Endocardite infectieuse sur prothese valvulaire

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Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
UNIVERSITE MOHAMMED V- SOUISSI
FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE -RABAT-
ANNEE: 200
THESE N°: 155
Endocardite infectieuse
sur prothese valvulaire
( a propos de 15 cas)
THESE
Présentée et soutenue publiquement le :………………………..
PAR
Mr. Tamim BOUANANI
Né le 25 Mai 1980 à Rabat
Pour l'Obtention du Doctorat en
Médecine
MOTS CLES Endocardite infectieuse – Prothèse valvulaire – Complications –
Traitement - Pronostic.
JURY
Mr. A. HDA
Professeur de Cardiologie
Mr. A. BENYASS
Professeur Agrégé de Cardiologie
Mr. E. ZBIR
Professeur de Cardiologie
Mr. M. AIT HOUSSA
Professeur Agrégé de Cardiologie
Mme. L. HADDOUR
Professeur Agrégé de Cardiologie
PRESIDENT
RAPPORTEUR
1
Juge
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
2
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Dédicaces
3
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
A ma très chère mère
Aucune dédicace ne saurait exprimer mon profond amour et
ma reconnaissance pour tous les innombrables sacrifices que tu as
consenti pour l’éduction de mes frères et moi.
Tu as su garder et sauvegarder l’équilibre au sein de notre
famille.
Tu m’as comblé de toute l’affection et de l’amour qu’une
mère puisse offrir à ses enfants.
Puisse Dieu t’accorder santé et longue vie.
4
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
A mon cher père
Nulle joie ne pourrait égaler la mienne aujourd’hui en te
dédiant ce modeste travail.
Tu es pour moi un modèle à suivre, grâce à tes qualités
humaines,
ta générosité, ta bravoure et ton abnégation.
J’espère que tu es fière de moi.
5
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
A mes frères et sœurs
Salah eddine, Salima, Adnane, Nadir et Amina
Merci de m’avoir encouragé dans la voie que j’ai choisie, ce
travail est aussi le vôtre.Je vous aime tous très fort.
A mes tantes et oncles
A la mémoire de ma tante Rachida, que Dieu l’accueille dans sa
divine sainteté, et lui permette un repos en paix.
A toutes mes tantes et tous mes oncles, que ce travail soit le
témoignage de mon affection.
A mes cousins et cousines
Trouvez en ce travail un modèle de persévérance, d’assiduité et
de beaucoup de courage.
Une pensée particulière à toi Hasnaa, toi qui a partagé avec
moi chaque moment difficile, que puisse Dieu t’assister dans tous
tes projets.
6
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
A tous mes amis (es) et confrères
Que je ne peux citer sans risque d’en oublier, avec mes amitiés
les plus sincères.
A tous ceux qui m’ont aidé à l’élaboration de ce travail
Particulièrement à Dr Bouzelmat
7
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Remerciements
8
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
A notre maître et président de thèse
Monsieur le professeur A. HDA
Professeur de Cardiologie
Nous vous sommes infiniment reconnaissants du grand
honneur que vous nous faites en acceptant de présider le jury de
cette thèse.
Veuillez trouver ici, le témoignage de notre vive gratitude et
haute considération.
9
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
A notre Maître et Rapporteur de thèse
Monsieur le Professeur A.BENYASS
Professeur agrégé de Cardiologie
Vous nous avez confié ce travail sans aucune réserve. Nous
souhaitons être digne de cet honneur.
Vous nous avez guidés tout au long de notre travail en nous
apportant vos précieux et pertinents conseils.
Nous vous remercions pour votre patience et votre soutien lors
de la réalisation de cette thèse.
Veuillez trouver ici l'expression de notre respectueuse
considération et notre profonde admiration pour toutes vos qualités
scientifiques et humaines.
10
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
A notre maître et juge de thèse
Monsieur le professeur E.ZBIR
Professeur de Cardiologie
Nous vous remercions vivement de l’honneur que vous nous
faites en acceptant de siéger parmi notre jury de thèse.
Puisse ce travail témoigner de ma reconnaissance et de
l’estime que je porte à votre personne.
Veuillez croire à nos sincères remerciements.
11
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
A notre maître et juge de thèse
Monsieur le professeur M.Aït Houssa
Professeur agrégé de chirurgie Cardio vasculaire
Vous avez accepté de juger ce travail avec une spontanéité et
une simplicité émouvante.
