Chapitre 12 gQUATIONS DIFFERENTIELLES ORDINAIRES ET

Chapitre 12
ÉQUATIONS DIFFERENTIELLES
ORDINAIRES
ET
THÉORÈME DU POINT FIXE
Version du 16 décembre 2002
Claude Portenier ANALYSE 427
12.1 Les équations di¤érentielles ordinaires
12.1 Les équations di¤érentielles ordinaires
Si l’on étudie la variation dune certaine grandeur zen fonction d’une variable t, on arrive
souvent à modéliser cette situation en exprimant la variation z0de zà l’aide de tet z, i.e.
z0=F(t; z).
Plus précisément :
DEFINITION 1 Soient Dune partie de RKet F:D! K. On dit qu’une fonction
f:J! Kdé…nie sur un intervalle Jde Rest une solution de l’équation dérentielle
(ordinaire du premier ordre)
f0=F(; f),
si fest dérivable et satisfait à
(t; f (t)) 2Det f0(t) = F(t; f (t)) pour tout t2J.
S’il faut préciser, on dit que l’équation di¤érentielle f0=F(; f)est dé…nie sur D.
En général on a encore une condition initiale (; )2D. On dit alors que fest solution
du problème avec condition initiale
f0=F(; f)et f() =
si fest solution de léquation di¤érentielle, 2Jet évidemment si f() = .
EXEMPLE Nous avons déjà rencontré des équations di¤érentielles particulières.
Par exemple la recherche d’une primitive d’une fonction g:J! C(cf. 8.7 et 9.8) revient
à résoudre l’équation dérentielle
f0=g.
Dans ce cas la fonction Fest donnée par
F:JC! C: (t; z)7! g(t).
Nous avons également explicitement résolu l’équation dérentielle
f0=cf,
c:J! Cest une fonction continue (cf. exemple 8.7.1 et proposition 9.8). Ici on a
F:JC! C: (t; z)7! c(t)z.
428 ÉQUATIONS DIFF. ORD. Claude Portenier
Les équations di¤érentielles ordinaires 12.1
Finalement nous avons considérer en 9.15 la classe particulière des équations dérentielles
à variables séparées
f0=(f),
:e
J! Ret :e
I! Rsont des fonctions continues. On a
F:e
Je
I! R: (t; x)7! (t)(x).
Il est utile de généraliser la notion d’équation di¤érentielle ordinaire en considérant des
systèmes de telles équations. Ceux-ci se rencontrent lorsqu’on doit étudier des modèles faisant
intervenir ngrandeurs zjdépendant d’une variable tet s’inuençant mutuellement.
Plus précisément :
DEFINITION 2 Soient Dune partie de RKnet
F:D! Kn: (t; z1; : : : ; zn)7! (Fj(t; z1; : : : ; zn))j=1;:::;n .
On dit qu’une fonction
f:J! Kn:t7! (fj(t))j=1;:::;n
dé…nie sur un intervalle Jde Rest une solution de l’équation di¤érentielle (ordinaire vectorielle
du premier ordre) ou du système d’équations dérentielles (ordinaires du premier ordre)
f0=F(; f)ou bien f0
j=Fj(t; f1; : : : ; fn),
si fest dérivable et satisfait à
(t; f (t)) 2Det f0(t) = F(t; f (t)) pour tout t2J.
S’il faut préciser, on dit que l’équation di¤érentielle f0=F(; f)est dé…nie sur D.
Etant don(; )2D, on dénit comme précédemment la notion de solution du problème
avec condition initiale
f0=F(; f)et f() = .
PROPOSITION Si F:D! Knest continue et si f:J! Knest une solution de
l’équation dérentielle f0=F(; f), alors fest continûment dérivable.
En e¤et f0=F(id; f)et (id; f) : J! JKnest continue, puisque fest dérivable, donc
continue.
