Alg`ebre 02 Groupes op´erant sur un ensemble. Exemples et applications.
Soit Gun groupe d’´el´ement neutre eet soit Xun en-
semble non vide.
1. G´
en´
eralit´
es et exemples
efinition. Une action (`a gauche) de Gsur Xest
la donn´ee d’une application G×XX, (g, x)7→ gx
v´erifiant
(i)g(hx) = (gh)xpour tous g, h Get tout xX
(ii)ex =xpour tout xX
Cela revient `a consid´erer un homomorphisme de groupes
ϕ:GS(X), g 7→ ϕ(g).
On d´efinit de fa¸con analogue une action `a droite
Exemple. Gagit sur lui-mˆeme par translation `a droite,
`a gauche et par conjugaison.
Exemple. Si Hest un sous-groupe de Galors Gagit
par la gauche sur les classes `a gauche modulo H.
Exemple. Snagit sur {1, . . . , n}par permutations.
Exemple. GLn(R) agit sur Rnet, pour rn, agit sur
l’ensemble des sous-espaces vectoriels de dimension r.
Objets attaces `a une action. On d´efinit la relation
d’´equivalence suivante sur X:
xy⇒ ∃gG / y =gx.
– L’orbite de xest l’ensemble Gx ={gx;gG}et
X/G =X/ est l’espace des orbites.
Une transversale est un syst`eme de repr´esentants de
chaque orbite.
Le stabilisateur de xXest le sous-groupe Stab(x) =
{gG;gx =x}de G; si y=gx alors Stab(y) =
gStab(x)g1.
Pour tout gG, on note Fix(g) = {xX;gx =x}.
efinition. On dit que l’action est (simplement)tran-
sitive si pour tous x, y G, il existe gG(unique) tel
que y=gx ; il n’y a alors qu’une seule orbite.
efinition. On dit que l’action est fid`ele si le seul gG
tel que gx =xpour tout xXest g=e.
Exemple. L’action de Gsur lui-mˆeme par translation
`a gauche est simplement transitive.
Exemple. Si HGalors Gagit transitivement sur
les classes `a gauche modulo Het, pour tout gG, on
a Stab(gH) = gHg1. De plus, si ϕest le morphisme
associ´e `a l’action alors ker ϕ=\
gG
gHg1.
Application (th´eor`eme de Frobenius).Soit Hun sous-
groupe de Gdont l’indice est le plus petit diviseur pre-
mier de |G|alors Hest distingu´e dans G.
Remarque. G/ ker ϕagit fid`element sur X; par
exemple, si Eest un espace vectoriel alors P GL(E) agit
fid`element sur les droites.
Remarque. Gagit transitivement sur les orbites. Par
exemple, O(n) agit transitivemnt les sph`eres centr´ees de
Rncentr´ees en 0.
Remarque. Pour tout xX, on a une bijection
Gx G/gStab(x).
Par exemple, l’action de SO(n) sur Sn1´etant transi-
tive, le stabilisateur de (1,0, . . . , 0) s’identifie `a SO(n
1) et on a donc une bijection entre SO(n)/SO(n1) et
Sn1.
2. Action d’un groupe fini
Dans toute cette section, Gest un groupe fini.
On rappelle (th´eor`eme de Cayley) qu’un groupe fini
d’ordre nest isomorphe `a un sous-groupe de Sn.
´
Equation aux classes. Si Xest fini et Td´esigne une
transversale pour l’action de Gsur Xalors
|X|=X
xT
[G: Stab(x)].
Exemple. Si Gagit sur lui-mˆeme par conjugaison, on
note Tune transversale et Pl’ensemble des hGtels
que Gh =h, alors
|G|=|Z(G)|+X
hT\P
[G: Stab(x)].
Corollaire. Si Gest un p-groupe alors
\
gG
Fix(g)≡ |X|mod p.
Application. Soit Gun groupe d’ordre pα, alors
(i)|Z(G)| ≥ p
(ii) pour tout 0 βα, il existe un sous-groupe
Hde Gd’ordre pβ.
Application (th´eor`emes de Sylow).Soit Gun groupe
d’ordre pαmo`u pest premier ne divisant pas m.
(i)Gadmet un p-sous-groupe de Sylow i.e. un
sous-groupe d’ordre pα.
(ii) Tout p-sous-groupe est contenu dans un p-sous-
groupe de Sylow.
(iii) Tout les p-sous-groupes de Sylow sont conjugu´es
(iv) Le nombre npde p-sous-groupes de Sylow divise
met est congru `a 1 modulo p.
Notons quelques cons´equences des th´eor`emes de Sylow :
– si pdivise l’ordre d’un groupe alors il existe un
´el´ement de Gd’ordre p,
Gest un p-groupe si et seulement si tout ´el´ement de
Gest d’ordre une puissance de p,
si Gest ab´elien fini alors Gest le produit direct de
ses sous-groupes de Sylow.