C’est pour nous un grand honneur de vous voir siéger parmi le
jury de cette thèse.
Nous tenons à vous exprimer nos sincères remerciements et
profond respect.
12
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
A notre maître et juge de thèse
Madame le professeur L.HADDOUR
Professeur agrégé de Cardiologie
Je vous remercie vivement de l’honneur que vous me faites en
acceptant de siéger parmi ce respectable jury.
Veuillez croire, cher maître, à l'assurance de mon profond
respect et ma sincère considération.
13
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Sommaire
14
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
INTRODUCTION ................................................................................................................ 1
HISTORIQUE ...................................................................................................................... 4
PROTHESES VALVULAIRES ......................................................................................... 6
1 - Les prothèses mécaniques .................................................................................... 6
2 - Les prothèses biologiques .................................................................................... 8
EPIDEMIOLOGIE .............................................................................................................. 9
PHYSIOPATHOLOGIE ...................................................................................................... 10
1- Physiopathologie des EI sur valves natives ......................................................... 10
a- Atteinte de l’endocarde ........................................................................................... 10
b- Microorganismes ..................................................................................................... 10
2 -Physiopathologie des EI sur prothèse valvulaire ............................................... 12
a- Infection sur prothèse mécanique .......................................................................... 12
b- Infection sur bioprothèse ........................................................................................ 12
MATERIEL ET METHODE ............................................................................................. 14
Critères d’inclusion ....................................................................................................... 15
a- Critères diagnostiques ............................................................................................ 15
b- Le délai entre le remplacement valvulaire et les premiers signes d’EI ............... 18
c- Critères bactériologiques ........................................................................................ 18
d- Critères échocardiographiques .............................................................................. 18
RESULTATS ........................................................................................................................ 19
1- Caractéristiques des patients ................................................................................. 20
a- Sexe .......................................................................................................................... 20
b- Age ............................................................................................................................ 20
c- Terrain ....................................................................................................................... 20
2- Données concernant la période antérieure a L’EPV .......................................... 20
a- Valvulopathie initiale ................................................................................................ 20
15
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
b- Classe NYHA préopératoire ................................................................................... 21
c- Index cardiothoracique préopératoire ..................................................................... 21
d- Foyers infectieux préopératoires ............................................................................. 22
e- Les prothèses valvulaires ........................................................................................ 22
f -Complications postopératoires ................................................................................. 22
3- Données cliniques de L’EPV .................................................................................... 24
a -Délai entre la primo-intervention et l’EPV ............................................................. 24
b- Signes cliniques ........................................................................................................ 24
c -Résultats des hémocultures ................................................................................... 27
d- Porte d’entrée .......................................................................................................... 27
e- L’échocardiographie................................................................................................. 27
f -Complications ........................................................................................................... 31
4 -Traitement ................................................................................................................... 33
a- Traitement médical ................................................................................................. 33
a-1) - Antibiothérapie .............................................................................................. 33
a-2) – Anticoagulants ............................................................................................... 34
a-3) - Autres traitements ......................................................................................... 34
b- Traitement chirurgical : (réintervention) ................................................................. 34
c- Evolution Post-Opératoire ...................................................................................... 37
DISCUSSION ....................................................................................................................... 38
1-Epidémiologie-étiologie ............................................................................................ 39
a – Incidence – prévalence .......................................................................................... 39
b – Délai d’apparition de L’EPV ; type et position des prothèses :......................... 39
c – Caractéristiques des patients .......................................................................... 40
d – Facteurs de risque de survenue des EPV............................................................ 41
e – Porte d’entrée.......................................................................................................... 41
16
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
2-Donnes cliniques et biologiques .............................................................................. 43
a- Clinique ............................................................................................................. 43
b – Hémoculture ................................................................................................... 45
3- Apport de l’échocardiographie ............................................................................... 49
4-Complications de L’EPV ............................................................................................ 52
5- Traitement .................................................................................................................... 54
a- Traitement médical ........................................................................................... 54
a-1 L’antibiothérapie ........................................................................................ 54
a-2 L’anticoagulation ........................................................................................ 56
b- La réintervention chirurgicale ........................................................................... 56
b-1 Les indications opératoires ......................................................................... 56
b-2 Traitement médical versus chirurgie ......................................................... 60
b-3 Les dégâts anatomiques causés par l’EPV ............................................... 64
b-4 Les modalités de réintervention .................................................................. 64
b-5 Complications postopératoires immédiates (initiales) ................................ 66
6- Pronostic ..................................................................................................................... 67
a – La mortalité ...................................................................................................... 67
b – Les facteurs du Pronostic ............................................................................... 67
7- L’antibioprophylaxie ................................................................................................. 71
CONCLUSION ..................................................................................................................... 72
RESUME .............................................................................................................................. 75
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................... 79
ANNEXE .............................................................................................................................. 92
17
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
ABREVIATIONS
EPV : endocardite sur prothèse valvulaire
EVN : endocardite sur valve native
ETT : échocardiographie transthoracique
ETO : échocardiographie transoesophagienne
EI : endocardite infectieuse
CEC : circulation extra corporelle
IM : insuffisance mitrale
RM : rétrécissement mitral
I Ao : insuffisance aortique
M Ao : maladie aortique
HTA : hypertension artérielle
IR : insuffisance rénale
AEG : altération de l’état général
BAV : bloc auriculo ventriculaire
BGN : bacille gram négatif
IEC : inhibiteur de l’enzyme de conversion
ACFA : arythmie complète par fibrillation auriculaire
Med : médical
Chi : chirurgical
P : précoce
T : tardif
NFS : numération formule sanguine
VS : vitesse de sédimentation
CRP : C réactive protéine.