EXERCICE Soient DRKn,F:D! Knune fonction continue, ( ; )2Det
a; b 2Rtels que a <  < b . Si
g: ]a; [! Knet h: ]; b[! Kn
sont des solutions de f0=F(; f)telles que
limt!g(t) = = limt!+h(t),
alors la fonction
f: ]a; b[! Kn:t7! 8
<
:
g(t)t2]a; [
si t=
h(t)t2]; b[
est aussi une solution de f0=F(; f).
Claude Portenier ÉQUATIONS DIFF. ORD. 429
12.2 Les applications lipschitziennes
12.2 Les applications lipschitziennes
DEFINITION 1 Soient X; Y des espaces métriques et q2R+.
Une application  : X! Yest dite q-lipschitzienne si, pour tout u; v 2X, on a
dY( (u); (v)) 6qdX(u; v).
On dit que est localement lipschitzienne si, pour tout x2X, il existe un voisinage Vde x
et un q2R+tels que la restriction de àVsoit q-lipschitzienne.
REMARQUE 1 Une application lipschitzienne est évidemment uniformément continue. Une
application localement lipschitzienne est continue. Cette notion est intermédiaire entre conti-
nuité et dérivabilité.
PROPOSITION Soient e
Xune partie ouverte de Rn, : e
X! Rmune application
continûment dérivable et Xune partie contenue dans e
X. Alors
(i) Si Xest convexe et
kD (x)k6qpour tout x2X,
alors la restriction de àXest q-lipschitzienne.
(ii) La restriction de àXest localement lipschitzienne.
monstration de (i) En e¤et l’inégalité de la moyenne 11.14 montre que, pour tout
u; v 2X, on a
j (u) (v)j= supx2XkD (x)kjuvj6q juvj.
monstration de (ii) Il su¢ t de constater que kDkest continue sur X, donc bornée
sur toute boule fermée contenues dans ~
X, puisqu’elle est compacte. Une boule étant convexe,
cela montre que est localement lipschitzienne, donc aussi sa restriction à X.
EXEMPLE La fonction x7! jxj:Rn! Rest 1-lipschitzienne, mais elle nest pas
dérivable en 0.
En e¤et, on a jujjvj6juvjpour tout u; v 2Rn
par la proposition 10.1.
DEFINITION 2 Soient X; Y; Z des espaces métriques, Dune partie de XZ,
 : D! Y: (x; z)7!  (x; z)
430 ÉQUATIONS DIFF. ORD. Claude Portenier
Les applications lipschitziennes 12.2
une application et q2R+. Nous dirons que est q-lipschitzienne en la première variable si,
pour tout z2Z, les applications
 (; z) : fx2Xj(x; z)2Dg ! Y
sont q-lipschitziennes, i.e. si pour tout u; v 2Xet z2Ztels que (u; z);(v; z)2D, on a
dY( (u; z); (v; z)) 6qdX(u; v).
On dit que est localement lipschitzienne en la première variable si, pour tout (x; z)2D,
il existe un voisinage Vde (x; z)dans Det un q2R+tels que la restriction de àVsoit
q-lipschitzienne en x.
On dé…nit de manière analogue les applications (localement) lipschitziennes en la seconde
variable.
COROLLAIRE Soient Dune partie ouverte de RnZet  : D! Rmune application
rivable en la première variable telle que
(x; z)7! Dx (x; z) : D! MR(nm)
soit continue. Alors est localement lipschitzienne en la première variable.
REMARQUE 2 Il ne su¢ t pas que, pour tout z2Z, l’application  (; z)dé…nie sur l’en-
semble ouvert fx2Rnj(x; z)2Dgsoit continûment dérivable. Dans ce cas x7! Dx (x; z)
est continue, mais on a besoin de la continuité globale en (x; z)pour que, dans un voisinage V
de (x; z), on ait
sup(u;w)2VkDx (u; w)k<1.
Claude Portenier ÉQUATIONS DIFF. ORD. 431
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