Universit´e de Provence 2011–2012
Math´ematiques G´en´erales 1 - Parcours PEI
Nombres complexes
1 Rappels
1.1 Ecriture.
Tout nombre complexe s’´ecrit z=x+iy o`u x, y R. On note Cl’ensemble des nombres complexes.
On note x= Re zet y= Im z. En particulier Re i= 0 et Im i= 1.
Deux nombres complexes z=x+iy et z0=x0+iy0sont ´egaux si et seulement si x=x0et y=y0.
On dit que le point Mdu plan ayant pour coordonn´ees (x, y) a pour affixe z=x+iy.
De mˆeme, tout vecteur ~u ayant pour coordonn´ees (x, y) dans la base orthonorm´ee (0,~
i,~
j) du plan a pour
affixe z=x+iy. Ainsi, ~
ia pour affixe 1 et ~
ja pour affixe i.
Les r´eels sont des complexes particuliers x+i0. Ils sont repr´esent´es par les points de l’axe des abscisses.
Un complexe zest un r´eel si et seulement si Im z= 0.
Les complexes repr´esent´es par des points de l’axe des ordonn´ees sont appel´es des imaginaires purs.
Un complexe zest un imaginaire pur si et seulement si Re z= 0.
1.2 On op`ere dans Ccomme dans R.
On impose au produit du complexe ipar lui-mˆeme d’ˆetre ´egal `a 1, c’est-`a-dire que
i×i=i2=1
et ensuite on op`ere dans Ccomme dans Ren rempla¸cant lorsque le cas se pr´esente i2par 1.
Si z=x+iy et z0=x0+iy0, on pose
z+z0= (x+x0) + i(y+y0).
Notez que
Re (z+z0) = Re z+ Re z0Im (z+z0) = Im z+ Im z0.
On pose aussi, compte tenu des conventions pr´ec´edentes
zz0= (x+iy)(x0+iy0) = xx0+ixy0+ix0y+i2yy0= (xx0yy0) + i(xy0+x0y).
En particulier, si z0=x0est r´eel, nous avons
zz0=xx0+iyx0.
Remarquons que si ~u et ~u0sont deux vecteurs ayant pour affixes zet z0, alors le vecteur ~u +~u0a pour
affixe z+z0.
L’addition et la multiplication dans Csont :
-commutatives : pour tous complexes zet z0,
z+z0=z0+z zz0=z0z
-associatives : pour tous complexes z,z0et z00 ,
z+ (z0+z00 )=(z+z0) + z00 z(z0z00 )=(zz0)z00
-admettent un ´el´ement neutre : pour tout complexe z,
z+ 0 = z z ×1 = z.
La multiplication est distributive par rapport `a l’addition : pour tous complexes z,z0et z00 ,
z(z0+z00 ) = zz0+zz00 .
On v´erifie aussi que pour tout complexe z, 0 ×z= 0.
1.3 Oppos´e et soustraction.
Si z=x+iy, le complexe z0=xiy v´erifie z+z0= 0. On note zce complexe.
Si Ma pour affixe zet si M0a pour affixe z, alors M0est le sym´etrique de Mpar rapport `a l’origine.
Si z=x+iy et z0=x0+iy0sont deux complexes, on d´efinit
zz0= (xx0) + i(yy0).
Si Ma pour affixe zet M0pour affixe z0, alors le vecteur
MM0a pour affixe z0z. Autrement dit :
Affixe(
MM0) = Affixe(M0)Affixe(M)
1.4 Conjugu´e, module, quotient et inverse.
Si z=x+iy est un complexe, on appelle conjugu´e de zle complexe not´e ¯zefini par
¯z=xiy.
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G´eom´etriquement, si Ma pour affixe zet M0pour affixe ¯z, alors M0est le sym´etrique de Mpar rapport
`a l’axe des x.
On a alors
z¯z= (x+iy)(xiy) = x2+y2
qui est un r´eel positif ou nul.
On note |z|=px2+y2=z¯zet on appelle ce nombre le module de z.
G´eom´etriquement, |z|est la longueur OM si Ma pour affixe z.
Pour tout complexe z, on a |z|=|¯z|=| − z|.
Si z=x+iy 6= 0, nous avons
zׯz
|z|2=z¯z
|z|2= 1.
Ceci montre que le complexe za un inverse qui est ¯z
|z|2que l’on note 1
z.
Enfin si zet z0sont deux complexes tels que z06= 0, on note
z
z0=z×1
z0.
Pour tout complexe z, on a z= 0 si et seulement si ¯z= 0.
Un complexe zest r´eel si et seulement si z= ¯z. Un complexe zest imaginaire pur si et seulement si
z=¯z.
