–une ostéopénie avec appositions périostées (stade I) ;
–un pincement articulaire (stade II) ;
–des érosions sous-chondrales (stade III) ;
–une fusion complète de l’interligne (stade IV).
Ces quatre stades peuvent coexister et sont surtout
rencontrés au niveau du carpe et du tarse.
Les radiographies du rachis cervical de profil centrées
sur C2-C3 avec clichés dynamiques en flexion et exten-
sion permettent de dépister une fusion des arcs postérieurs
avec instabilité sus- et sous-jacente.
Les radiographies ne doivent pas être systématiques,
mais effectuées en cas de nécessité clinique ou thérapeu-
tique.
Évaluation extra-articulaire
La radiographie de thorax peut mettre en évidence une
cardiomégalie en rapport avec une péricardite ou plus
rarement des lésions pulmonaires.
Enfin, la tomodensitométrie peut permettre d’exclure
une infection en cas de doute diagnostique.
Critères diagnostiques
De nombreux critères ont été proposés et débattus
dans la littérature et l’on retient actuellement les critères
de l’ILAR (International Ligue of Associations of Rheuma-
tologists 1997) [1, 9]. Ces critères sont distincts de ceux
utilisés dans la maladie de Still de l’adulte (tableau 1) [10].
Pour porter le diagnostic d’AJI à début systémique il
faut obligatoirement :
–une arthrite évoluant depuis au moins 6 semaines ;
–aucune autre étiologie retrouvée pour expliquer
cette arthrite.
Les diagnostics différentiels
De nombreuses autres pathologies peuvent mimer une
forme systémique d’AJI. Elles sont rapportées dans le
tableau 2.
Pronostic
Les modalités évolutives
Différentes évolutions de l’AJI systémique sont obser-
vées (tableau 3) :
–Formes avec poussée unique durant plusieurs semai-
nes évoluant favorablement sans séquelles.
–Formes récurrentes avec intervalles libres de rémis-
sion entre les poussées.
–Formes avec signes systémiques permanents.
–Rechutes après plusieurs années de rémission.
Les critères pronostiques
Les échelles d’évaluation du handicap comme le
CHAQ (Childhood Health Assesment Questionnary) per-
mettent de juger de l’évolution de la maladie en appré-
ciant la qualité de vie quotidienne de l’enfant [11].
Les critères de mauvais pronostic retenus dans la litté-
rature sont une atteinte articulaire précoce survenant du-
rant les six premiers mois d’évolution en particulier l’at-
teinte des hanches, un début de la maladie avant l’âge de
5 ans et une thrombocytose importante au diagnostic
[12-14].
Les complications
Les principales causes de décès rencontrées dans les
formes systémiques d’AJI sont dominées par le syndrome
d’activation lymphohistiocytaire, les infections et l’amy-
lose secondaire.
Le syndrome d’activation lymphohistiocytaire
Il s’agit d’une complication rare mais grave, engageant
le pronostic vital et nécessitant un traitement urgent. Elle
survient de façon brutale parfois déclenchée par une
modification thérapeutique brutale ou par l’instauration
d’un traitement par AINS (aspirine notamment) (dans le
passé, les sels d’or, la sulfasalazine ou la D pénicilamine,
Tableau 1.Critères diagnostiques de l’ILAR
AJI à début systémique Maladie de Still de l’adulte
ILAR Yamagushi
Caractéristiques de la fièvre Quotidienne ** 39 °C
Durée : au moins 2 semaines Durée : au moins 1 semaine
Atteinte articulaire Arthrite ** Arthralgies
Pendant au moins 6 semaines
Atteinte cutanée * éruption maculeuse fugace ** rash cutané fugace
Atteinte séreuse * oui NP
Adénopathies et/ou splénomégalie * oui oui
Douleurs pharyngées NP oui
Hyperleucocytose NP ** > 10 000/mm
3
Élévation des transaminases NP oui
Absence d’auto-anticorps NP oui
Le diagnostic est posé si : Arthrite + fièvre et au moins un
des critères *
Au moins 5 critères avec au moins
2 critères majeurs **
NP : non précisé
mt pédiatrie, vol. 9, n° 1, janvier-février 2006 19
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