SMG: splénomegalie.
18
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Introduction
19
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
L’endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire (EPV) est définie par la
greffe d’un agent infectieux au niveau de l’endocarde de la zone d’insertion de
la prothèse et/ou des feuillets d’une bioprothèse. Il s’agit d’une complication
redoutable de la chirurgie de remplacement valvulaire. Les problèmes posés à
l’heure actuelle par cette entité peuvent être regroupés sous 3 rubriques :
Les problèmes diagnostiques qui résultent de la grande variété des
formes bactériologiques et cliniques, et des difficultés de l’imagerie.
Les problèmes thérapeutiques qui sont dominés par les modalités
de l’antibiothérapie, les indications de la chirurgie et surtout de
l’heure de cette dernière.
Les problèmes liés à la prévention de cette complication qui se
posent différemment en fonction du mode de contamination
présumé [1].
Nous présentons une étude rétrospective d’une série de 15 cas
d’endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire colligés dans le service de
cardiologie de l’hôpital militaire d’instruction Mohammed V de Rabat entre
janvier 2000 et décembre 2007.
20
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Historique
Prothèses valvulaires
Epidémiologie
Physiopathologie
21
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
HISTORIQUE
L’endocardite infectieuse (EI) est une maladie étudiée de longue date.
Les lésions anatomiques furent observées initialement par LANCISI, SENAC,
MORGANI et BOUILLAUD, mais c’est surtout William Osler, en 1885, qui fit
une description détaillée de la forme subaigüe et affirma sa nature infectieuse,
ainsi que le rôle des emboles de végétations infectées dans la survenue des
complications [2]. Dés 1908, Osler insista sur la valeur diagnostique des
hémocultures.
En 1910, Shootmuller identifia le streptocoque viridans comme agent
pathogène responsable des EI subaiguës. A l’époque, ces formes subaiguës
étaient opposées point par point aux EI aiguës appelées maladie de
SENHOUS-KIRKES [3], pour cette ancienne classification, la distinction était
fondée sur la virulence des germes, les antécédents de cardiopathie
valvulaires et l’intensité des lésions anatomiques valvulaires [4]. Actuellement,
cette classification ne recouvre plus entièrement les faits observés en raison
des modifications des aspects cliniques et microbiologiques des endocardites
infectieuses.
Avant l’apparition de l’antibiothérapie, l’endocardite était presque
constamment mortelle, ce qui justifiait son appellation d’endocardite maligne
[4, 5,6]. La découverte des sulfamides en 1938 ne fut pas déterminante et ne
modifia pas le pronostic de cette maladie [4,7]. C’est à partir de 1944, avec la
découverte de la pénicilline qu’est née une ère nouvelle marquée par une
amélioration du pronostic [4,5, 6,7].
22
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Après 1950, la cause prédominante de décès par endocardite a changé.
En effet, avant l’ère de l’antibiothérapie, la mortalité était due au non contrôle
du processus infectieux associé aux embols septiques multiples. Après
l’avènement de l’antibiothérapie, un grand nombre de malades considérés
guéris de l’infection mourraient secondairement d’insuffisance cardiaque
irréductible due aux mutilations valvulaires [7]. Dans une étude américaine,
l’insuffisance cardiaque congestive était la cause de la mort dans 6% des cas
avant l’ère de l’antibiothérapie et devenait responsable de 60% des décès
après cette période chez le même type de patients [7,8].
