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21 Mars 2011
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Japon : les conséquences économiques du cataclysme naturel
Une dizaine de jours après le séisme, le tsunami et la série
d’accidents à la centrale nucléaire de Fukushima, les conséquences
de la catastrophe japonaise restent imprévisibles. Les événements
des derniers jours dépassent l’imagination et personne ne sait
encore évaluer les répercussions humaines et économiques. A
l’heure actuelle, on estime que 18.000 personnes ont péri dans la
catastrophe ou sont portées disparus. Ce bilan n’est que provisoire.
Les réacteurs nucléaires ne sont toujours pas entièrement sous
contrôle et la zone contaminée n’a pas encore été entièrement
évacuée. Les retombées sanitaires de l’irradiation à laquelle est
exposée la population de la péninsule ne se mesureront que dans
le très long terme. Les chercheurs ayant analysé les conséquences
de Tchernobyl s’attendent à voir une hausse des taux de cancer
de la thyroïde et des autres cancers dans les années à venir. Mais
aucun chercheur n’est capable de prédire quelles pourraient être
les séquelles de l’incident nucléaire sur l’évolution démographique
japonaise qui est déjà très défavorable. Tout ce que l’on sait c’est
qu’à l’heure actuelle la population japonaise diminue lentement
et que la croissance des grandes villes s’est fortement contractée, à
l’exception notable de Tokyo. L’indice de fécondité se situe parmi
les plus faibles au monde. Le rapport du nombre de naissances
vivantes d’une année à l’ensemble de la population féminine en
âge de procréer se situe à seulement 1,2 au Japon.
Le cataclysme naturel qui a frappé le Japon la semaine dernière
pourrait également entraîner de lourdes conséquences
économiques pour ce pays dont la reprise économique commençait
déjà à s’affaiblir au 4ème trimestre (cf. graphique). Afi n de se
faire une idée des retombées économiques possibles des récents
événements, on ne peut qu’essayer de comparer l’incomparable.
Le seul tremblement de terre qui peut servir d’orientation est le
séisme de 1995 à Kobe. A titre de comparaison, ce séisme avait
coûté l’équivalent de 100 milliards de dollars, voire environ 2,6 %
de croissance sur l’ensemble de l’année. Néanmoins, à l’époque,
Seulement 4% du PIB japonais
sont générés dans les trois
régions impactées directement
par la catastrophe.
Seulement 4% du PIB japonais
sont générés dans les trois
régions impactées directement
par la catastrophe.
la ville de Kobe et son port concentraient bien plus d’activité
économique et de population que les zones qui sont touchées
aujourd’hui : seulement 4% du PIB japonais sont générés dans les
trois régions impactées directement par la catastrophe.
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Mais cette fois-ci une catastrophe nucléaire vient amplifi er les
effets négatifs sur l’économie japonaise et la croissance mondiale.
L’impact sera probablement plus grave et durable que lors des
catastrophes naturelles qu’avait connues le Japon jusque-là. Ceci
incite à croire que le frein à la croissance pourrait facilement
dépasser les 2 points de pourcentage du PIB. Néanmoins, la
reconstruction des territoires dévastés aura l’effet paradoxe de
renforcer la croissance économique. Ceci s’explique par le fait que
le stock de capital détruit ne joue pas dans le calcul du produit
intérieur brut: le PIB comptabilise la croissance en termes de
ux. Des sommes importantes devront donc être mobilisées pour
nancer la reconstruction et elles pourraient éviter une rechute de
l’activité pour l’année en cours du moins. Ces sommes agiront de la
même manière qu’un programme conjoncturel. Si de nombreuses
usines ont être temporairement fermées, soit à cause des
destructions causées par le séisme et le tsunami ou encore des
coupures d’électricité, il ne faut pas oublier qu’aucun des ports
industriels majeurs n’ait été détruit. Des goulots d’étranglement
pourraient pourtant menacer la production industrielle à travers le
monde et sont déjà palpables dans les secteur de l’automobile, de
l’électronique et des semiconducteurs. Les usines de Toyota, Nissan
et Honda aux Etats-Unis sont contraints de ralentir leur production
faute d’approvisionnements en provenance du Japon. De plus, on
estime qu’aujourd’hui chaque sixième pièce électronique provient
du Japon et on imagine l’impact que pourraient avoir des arrêts
de production durables sur les partenaires commerciaux. S’il est
bien trop tôt pour chiffrer avec exactitude les dégâts, il semble
aujourd’hui que la capacité d’exportation japonaise n’ait pas été
sérieusement affaiblie et que l’impact des événements au Japon
devrait rester limité au niveau du commerce mondial. Malgré son
importance en tant que 3ème exportateur et 3ème économie
mondiale, le Japon ne représente « que » 9% du PIB mondial.
