6A, rue Goethe, L-1637 Luxembourg, Tel.: (+352) 26 895-1, Fax: (+352) 26 895-24
e-mail: secretariat@bcee-am.lu, www.bcee-assetmanagement.lu
Investment Newsleer
LE CALME AVANT LA TEMPÊTE
Aujourd’hui se termine la réunion de juin du comité de
politique monétaire de la Réserve fédérale américaine
(FOMC). Lors de cette réunion, les membres du FOMC
devraient opter pour le statu quo, tout en continuant
d’afficher un certain optimisme quant à l’évolution de
l’activité économique aux Etats-Unis. En effet, au cours des
dernières semaines, de plus en plus de membres, à l’image
d’Eric Rosengren, le président de la Réserve fédérale de
Boston, ont manifesté leur intention de demeurer prudents
lors de cette réunion de juin. Cette posture attentiste de
certains membres résulte de l’existence de plusieurs
facteurs perturbateurs, dont essentiellement le mauvais
chiffre de création d’emplois dans le secteur privé et le vote
du Brexit, c’est-à-dire le référendum qui sera tenu le 23 juin
pour décider du maintien ou non du Royaume-Uni dans
l’Union européenne, dont l’issue demeure très incertaine.
En dépit de cette posture prudente, les projections de
croissance, d’inflation et de taux effectuées par les
membres de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui
seront également divulguées aujourd’hui, devraient
renforcer l’idée selon laquelle la Fed poursuivra la
normalisation de sa politique monétaire. Les projections
devraient continuer de signaler que deux hausses de taux
d’ici la fin d’année demeurent toujours possibles, même si
certains membres pourraient abaisser quelque peu leurs
prévisions (notamment pour 2017 et 2018).
Le contexte économique demeure favorable aux Etats-Unis
et l’économie américaine poursuit son redressement. La
consommation demeure un des principaux moteurs de
l’activité, comme en témoignent les chiffres de ventes au
détail publiés cette semaine qui ont contrebalancé la
déception des chiffres de création d’emplois. Par ailleurs,
l’indice d’activité calculé par la Fed d’Atlanta continue de
signaler une croissance soutenue. Selon cet indice,
l’économie américaine devrait croître de 2,8% au second
trimestre de l’année. Dans ce contexte de redressement de
l’activité américaine, on comprend mieux pourquoi la
probabilité d’occurrence du scénario de deux hausses de
taux d’ici la fin d’année demeure toujours élevée.
Si ce scénario de deux hausses de taux devait se confirmer,
notamment dans un contexte où il n’y aurait pas de Brexit,
ceci mettra à mal bon nombre d’investisseurs qui anticipent
toujours une posture très prudente de la Fed au cours des
prochains mois. La probabilité de remontée des taux d’ici la
fin d’année, dérivée des contrats à terme sur les Fed funds,
demeure inférieure à 50%. Pour la réunion du mois de juin,
cette probabilité est nulle et pour la réunion de juillet, cette
probabilité est d’environ 16%. Par ailleurs, au cours des
derniers mois, on a pu observer que le taux des obligations
souveraines américaines à 10 ans était inférieur au taux de
rendement du dividende des actions du S&P500.
Autrement dit, les obligations souveraines semblent
être actuellement surestimées et par conséquent les
investisseurs semblent être mal préparés à une remontée
des taux aux Etats-Unis. Evoluant en sens inverse des taux,
les cours des obligations se situent à des niveaux
historiquement élevés, de sorte que toute remontée des taux
par la Fed devrait se traduire par une remontée des primes
et le marché obligataire pourrait donc connaître une
correction.
En cas de dissipation des inquiétudes liées au referendum
britannique et d’amélioration des chiffres de l’emploi,
quand la Fed pourra-t-elle finalement remonter ses taux?
Même si la probabilité de remontée des taux anticipée par
les investisseurs demeure toujours très faible pour la
15 Juin 2016