L’apparition de la chirurgie cardiaque à cœur ouvert (Starr et Edwards en
1960) fut le second événement majeur dans le progrès du traitement de l’EI
[6,7]. Dès lors, il devint possible de s’attaquer directement aux lésions
valvulaires et ainsi de corriger les désordres hémodynamiques par
l’implantation d’une prothèse valvulaire. Initialement, la règle était de n’opérer
que lorsque le foyer infectieux était complètement stérilisé, mais rapidement
l’indication chirurgicale allait être portée précocement avant même la
disparition du syndrome infectieux [7].
Si la chirurgie cardiaque couplée à une antibiothérapie efficace a permis
la guérison complète de nombreuses EI, elle a, par contre, permis l’apparition
d’une nouvelle forme clinique d’endocardites : les EPV. Ces endocardites sur
PV ont vu leur nombre croitre avec l’essor de la chirurgie cardiaque à cœur
ouvert.
23
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
PRINCIPAUX TYPES DE PROTHESES
VALVULAIRES
Il existe deux grands types de prothèses valvulaires : les prothèses
mécaniques faites de matériaux inertes et les prothèses biologiques ou
bioprothèses dont l’origine est le plus souvent animale.
1 - LES PROTHESES MECANIQUES :
Elles sont constituées de :
un anneau d’insertion métallique qui sert à fixer la prothèse sur
l’anneau mitral ou aortique, plus rarement tricuspidien.
un
élément
mobile,
de
constitution
variable
et
dont
les
mouvements, sous l’effet des variations de pression dans les
cavités situées de part et d’autre de la prothèse, vont ouvrir et
fermer alternativement la prothèse.
Pour les plus anciennes prothèses, l’élément mobile est une bille en
silastic se déplaçant entre l’anneau d’insertion recouvert de dacron et une
cage en titane (prothèse de Starr-Edwars). Des prothèses à disque sont
apparues ensuite, dont le chef de file est la valve de Bjork-Shiley.
Ultérieurement, des prothèses dont l’élément mobile est fait de deux hémidisques ou ailettes en carbone pyrolytique sont apparues et sont actuellement
les plus largement utilisées (prothèses de Saint-Jude, Sorin, Tekna...) [9]
Les prothèses mécaniques actuelles ont une excellente durabilité et
devraient en principe durer toute la vie du patient, leur inconvénient majeur est
de nécessiter un traitement anticoagulant à vie et parfaitement équilibré.
24
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Fig1. Les prothèses à bille (Starr-Edwards, Smelloff-Cutter)
Fig2. Les prothèses à monodisque basculant (Björk-Shiley,
Medtronic Hall, AllCarbon).
Fig3. Les prothèses à double ailettes (St Jude Medical, Edwards Mira,
ATS, Bicarbon,Carbomedics,..)
25
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
2 - LES PROTHESES BIOLOGIQUES :
Les prothèses biologiques comportent une armature métallique sur
laquelle s’insèrent 3 valves biologiques, le plus souvent des sigmoïdes
aortiques de porc (bioprothèses de Hancock, de Carpentier Edwards…) plus
rarement de péricarde de veau, ce sont des hétérogreffes ou xénogreffes.
Certaines prothèses récentes ne comportent pas d’armature (valves
‘stenless’). Des homogreffes sont également utilisées, Il s’agit de valves
d’origine humaine, provenant de donneurs d’organes. Leur durabilité serait
meilleure que celle des bioprothèses d’origine animale, mais leur usage est
limité du fait des problèmes de disponibilité au niveau des banques d’organes.
Dans de rares cas, la propre valve pulmonaire du patient est utilisée pour
reconstruire la valve aortique et la région avoisinante ; il s’agit alors d’une
autogreffe, utilisée dans l’opération de Ross.