Pour tout complexe z, le conjugu´e de ¯zest z. En d’autres termes
¯z=z.
Si zC, on a
Re z=1
2(z+ ¯z) Im z=1
2i(z¯z).
Enfin, pour tous complexes zet z0,
z+z0= ¯z+ ¯z0, zz0= ¯z¯z0,z
z0=¯z
¯z0avec z06= 0.
En ce qui concernce le module, pour tout z6= 0, nous avons |z|>0 et |z|= 0 si et seulement si z= 0.
Pour tous complexes zet z0,|zz0|=|z||z0|.
Enfin, pour tout complexe z6= 0,
1
z
=1
|z|.
1.5 Argument et formes trigonom´etriques d’un nombre complexe non nul.
Soit zun complexe non nul. Si dans le plan complexe, Ma pour affixe z, on appelle un argument de z
une mesure θen radians de l’angle \
(
~
i;
OM).
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Une forme trigonom´etrique de zest une ´ecriture du type
z=|z|(cos θ+isin θ).
Si z=x+iy, nous avons
|z|=px2+y2,cos θ=x
|z|=x
px2+y2,sin θ=y
|z|=y
px2+y2.
Il en r´esulte que deux complexes non nuls sont ´egaux si et seulement si ils ont mˆeme module et des
arguments qui diff`erent d’un multiple de 2π.
zest r´eel si et seulement si z= 0 ou arg z=kπ avec kZ.
zest imaginaire pur si et seulement si z= 0 ou arg z=π
2+kπ avec kZ.
z0= ¯zsi et seulement si |z|=|z0|et arg z0=arg z+ 2avec kZ.
z0=zsi et seulement si |z|=|z0|et arg z0=π+arg z+ 2kπ avec kZ.
Si Ma pour affixe zet M0pour affixe z0, alors arg(z0z) est une mesure en radians de l’angle \
(
~
i,
MM0).
1.6 Formes exponentielles ou polaires d’un nombre complexe non nul.
On note, pour θR,
e= cos θ+isin θ.
Pour tous r´eels θet θ0,
ei(θ+θ0)=ee0
.
e=1, eiπ
2=i, ei0=e2= 1.
Pour tout r´eel θ1
e=e=e, ei(θ+π)=e.
Enfin e=e0si et seulement si θ=θ0+ 2kπ avec kZ. Nous avons les formules d’Euler (1748) :
cos θ=e+e
2,sin θ=ee
2i.
Une forme exponentielle ou polaire d’un nombre complexe znon nul est une ´ecriture
z=|z|e
o`u θest un argument de z.
Le produit zz0de deux complexes non nuls zet za pour module le produit des modules de zet z0et a
un argument qui est la somme d’un argument de zet d’un argument de z0.
(|z|e)(|z0|e0) = |z||z0|ei(θ+θ0).
Enfin, nous avons la formule de Moivre : pour tout entier relatif net tout r´eel θ:
(cos +isin θ)n= cos +isin ,
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soit en d’autres termes : (e)n=einθ.
Le quotient z
z
0
de deux complexes non nuls zet za pour module le quotient des modules de zet z0et a
un argument qui est la diff´erence d’un argument de zet d’un argument de z0.
|z|e
|z0|e0=|z|
|z0|ei(θθ0).
Enfin l’interpr´etation g´eom´etrique de ce qui pr´ec`ede r´eside en la proposition suivante :
Si A,Bet Csont trois points distincts du plan ayant pour affixes respectives a,bet c, si kest un r´eel
strictement positif et θun nombre r´eel, les propositions suivantes sont ´equivalentes :
(1) CB
CA =ket \
(
CA,
CB) = θ[2π]
(2) bc
ac=ke
2 Racines ni`emes de nombres complexes.
2.1 Racines carr´ees de nombres complexes.
Soit a+ib 6= 0 un nombre complexe avec a, b R. On cherche les z=x+iy Ctels que z2=a+ib.
On appelle ces nombres les racines carr´ees de a+ib.
Pour trouver ces z, on ´ecrit que z2= (x2y2)+2ixy =a+ib, ce qui nous donne
x2y2=a2,2xy =b.
Or x2+y2=|z|2=|z2|=|a+ib|=a2+b2. En additionnant cette relation `a la relation x2y2=a2
et en divisant par 2, on obtient donc que
x2=a2+a2+b2
2,
et donc que
x=±sa2+a2+b2
2.
La relation 2xy =bnous donne alors les deux valeurs de ycorrespondantes :
y=±2b
sa2+a2+b2
2
.
Les deux racines sont donc
sa2+a2+b2
2+i2b
sa2+a2+b2
2
,sa2+a2+b2
2i2b
sa2+a2+b2
2
5
1 / 9 100%