– A5est le seul groupe simple d’ordre 60
Formule de Burnside-Frobenius. Le nombre d’or-
bites de l’action de Gsur Xest
1
|G|X
gG|Fix(g)|.
Application (collier de perles).Si on dispose d’un fil
circulaire, de 4 perles bleues, de 3 perles blanches et de
2 perles rouges, combien de colliers diff´erents peut-on
faire avec ce mat´eriel ?
Application (sous-groupes finis de SO(3)).Si Gest
un sous-groupe d’ordre n2 de SO(3) alors Gest iso-
morphe `a l’un des groupes Z/nZ,Dn/2,A4,S4ou A5.
3. Applications
3.1. Espaces affines.
efinition. Un espace affine est un ensemble non vide
Esur lequel agit `a droite, transitivement et librement le
groupe additif d’un espace vectoriel E.
L’espace Eest appel´e la direction de Eet les ´el´ements de
Esont appel´es des points. L’action de ~u Esur M∈ E
est not´ee M+~u.
Proposition. Pour tout M∈ E et tout ~u E, il existe
un unique point N∈ E tel que N=M+~u ; on note
alors ~
MN =~u et N=t~u(M).
Si Aest fix´e alors l’application ϕA:E→ E, ~u 7→ A+~u
est bijective. Si ( ~e1, . . . , ~en) est une base de E, un point
Ms’´ecrit sous la forme M=A+x1~e1+··· +xn~ende
fa¸con unique.
efinition. Le syst`eme (A, ~e1, . . . , ~en) s’appelle un
rep`ere cart´esien de Eet x1, . . . , xnsont les coordonn´ees
de Mdans ce rep`ere.
3.2. Polynˆomes sym´etriques et anti-sym´etrique.
On consid`ere l’action de Snsur K[T1, . . . , Tn] d´efinie par
σ·f(T1, . . . , Tn) = f(Tσ(1), . . . , Tσ(n)).
efinition. On dit que fK[T1, . . . , Tn] est
(i)sym´etrique si σ·f=fpour tout σ∈ Sn,
(ii)altern´e si σ·f=ε(σ)fpour tout σ∈ Sn,
(iii)semi-sym´etrique si σ·f=fpour tout σ∈ An.
Exemple. Le k-`e polynˆome sym´etrique ´el´ementaire est
Σk=Pi1<···<ikTi1···Tik.
Exemple. V(T1, . . . , Tn) = Qi<j (TjTi) est altern´e.
Proposition. Si fest sym´etrique alors il existe g
unique tel que f(T1, . . . , Tn) = g1, . . . , Σn).
Proposition. Si fest semi-sym´etrique alors il existe
g, h sym´etriques uniques tels que f=g+V h.
3.3. Action d’un groupe topologique.
Un groupe topologique est un groupe et un espace topo-
logique tel que les op´erations g7→ g1et (g, g0)7→ gg0
soient continues.
efinition. On dit qu’un groupe topologique Gagit
continˆument sur un espace topologique Xsi l’action
G×XX, (g, x)7→ gx
est une application continue.
Exemple. GLn(R) agit continˆument sur Rn
Exemple. Z/2Zagit continˆument sur S2par antipodie
Exemple. SL2(C) agit continˆument sur P1(C) par ho-
mographies
Th´eor`eme. Si Gest un groupe topologique compact
agissant continˆument sur un espace topologique X
s´epar´e alors, pour tout xX, l’application
ϕ:G/gStab(x)Gx, g7→ gx
est un hom´eomorphisme.
Application. Pour tout n2, SO(n)/SO(n1) et
Sn1sont hom´eomorphes ; il en r´esulte que SO(n) est
connexe.
3.4. Action du groupe modulaire sur le demi-
plan de Poincar´e.
On identifie le plan R2`a C, on note Ple demi-plan
{zC; Im z > 0}et on consid`re le groupe modulaire
P SL2(Z)'SL2(Z)/I2}.
Proposition. SL2(Z)est engendr´e par les matrices
S=01
1 0 et T=1 1
0 1 .
Proposition. L’action de P SL2(Z)sur Pefinie par
a b
c d ·z=az +b
cz +d
admet pour transversale le domaine D0efini par
soit 1
2Re z < 1
2et |z|>1,
soit 1
2Re z0et |z|= 1.
Proposition. `
AC-homoth´etie pr`es, les r´eseaux du
plan sont en bijection avec D0.
Id´
ees de d´
eveloppements
A5est le seul groupe simple d’ordre 60.
Sous-groupes finis de SO(3).
Action de Ansur K[T1, . . . , Tn].
Action de P SL2(Z)sur le demi-plan de Poincar´e.
R´
ef´
erences
[1] F. Combes, Alg`ebre et g´eom´etrie, Br´eal, 1998.
[2] R. Mneimn´e et F. Testard, Groupes de Lie classiques, Her-
mann, 1986.
[3] D. Perrin, Cours d’alg`ebre, Ellipses, 1996.
[4] M. Alessandri, Th`emes de g´eom´etrie. Groupes en situation
eom´etrique, Dunod, 1999.
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