L’avantage essentiel des prothèses biologiques est de ne pas nécessiter
de traitement anticoagulant et de comporter un moindre risque de
complications,
notamment
thrombo-emboliques,
que
les
prothèses
mécaniques ; leur inconvénient majeur est la durabilité médiocre, qui n’excède
guère 10ans. La dégénérescence est d’autant plus rapide que le patient est
plus jeune. De nos jours, et sauf cas particuliers (contre-indication au
traitement anticoagulant…) elles ne sont plus implantées en dessous de l’âge
de 75ans. [10]
26
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
EPIDEMIOLOGIE
La fréquence relative des EPV varie selon les séries de 12 à 35% de
l’ensemble des EI [11, 12,13]. Les porteurs de prothèse représentaient 22% et
16% des cas d’endocardites colligés dans les enquêtes épidémiologiques
conduites en France en 1991 et 1999 respectivement, ce qui illustre la
majoration considérable du risque d’endocardite associé à l’existence d’une
prothèse [14,15]. Dans une autre étude, parmi 171 patients porteurs de
prothèse valvulaire ayant présenté une infection nosocomiale bactériémique,
33% avaient une endocardite constituée au moment du diagnostic de la
bactériémie, et 11% supplémentaires développaient une endocardite en
moyenne 45 jours après la bactériémie initiale, malgré une antibiothérapie
adaptée et quelle que soit la durée de ce traitement [16].
L’incidence des EI après pose d’une PV varie entre 0,2 et 0,8 % par
année-patient et le taux de survie sans endocardite est d’environ 95 % à
10ans. Sur 25 923 patients ayant bénéficié de la pose d’une PV recensés
dans 22 études, 2,9 % développaient une EI, dont un tiers au cours des 2
premiers mois après l’insertion de la prothèse [17]. L’incidence est en effet
maximale autour de la cinquième semaine après le geste opératoire, elle
décroît ensuite progressivement pour se stabiliser à partir de la deuxième
année [18].
Le risque de survenue d’une EI sur prothèse ne semble pas
significativement dépendant du type de prothèse (mécanique ou biologique)
ou du site d’implantation (mitral ou aortique). En revanche, c’est le fait que la
pose de la prothèse ait été motivée par les complications d’une EI qui semble
constituer le principal facteur de risque de survenue d’une EI sur prothèse
[18]. En effet, le risque de récidive d’endocardite après un premier épisode
traité par remplacement valvulaire est de l’ordre de 20 % à 10 ans [19].
27
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
PHYSIOPATHOLOGIE
1- PHYSIOPATHOLOGIE DES EI SUR VALVES NATIVES :
Dans les endocardites expérimentales deux conditions sont
nécessaires à l’enclenchement de l’infection : la lésion de l’endocarde et le
microorganisme. Plus le microorganisme est virulent et moins la lésion de
l’endocarde doit être importante et réciproquement.
a- Atteinte de l’endocarde :
Elle aboutit, qu’elle que soit sa cause, à une lésion endothéliale fibrinoplaquettaire stérile susceptible d’être colonisée secondairement par les
germes. Ceci se produit à la faveur des « lésions de jet » dues à des
anomalies rhéologiques dans les ventricules lors de l’éjection ou lors de la
régurgitation du sang. Le deuxième facteur favorisant la colonisation est l’effet
Venturi qui explique aussi le siège des végétations dans l’endocardite.
Immédiatement après une zone de rétrécissement, la pression est plus basse
et les turbulences sont plus faibles ce qui favorise la fixation et le
développement des germes. C ‘est pour ces raisons que les végétations se
situent à la face ventriculaire des sigmoïdes aortiques dans l’insuffisance
aortique. [4]
Les lésions de jet, le gradient de pression, la zone de moindre pression et
de moindre turbulence sont les conditions favorables au développement d’une
endocardite.
b- Microorganismes :
Ils se fixent sur l’endocarde à l’occasion d’une bactériémie. Pour ce faire,
il faut que le germe ait une résistance à l’activité bactéricide naturelle du
sérum et des propriétés d’adhérences particulières. Il faut également des
anticorps agglutinants qui entrainent la formation d’amas bactériens
permettant à un plus grand nombre de microorganismes de se fixer en une
seule fois. [4] (Fig. n°4)
28
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Fig. 4 : Pathogénie de l’endocardite infectieuse.
