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L’impact politique de la fl ambée des prix alimentaires sur la stabilité politique du Moyen-Orient et
de l’Afrique du Nord
Les bouleversements politiques au Moyen-Orient et en Afrique
du Nord ne sont pas uniquement l’expression d’un soudain désir
de réforme des populations locales. Certes, après le départ des
dirigeants tunisien et égyptien, un nouveau vent réformateur
et démocratique souffl e dans la région. La population ne
se soulève pourtant pas uniquement contre des décennies
d’injustice et d’oppression. Une des origines des manifestations
de masse réside dans l’hyperinfl ation alimentaire qui opprime
les citoyens tunisiens, égyptiens, algériens et bien d’autres.
Et l’envolée récente des prix alimentaires pourrait maintenir
les gouvernements sous une pression permanente. Les
réformes constitutionnelles ouvrant la voie vers des systèmes
politiques plus démocratiques, telles que celles proposées par
l’ex-président égyptien, Hosni Mubarak, ne suffi ront pas. De
nouvelles émeutes de faim devraient provoquer des tensions
croissantes au cours des prochains mois, car la fl ambée des
prix agro-alimentaires n’est probablement pas à son terme.
Même les contrôles de prix tels qu’observés dans de nombreux
pays de la région ne ramèneront pas le calme. En janvier, le
gouvernement jordanien l’avait déjà bien compris et a annoncé
une hausse des salaires et des retraites, ainsi que des baisses
des taxes sur les carburants. Le gouvernement égyptien n’avait
non plus tardé à augmenter les salaires des fonctionnaires de
15%. Certes, ces hausses de salaires permettront de maintenir
le pouvoir d’achat de la population face à l’infl ation, mais
il faudrait déjà que les prix des matières premières baissent
rapidement afi n de provoquer une hausse nette des revenus.
Rien n’est moins sûr aujourd’hui. Pour le dire dans les mots du
Secrétaire général de l’OCDE, M. Angel Gurria, « la fl ambée
des prix des produits alimentaires et des matières premières
sape les efforts déployés pour faire reculer la pauvreté et la
faim dans le monde […] ».
Les effets secondaires de ces mesures politiques sont bien
connus : elles entraîneront une détérioration des fi nances
publiques et donc de la dette des pays en question. Dans une
publication du 1er février, l’agence de notation de crédit,
Standard & Poor’s, explique la dégradation de la notation de
l’Egypte. On a pu apprendre que « le nouveau gouvernement
égyptien prendra probablement des mesures pour réduire la
pauvreté et accroître les aides à l’achat de carburant et de
nourriture, mais ceci aggravera le défi cit public ». La fuite des
investisseurs n’a pas tardé et la chute consécutive de la devise
égyptienne provoquera une hausse des prix à l’importation
des denrées alimentaires…
La fl ambée des prix des
produits alimentaires et des
matières premières sape les
efforts déployés pour faire
reculer la pauvreté et la faim
dans le monde […]
produits alimentaires et des
matières premières sape les
efforts déployés pour faire
reculer la pauvreté et la faim