5 Novembre 2012

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W EEKLY I NVESTMENT N EWSLETTER
5 Novembre 2012
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France - Croissance du PIB vs. Productivité du travail
France : Kiss…
« À l’arrêt », tels ont été les mots de Cédric Audenis, chef du
département de la conjoncture de l’Institut national de la
statistique et des études économiques (Insee), pour décrire la
situation économique actuelle de la France. Plombée par une
crise de la dette souveraine européenne qui perdure, la France
semble se diriger vers une stagnation économique durable. Si
on tient compte des données macroéconomiques récentes et des
projections faites par l’Insee sur les perspectives de croissance, on
remarque que la France devrait enregistrer d’ici la fin d’année
son cinquième trimestre consécutif de croissance nulle. En tenant
compte de l’acquis de croissance de la fin de 2011 dans ses calculs,
l’Insee table sur une croissance française annuelle de seulement
0,2% pour 2012, contre 1,7% en 2011 et 1,6% en 2010.
(en glissement annuel)
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Croissance du PIB
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Productivité du travail (PIB par personne employée)
Source: Thomson Reuters Datastream
Etant données les perspectives de croissance actuelles de l’Insee,
on peut dire que la France évite de justesse une récession en
2012. L’activité économique française est stable, mais souffre d’un
manque de dynamisme économique relativement important. Une
grande partie des moteurs de la croissance tournent au ralenti.
Cette situation conjoncturelle se reflète aussi bien dans les
données macroéconomiques que dans les différents indicateurs de
confiance.
Tout d’abord, la France souffre d’une faiblesse de la productivité
du travail. Même si la productivité horaire est élevée en France
(essentiellement en raison du faible nombre d’heures travaillées),
la productivité du travail, mesurée en PIB par personne employée,
reste faible.
En outre, le chômage continue de grimper en France. Selon les
dernières estimations de l’Insee, le taux de chômage devrait
atteindre les 10,6% au cours du quatrième trimestre de 2012. Ce
France - Evolution du taux de chômage
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9,5
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9,0
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France - Taux de chômage
Source: Thomson Reuters Datastream
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France - Consommation vs. Épargne
chiffre est proche du consensus de 10,5% et se situe donc bien au
dessus du dernier record de 9,6% qui a été atteint au quatrième
trimestre de l’année 2009. Cette hausse du chômage résulte
principalement d’une faiblesse de l’activité économique dont
l’évolution est directement liée à la consommation des ménages
français (demande interne) et au positionnement de la France dans
le commerce mondial (demande externe).
Pénalisé par une inflation énergétique élevée et par des hausses
de prélèvements obligatoires, le pouvoir d’achat des ménages
français devrait se replier en 2012. En moyenne annuelle, l’Insee
anticipe une baisse de l’ordre de -0,5% pour 2012. Ce repli du
pouvoir d’achat devrait impacter négativement la consommation
des ménages. Avec un taux d’épargne moyen de ±16,5% du revenu
disponible brut et se situant bien au-dessus de la moyenne en
zone Euro (±13%), les ménages français ont les moyens de limiter
l’impact de la baisse du pouvoir d’achat sur leurs dépenses de
consommation en réduisant leur taux d’épargne. Par conséquent,
la consommation des ménages devrait rester plus ou moins stable
et résisterait à un repli du pouvoir d’achat. Ainsi, l’Insee table sur
un léger recul de -0,1% de la consommation pour la fin de l’année
2012. À terme, les nouvelles mesures fiscales devraient toutefois
peser davantage sur la consommation des ménages français.
Certaines études anticipent une baisse de la consommation de
-0,6% pour 2013.
En ce qui concerne la demande externe, celle-ci devrait enregistrer
un certain recul d’ici la fin d’année. Freinées par un contexte
économique mondial en berne, les exportations devraient
chuter de -0,3% au troisième trimestre et remonter légèrement
au quatrième trimestre (+0,2%). En glissement annuel, les
exportations françaises ne devraient progresser que de 2,1% en
2012, contre 5,5% en 2011 et 9,2% en 2010.
(Base 100 au 01/01/2007)
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2007
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Épargne
Consommation des ménages de produits manufacturés
Immatriculations de voitures neuves
Source: Thomson Reuters Datastream
France - Exportations vs. Importations
(à prix constants - Base 100 au 01/01/2000)
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Exportations
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Importations
Source: Thomson Reuters Datastream
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Les indicateurs de confiance et du climat des affaires se trouvent
au plus bas. Selon les évaluations de la direction générale des
affaires économiques et financières de la Commission européenne
(DG ECFIN), l’indicateur de confiance des consommateurs est passé
de -28,8 en septembre à -31 en octobre. Le climat des affaires dans
l’industrie et dans le bâtiment marquent également une chute sur
la période septembre-octobre.