29
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
2 -PHYSIOPATHOLOGIE DES EI SUR PROTHESE VALVULAIRE :
Comme dans les endocardites sur valves natives, la lésion primaire de
l’EPV est la végétation. Elle se constitue d’un agrégat fibrinoplaquettaire
initialement stérile, qui se forme au niveau d’un tissu endothélial remanié du
fait des perturbations microcirculatoires ou du contacte avec le matériel
étranger, et sur lequel viennent ensuite se greffer des bactéries circulantes. La
nature
et
la
localisation
du
tissu
remanié,
et
par
conséquent
la
physiopathologie de l’EPV et les lésions anatomiques qu’elle induit, varient en
fonction de la nature de la prothèse [20].
a- Infection sur prothèse mécanique :
Dans les infections sur prothèse mécanique, le processus infectieux
prend en règle naissance au niveau des sutures et de l’anneau qui lient la
prothèse au tissu cardiaque de l’hôte. En effet, les bactéries ne peuvent pas
adhérer directement au matériel prothétique métallique ou polymérique luimême. La colonisation puis l’infection aboutissent alors à un abcès périannulaire qui peut entraîner une désinsertion prothétique ou diffuser dans le
tissu cardiaque adjacent.
b- Infection sur bioprothèse :
Dans les endocardites sur bioprothèses, l’infection prend naissance au
niveau des valves prothétiques elles-mêmes, mécanisme plus proche de celui
observé dans les endocardites sur valves natives. Le matériel biologique est
recouvert d’une matrice de fibrinogène et de glycoprotéines sur laquelle se
forment les végétations.
30
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Le processus infectieux va ainsi aboutir à la destruction des valves et/ou
à la formation de volumineuses végétations qui peuvent parfois obstruer la
circulation sanguine [21]. Les homogreffes ou autogreffes sembleraient plus
résistantes aux infections. Il n’est cependant pas démontré clairement qu’elles
exposent à un moindre risque d’EPV. Toutefois, les EPV sur tissu humain
seraient moins extensives, ce qui pourrait permettre
fréquente par le traitement médical seul.
31
une guérison plus
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Matériel
et méthodes
32
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Le but de cette étude rétrospective est d’analyser d’une part, les
caractères épidémiologiques, cliniques, bactériologiques et anatomiques des
endocardites sur prothèse valvulaire, et d’autre part, les facteurs de risque, les
facteurs
du
pronostic
ainsi
que
les
modalités
thérapeutiques
et
prophylactiques de cette maladie.
La période d’étude s’étend de janvier 2000 à décembre 2007. Les
malades ont été recrutés dans le service de cardiologie de l’Hôpital Militaire
d’Instructions Mohammed V (l’HMIMV) devant un faisceau d’arguments
cliniques, échocardiographiques et microbiologiques.
1- CRITERES D’INCLUSION :
a- Critères diagnostiques :
Dans la littérature, les critères du diagnostic d’endocardite infectieuse
sont variables selon les auteurs, il en est de même pour les critères
diagnostiques des EPV, la notion d’EI précoce ou tardive ainsi que l’évolutivité
infectieuse lors des réinterventions [1].
Devant la difficulté du diagnostic de l’endocardite infectieuse sur valve
native et encore plus en l’absence de critères objectifs de diagnostic de l’EPV,
l’actuelle classification de Duke [22], modifiée par Li et Al [23] s’est imposée
comme l’outil de référence, bien validé, à la fois sensible et spécifique pour
l’endocardite sur valve native mais peut être prise par défaut pour l’EPV.
Le diagnostic d’EPV chez nos patients a tenu compte des critères de
Duke révisés par Li et al (Fig. n°5 et 6)
33
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Classification diagnostique des endocardites infectieuses selon les critères
de Duke, modifiés par Li et al. – les critères diagnostiques
Critères majeurs
 Hémocultures positives :
Deux hémocultures positives :
streptocoques viridans, Streptococcus bovis, groupe HACCEK, ou
Staphylococcus aureus communautaire ou entérocoque, en l'absence de foyer
infectieux primitif.
Hémocultures positives de façon persistante au même micro-organisme.
Hémoculture positive à Coxiella burnetii, ou titre IgG phase 1 > 800.

Démonstration de l'atteinte endocardique :
Signes échocardiographiques : végétation, abcès ou nouvelle fuite
périprothétique.
Signes cliniques : souffle de fuite valvulaire d’apparition récente.
Critères mineurs
 Prédisposition : cardiopathie à risque ou toxicomanie intraveineuse.
 Fièvre : > 38,0 °C
 Phénomènes vasculaires : emboles septiques dans un gros tronc artériel,
infarctus pulmonaires, anévrisme mycotique, hémorragie intracrânienne,
hémorragies conjonctivales, taches de Janeway.
 Phénomènes immunologiques : glomérulonéphrite, faux panaris d'Osler, taches
de Roth, facteur rhumatoïde.
