde (n = 2), 
d’une myélodysplasie (n = 1), d’une tumeur du sac de yolk (n =1) et d’un cancer de la 
vessie (n =1). Tous les patients étaient suivis pour une AJI de forme oligo- ou polyarticulaire 
(73 %), une spondylarthrite (13 %) et un rhumatisme psoriasique (7 %). Seuls 2 cancers à 
la suite d’un traitement par adalimumab – dont la commercialisation est plus récente chez 
l’enfant – ont été rapportés. L’un dans le cas d’une AJI systémique sévère apparue chez un 
enfant âgé de 1 an et traité par de multiples immunosuppresseurs ; l’enfant a développé un 
LH à 10 ans. Le second, un cancer T hépatosplénique, a été observé dans un cas de colite 
inflammatoire. Au total, le taux de cancers rapportés sous infliximab et celui des lymphomes 
sous étanercept sont supérieurs à celui attendu dans la population pédiatrique normale. 
Cependant, 88 % des patients avaient été traités par d’autres immunosuppresseurs et le 
rôle direct des anti-TNF ne peut être confirmé.
V. Devauchelle-Pensec, Brest
Commentaire
Cette publication est l’une des premières à évoquer 
le problème de la survenue de cancer sous anti-TNF 
dans l’AJI. Il s’agit d’une interrogation majeure, 
mais obtenir des réponses est difficile. On se heurte 
en effet à 2problèmes principaux : les facteurs 
confondants liés à l’emploi de multiples immuno-
suppresseurs, et l’absence de données concernant 
l’apparition de cancers dans cette population de 
patients. Ainsi, on ignore la prévalence des cancers 
dans l’AJI. De façon plus ciblée, on ignore égale-
ment le taux de survenue de lymphomes dans 
l’AJI ou de lymphomes T hépatospléniques dans 
la maladie de Crohn. Aucune cohorte d’AJI n’est 
appariée à une population normale ou comparée 
à une population traitée par anti-TNF. Enfin, pour 
évaluer le risque carcinologique à long terme 
chez l’enfant, il faut également que les cohortes 
permettent un suivi à l’âge adulte.
Finalement, en pratique, il n’y a pas lieu, à l’heure 
actuelle, de modifier notre prise en charge des 
enfants atteints d’AJI, car le bénéfice des anti-
TNF reste largement en faveur des patients. Les 
présentations scientifiques faites lors du congrès de 
l’EULAR 2010 concernant, d’une part, un registre 
allemand 
(Harrison M et al., abstract OP0274) 
et, 
d’autre part, des données postmarketing rela-
tives à l’étanercept 
(McCroskery P et al., abstract 
SAT0432), 
apportent également des informations 
contradictoires. Cependant, les patients et leurs 
parents doivent être informés de ce risque, même 
minime, et les scientifiques doivent mettre en 
place des cohortes qui permettront d’apporter 
des réponses à court et à long terme.
Références bibliographiques
1. Diak P, Siegel J, La Grenade L, Choi L, Lemery S, McMahon A. 
Tumor necrosis factor alpha blockers and malignancy in 
children: forty-eight cases reported to the Food And Drug 
Administration. Arthritis Rheum 2010;62:2517-24.
2. Lehman TJ. Should the Food and Drug Administration 
warning of malignancy in children receiving tumor necrosis 
factor alpha blokers change the way we treat children with 
juvenile idiopathic arthritis? Arthritis Rheum 2010;62:2183-4.
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