NVESTMENTNVESTMENTNVESTMENT
EWSLETTEREWSLETTEREWSLETTER
■ WEEKLY ■ WEEKLY ■ WEEKLY ■ WEEKLY ■ WEEKLY ■ WEEKLY ■ WEEKLY ■ WEEKLY ■ WEEKLY ■ WEEKLY ■ WEEKLY ■ WEEKLY ■ WEEKLY ■ WEEKLY ■ WEEKLY
Mais cette fois-ci une catastrophe nucléaire vient amplifi er les
effets négatifs sur l’économie japonaise et la croissance mondiale.
L’impact sera probablement plus grave et durable que lors des
catastrophes naturelles qu’avait connues le Japon jusque-là. Ceci
incite à croire que le frein à la croissance pourrait facilement
dépasser les 2 points de pourcentage du PIB. Néanmoins, la
reconstruction des territoires dévastés aura l’effet paradoxe de
renforcer la croissance économique. Ceci s’explique par le fait que
le stock de capital détruit ne joue pas dans le calcul du produit
intérieur brut: le PIB comptabilise la croissance en termes de
fl ux. Des sommes importantes devront donc être mobilisées pour
fi nancer la reconstruction et elles pourraient éviter une rechute de
l’activité pour l’année en cours du moins. Ces sommes agiront de la
même manière qu’un programme conjoncturel. Si de nombreuses
usines ont dû être temporairement fermées, soit à cause des
destructions causées par le séisme et le tsunami ou encore des
coupures d’électricité, il ne faut pas oublier qu’aucun des ports
industriels majeurs n’ait été détruit. Des goulots d’étranglement
pourraient pourtant menacer la production industrielle à travers le
monde et sont déjà palpables dans les secteur de l’automobile, de
l’électronique et des semiconducteurs. Les usines de Toyota, Nissan
et Honda aux Etats-Unis sont contraints de ralentir leur production
faute d’approvisionnements en provenance du Japon. De plus, on
estime qu’aujourd’hui chaque sixième pièce électronique provient
du Japon et on imagine l’impact que pourraient avoir des arrêts
de production durables sur les partenaires commerciaux. S’il est
bien trop tôt pour chiffrer avec exactitude les dégâts, il semble
aujourd’hui que la capacité d’exportation japonaise n’ait pas été
sérieusement affaiblie et que l’impact des événements au Japon
devrait rester limité au niveau du commerce mondial. Malgré son
importance en tant que 3ème exportateur et 3ème économie
mondiale, le Japon ne représente « que » 9% du PIB mondial.
Le graphique à droite illustre qu’en 1995 la balance commerciale
du pays avait chuté sévèrement. Aujourd’hui la menace pour le
commerce extérieur provient plus de la devise locale que des
destructions des infrastructures portuaires. Comme en 1995, la
catastrophe intervient après une longue phase d’appréciation de
la devise locale qui avait lésé la compétitivité des exportations. Au
moment du séisme de Kobe, on avait constaté que de nombreux
Japonais avaient rapatrié leur argent investi à l’étranger, soit
pour fi nancer la reconstruction soit par besoin de toucher aux
réserves d’épargne. Etant donné que les investisseurs japonais
sont parmi les plus importants détenteurs d’obligations étatiques,
on avait observé de lourdes ventes de ces titres dont le produit
avait ensuite été converti en yens. Les répercussions fi nancières
d’un éventuel rapatriement de l’épargne japonaise sont
potentiellement énormes : plus de la moitié du PIB de la 3ème
économie mondiale sont investis à l’étranger.
La reconstruction des territoires
dévastés aura l’effet paradoxe
de renforcer la croissance
économique.
La reconstruction des territoires
dévastés aura l’effet paradoxe
de renforcer la croissance