 Arguments microbiologiques : hémocultures positives mais ne vérifiant pas
la définition ci-dessus d'un critère majeur, ou démonstration sérologique d'une
infection évolutive due à un micro-organisme susceptible de causer une
endocardite.
Fig. 5 : Les critères diagnostiques des endocardites infectieuses.
34
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Classification diagnostique des endocardites infectieuses selon les critères de
Duke, modifiés par Li et al. – les classes diagnostiques
Endocardite certaine
 Critères histologiques :
Micro-organismes : démontrés par la culture ou l'examen histologique
d'une végétation, d'une végétation ayant embolisé ou d'un abcès
intracardiaque, ou
Lésions histologiques : végétation ou abcès intracardiaque avec aspect
histologique d'endocardite évolutive.
 Critères cliniques (tels que définis dans le Tableau précédent)
2 critères majeurs, ou
1 critère majeur et 3 critères mineurs, ou
5 critères mineurs
Endocardite possible
1 critère majeur et 2 critères mineurs, ou
3 critères mineurs
Endocardite exclue
Diagnostic différentiel expliquant les signes cliniques d'endocardite, ou
Disparition des manifestations d'endocardite, en l'absence — ou avec
moins de 4 jours — d'antibiothérapie, ou
Absence de lésions histologiques d'endocardite à l'intervention ou à
l'autopsie, en l'absence — ou avec moins de 4 jours — d'antibiothérapie.
Fig. 6 : Les classes diagnostiques des endocardites infectieuses
35
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
b- Le délai entre le remplacement valvulaire et les premiers signes
d’EI :
2 groupes sont définis selon le délai écoulé entre le remplacement
valvulaire et les premiers signes d’EI : [24]
EPV précoce : survenant
moins de 2 mois après l’intervention
chirurgicale.
EPV tardive : survenant après le 2ème mois postopératoire.
c- Critères bactériologiques :
En plus d’un bilan général comprenant une NFS, VS, CRP et
ionogramme, tous nos patients ont fait l’objet de :
HEMOCULTURES : les hémocultures pratiquées avant tout traitement
antibiotique chaque fois que possible ont constitué un des éléments capitaux
du diagnostic et du traitement. L’incubation a été poursuivie pendant 4
semaines.
CULTURES DE VALVES : lorsque les patients sont réopérés, la valve
prothétique prélevée est mise en culture dans les milieux au sang aérobies et
anaérobies avec une incubation d’un mois.
d- Critères échocardiographiques :
Tous nos patients ont fait l’objet d’une échographie trans-thoracique
(ETT) et d’une échographie trans-œsophagienne (ETO)
36
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Résultats
37
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
1- CARACTERISTIQUES DES PATIENTS :
a- Sexe : Parmi nos 15 patients, 11 sont des hommes (73%) et 4 sont
des femmes (27%).
b- Age : (au moment de l’endocardite)
La fourchette d’âge va de 22 à 58 ans
-Pour les hommes, la fourchette d’âge va de 22 à 58 ans avec une
moyenne de 44,78 ± 13,8 ans.
-Pour les femmes, la fourchette d’âge va de 34 à 44 ans avec une
moyenne de 38,75 ± 9,3 ans.
c- Terrain : Parmi les 15 malades, 2 patients avaient une insuffisance
rénale (IR), 2 étaient hypertendus, 2 étaient diabétiques, un patient avait un
antécédent d’AVCI, 2 patients avaient des antécédents de cholécystectomie et
un patient a été opéré d’un abcès anal.
2- DONNEES CONCERNANT LA PERIODE ANTERIEURE A L’EPV:
Le tableau n°1 résume les principales caractéristiques des patients
a- Valvulopathie initiale :
9 patients présentaient une atteinte monovalvulaire.
2 valvulopathies aortiques : 1 rétrécissement, 1 maladie.
7valvulopathies mitrales : 3 insuffisances, 2 rétrécissements, 2
maladies.
38
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
6 patients présentaient une atteinte plurivalvulaire mitro-aortique :
4 RM + IA
1 IM + IA
1 IM + MA
Chez 14 patients, l’origine de la valvulopathie était rhumatismale, un
patient avait une valvulopathie dégénérative.
b- Classe NYHA préopératoire : (cf annexe I)
Tous les patients étaient symptomatiques :
3 patients présentaient une dyspnée d’effort (stade 2).
9 patients avaient une gêne marquée pour des efforts modérés
(stade3)
3 patients étaient gênés au repos (stade 4).
c- Index cardiothoracique préopératoire : (cf annexe II)
1 patient avait une radiographie pulmonaire normale.