Au final, la conjoncture économique actuelle de la France reste
sombre et appelle à une certaine prudence de la part des acteurs
financiers qui envisagent des investissements futurs en France.
Les prévisions de croissance pour 2013 ne sont pas unanimes et
n’anticipent pas de progression encourageante. D’une manière
générale, ces anticipations s’échelonnent sur une fourchette allant
de -0,5% à +0,8%. Notons que pour pouvoir respecter l’objectif
du gouvernement actuel de 0,8% de croissance pour 2013, l’Insee
estime que la France devrait enregistrer une croissance de 0,3% au
cours de chaque trimestre. Cette cible de 0,3% par trimestre reste
discutable et ce notamment au regard des moyens mis en œuvre
actuellement par l’Etat français. Certains pays, en première ligne
l’Allemagne émettent des doutes en ce qui concerne les décisions
économique prises par le Président François Hollande. De timides
coupes budgétaires couplées à une importante pression fiscale
pourraient conduire à une situation différente de celle souhaitée
par le gouvernement français dans laquelle on va plutôt détruire
de la croissance et créer davantage de chômage.
France - Différents indicateurs de confiance
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2011
2012
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Indicateur de confiance des consommateurs
Climat des affaires dans le bâtiment
Climat des affaires dans l'industrie
Source: Thomson Reuters Datastream
William TELKES,
Economiste
BCEE Asset Management
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…and say goodbye !
Au-delà de la situation actuelle décrite plus haut, ce sont surtout
les trajectoires des différents indicateurs relevées qui peuvent
inquiéter. Alors que les pays sévèrement touchés par la crise de
la dette ont tous fait des efforts pour améliorer la compétitivité,
que ce soit en baissant les coûts ou en augmentant la profitabilité,
en favorisant les exportations ou en diversifiant l’offre, la France
semble se contenter de son niveau de taux historiquement bas.
Ainsi elle donne l’impression de se reposer sur ses lauriers en
évitant de voir les pièges qui ont mené notamment la Grèce au
bord du gouffre.
Zone euro: Prime de risque de la France par rapport à l'Allemagne
Rendement de l'obligation benchmark de la France à 10 ans
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3,5
3,5
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L’obligation benchmark de la France à 10 ans a connu son rendement
historiquement le plus bas début août à un niveau proche de 2%.
En termes de rendement relatif, la prime de risque par rapport à
l’Allemagne a fortement diminué, passant de quelques 190 points
de base en novembre 2011 à 75 points de base début novembre
2012.
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1,5
1,5
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2009
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2011
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FRANCE BENCHMARK BOND 10 YR (DS)-GERMANY BENCHMARK BOND 10 YR (DS)
France - Rendement à 10 ans
Source: Thomson Reuters Datastream
Source: Thomson Reuters Datastream
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Cette amélioration de la prime de risque française, telle qu’elle est
vue par les marchés ne s’est pas accompagnée d’une amélioration
de la situation économique en France. A notre avis, elle était surtout
provoquée par une recherche de rendement absolue et relatif,
tout en maintenant une notation élevée dans le choix des titres.
Une deuxième piste, qui stipule que les investisseurs se seraient
tournés vers la France à cause d’une politique de croissance et non
d’une politique d’austérité telle qu’elle est mise place par le reste
de l’Europe, peut certes être une incitation à court terme. A moyen
terme, et vu les coûts de l’administration française, cette piste nous
semble peu crédible.
D’où résulte un malaise, celui que le marché pourrait se rendre
compte que la France ne vaut pas sa notation irréprochable telle
que maintenue par Moody’s et Fitch. Une hausse des rendements
et de la prime de risque s’en suivrait.
Pour éviter ces conséquences, notre tactique est d’éviter les
emprunts français actuellement, car ils nous semblent valorisés de
manière très riche. Ceci vaut pour les emprunts étatiques (BTAN ou
OAT) mais également pour toutes les agences, qu’elles soient de
manière officielle ou non rattachées à l’Etat français.
L’un des facteurs majeurs de stabilisation reste néanmoins la taille
de la dette française. Il est difficile pour les investisseurs, résidents
ou non, de trouver un substitut pour les positions. Même s’il ne
s’agit pas d’un facteur très glorieux, ce facteur pourrait s’avérer
décisif pour éviter une dégradation massive des obligations
assimilables au Trésor.
Carlo STRONCK,
Directeur Adjoint, Head of Investments
BCEE Asset Management
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