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Pour Moody’s, qui depuis 1917 accorde un rating « Aaa » aux
Etats-Unis, un abaissement de la note avant 2013 est également
envisageable. Les mesures d’austérité votées ne leur paraissent
« pas suffi santes pour améliorer l’état des fi nances publiques
américaines ». Il suffi rait qu’un affaiblissement de la discipline
budgétaire, voire une détérioration de l’économie s’observait
au cours de l’année à venir afi n que les Etats-Unis perdent leur
rating actuel. En outre, les efforts d’épargne sont jugés comme
globalement insuffi sants : alors que les accords actuels prévoient
une réduction du défi cit de $2.400 milliards sur 10 ans, l’agence
S&P avait exigé des coupes budgétaires avoisinant les $4.000
milliards. De plus, il ne faut pas oublier que les programmes
d’austérité pèsent toujours sur la croissance économique. Avec la
faiblesse conjoncturelle actuelle, on peut se demander si le timing
est bien choisi, car les derniers programmes conjoncturels issus de
la récession précédente expireront l’année prochaine.
L’appréciation de S&P et de Moody’s diverge principalement sur la
capacité des parlementaires américains à se mettre d’accord. Alors
que Moody’s estime que des nouvelles réductions des dépenses
l’année prochaine sont diffi ciles, mais pas impossibles, S&P ne
semble pas accorder beaucoup de probabilité à cette éventualité.
L’agence de notation chinoise Dagong partage les vues de S&P et a
également abaissé la notation des Etats-Unis de A+ à A, critiquant
ouvertement l’ « accord purement politique qui ne fait qu’empirer
le problème du surendettement ». Alors qu’il faut admettre que le
poids international de cette agence de notation est limité, son avis
refl ète toutefois celui des dirigeants du plus important créancier
des Etats-Unis (cf. graph. avec les plus grands créanciers des Etats-
Unis ci-dessous). La Chine recycle aujourd’hui les réserves de
devises les plus importantes au monde en investissant dans le seul
marché obligataire qui est suffi samment grand pour les accueillir :
le marché des Treasuries américains. Un verdict négatif chinois est
donc loin d’être anodin.
La conséquence directe de la perte du rating AAA sera une plus
grande diffi culté à emprunter sur les marchés obligataires pour
l’Etat américain. Cela signifi e qu’ils devront payer des intérêts plus
élevés pour convaincre les créanciers potentiels de leur accorder des
crédits. La réaction très modeste des marchés fi nanciers observés
à la suite du downgrade montre toutefois que les emprunts
souverains américains gardent la cote en tant qu’investissement
sûr. Avant de paniquer et de vendre ses obligations, il convient
de se rappeler que quasiment tous les emprunts d’Etats considérés
comme alternatives aux Treasuries américains connaissent une
problématique budgétaire similaire.
Source: Thomson Reuters Datastream, BCEE AM
Monde: Dette publique américaine en possession étrangère
(en milliards de dollars)
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