Le graphique à droite illustre qu’en 1995 la balance commerciale
du pays avait chuté sévèrement. Aujourd’hui la menace pour le
commerce extérieur provient plus de la devise locale que des
destructions des infrastructures portuaires. Comme en 1995, la
catastrophe intervient après une longue phase d’appréciation de
la devise locale qui avait lésé la compétitivité des exportations. Au
moment du séisme de Kobe, on avait constaté que de nombreux
Japonais avaient rapatrié leur argent investi à l’étranger, soit
pour nancer la reconstruction soit par besoin de toucher aux
réserves d’épargne. Etant donné que les investisseurs japonais
sont parmi les plus importants détenteurs d’obligations étatiques,
on avait observé de lourdes ventes de ces titres dont le produit
avait ensuite été converti en yens. Les répercussions nancières
d’un éventuel rapatriement de l’épargne japonaise sont
potentiellement énormes : plus de la moitié du PIB de la 3ème
économie mondiale sont investis à l’étranger.
La reconstruction des territoires
dévastés aura l’effet paradoxe
de renforcer la croissance
économique.
La reconstruction des territoires
dévastés aura l’effet paradoxe
de renforcer la croissance
économique.
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Lors du séisme de Kobe, ce mouvement de rapatriement des
investissements japonais était visible aussi bien à l’appréciation
du yen qu’à la hausse du rendement des obligations publiques
américaines desquelles les Japonais s’étaient désinvestis. On peut
imaginer aujourd’hui que le même phénomène se reproduira à
moyen terme, une fois que la première panique des investisseurs
s’est calmée. Juste après la nouvelle du tremblement de terre suivi
du tsunami et de la catastrophe nucléaire, les obligations étatiques
américaines avaient pourtant connu une forte hausse suite à la
fuite des investisseurs dans la sécurité des titres de l’Etat américain.
Afi n d’éviter que la hausse du yen vienne perturber encore plus
l’économie japonaise, le G7 a annoncé jeudi dernier une action
concertée pour contrer la ambée de la devise nippone. Après
les premières ventes du yen opérées par les sept nations, le cours
de change s’est quelque peu replié après avoir atteint un record
depuis la Seconde Guerre Mondiale à 76,36 yens contre un dollar.
De son côté, la Banque du Japon a promis de soutenir l’économie
et d’aider à la reconstruction en approvisionnant les marchés avec
d’importantes liquidités. Elle a annoncé avoir injecté au total
34.000 milliards de yens (309 milliards d’euros) dans l’économie
depuis lundi dernier. Les marchés d’actions japonais peinent
néanmoins à se relever de leur déclin du début de semaine. Rien
qu’au cours des séances de lundi et de mardi, les indices boursiers
nippons avaient chuté de plus de 16%. Après plusieurs jours de
ventes de panique, les investisseurs se sont pourtant ressaisis et ont
repris un peu de confi ance. Mais, les acteurs nanciers craignent
toujours que le nancement public de la reconstruction pourrait
entraîner un abaissement de la notation de crédit du Japon. La
péninsule japonaise connaît une dette publique qui représente
le double de son activité économique annuelle (plus de 200% du
PIB) et rien que son évolution démographique devrait contribuer
à faire croître cette dette.
Lors du séisme de Kobe, ce
mouvement de rapatriement des
investissements japonais était
visible aussi bien à l’appréciation
du yen qu’à la hausse du
rendement des obligations
publiques américaines desquelles
les Japonais s’étaient désinvestis.
Lors du séisme de Kobe, ce
mouvement de rapatriement des
investissements japonais était
visible aussi bien à l’appréciation
du yen qu’à la hausse du
rendement des obligations
publiques américaines desquelles
les Japonais s’étaient désinvestis.
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En dehors des répercussions nancières, il faut s’interroger sur les
conséquences de la catastrophe sur les choix des mix énergétiques
des pays industrialisés. Le Japon, 3ème puissance mondiale dans la
production d’énergie nucléaire, sera contraint de reconsidérer sa
dépendance des sources d’énergie nucléaire. Aujourd’hui on estime
que le Japon couvre environ un tiers de ses besoins d’électricité
à travers un parc d’une cinquantaine de centrales nucléaires. Le
gouvernement japonais va devoir trouver des sources d’énergie de
substitution et compenser la pénurie d’électricité par l’importation
de gaz pour ses centrales thermiques. Les discussions de nos pays
voisins, et surtout de l’Allemagne, montrent pourtant que le
séisme du 11 mars pourrait aussi marquer le début d’une transition
vers les énergies alternatives en Europe. L’accident y a revigoré
les opposants du nucléaire. Il faut espérer que l’engouement
pour les énergies alternatives sera durable (cf. graphique avec
la surperformance du secteur des énergies renouvelables) et
se traduira par des conséquences politiques au niveau du mix
énergétique. Les consommateurs et l’industrie devront aussi
être prêts à accepter des prix d’énergie considérablement plus
élevés que ceux auxquels ils sont habitués aujourd’hui. Vu la
forte dépendance de nos économies industrialisées de l’énergie
nucléaire, un passage rapide à des sources énergétiques alternatives
ne semble pas réaliste.
Les consommateurs et l’industrie
devront aussi être prêts à
accepter des prix d’énergie
considérablement plus élevés
que ceux auxquels ils sont
habitués aujourd’hui.
Les consommateurs et l’industrie
devront aussi être prêts à
accepter des prix d’énergie
considérablement plus élevés
que ceux auxquels ils sont
habitués aujourd’hui.
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