4 patients avaient une cardiomégalie modérée V1.
3 patients avaient une cardiomégalie V2.
7 patients avaient une cardiomégalie V3 avec des signes
radiologiques d’insuffisance cardiaque gauche.
39
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
d- Foyers infectieux préopératoires :
La recherche de foyers infectieux comportait systématiquement :
une radiographie pulmonaire (face et profil).
un cliché panoramique dentaire et une consultation stomatologique.
une radiographie des sinus et une consultation ORL.
un examen cytobactériologique des urines.
une consultation gynécologique pour les sujets de sexe féminin.
Parmi les 15 patients ,4 présentaient un foyer infectieux préopératoire
dont 3 avaient un foyer dentaire et un patient présentait une infection urinaire.
e- Les prothèses valvulaires : (primo-intervention)
Pour les 15 malades, 21 prothèses valvulaires (6 doubles prothèses) ont
été implantées initialement. Toutes les prothèses étaient mécaniques :
2 prothèses aortiques 13 %
7 prothèses mitrales 47%
6 prothèses aortiques et mitrales 40 %
f -Complications postopératoires : (primo-intervention)
Après l’implantation des prothèses, 2 patients avaient présenté des
complications infectieuses de type pneumopathie d’évolution favorable sous
traitement, aucun patient n’avait présenté d’infection de la cicatrice de
stérnotomie A noter qu’un patient avait présenté un accident embolique de
type AIT avec une hémiplégie réversible en moins de 24h.
40
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
N°
âge
sexe
EPV
valve
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
44
43
40
39
37
52
51
58
34
22
51
44
38
40
54
F
M
F
M
F
M
M
M
F
M
M
M
M
M
M
T
T
T
T
P
T
T
T
T
P
P
P
T
T
T
M-A
M-A
M
M-A
M
M
A
M
M
M-A
M-A
M
M-A
M
A
Délai
Apparition
EPV
10ans
11ans
10ans
8ans
2mois
5ans
1an
5mois
9mois
12j
1mois
10j
2ans
5ans
8ans
er
Germe
Délai entre
er
1 signes et
début ATB
Durée
ATB
Type de
traitement
Délai entre 1
signes et
réintervention
Strep V
Staph
BGN
BGN
Strep V
Staph
Staph
Staph
BGN
-
1 mois
15 j
3mois
1mois
2mois
3sem
15j
1sem
20j
2j
1sem
3j
45j
21j
1mois
6sem
7sem
6sem
6sem
2j
6sem
6sem
4sem
6sem
40j
6sem
6sem
6sem
50j
6sem
Chir
Chir
Med
Chir
Med
Chir
Chir
Chir
Med
Chir
Chir
Med
Chi
Med
Med
5sem
8sem
7sem
6sem
5sem
3sem
1sem
4sem
7,5sem
-
Tableau n°1 : Principales caractéristiques des patients de l’étude.
M : masculin Med : médical
M : mitrale
Chir : chirurgical
F : féminin
T : tardive
J : jours
P : précoce
S : semaine
BGN : bacille gram négatif
m : mois
Staph : staphylocoque
Strept V : streptocoque vidans
41
décès
+
-
Durée
suivi
6m
10 m
2m
+
+
-
-
1 an
+
+
-
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
3- DONNEES CLINIQUES DE L’EPV :
a -Délai entre la primo-intervention et l’EPV :
Ce délai permet de distinguer 2 types d’EPV :
- Les EPV précoces survenant dans les 2 premiers mois suivant
l’implantation.
- Les EPV tardives survenant après les 2 premiers mois suivant
l’implantation.
Le tableau n°2 résume la répartition des EPV en fonction de la position
de la prothèse.
Parmi les 15 patients, 4 ont présenté une EPV précoce (10j – 1mois) et
11 ont présenté une EPV tardive (5 mois – 11 ans). (Tableau n°2)
b- SIGNES CLINIQUES :
Un syndrome fébrile était présent chez 11 patients, accompagné de façon
variable de myalgies, d’arthralgies et d’AEG. D’autres manifestations
associées à la fièvre sont notées à type de brulures mictionnelles (2 cas), de
sinusite (1cas) et de sepsis sévère (1cas).
L’examen physique a permis de noter un souffle cardiaque chez 6
patients, une splénomégalie dans 1 cas et des signes cutanés chez 1 patient.
Les signes d’insuffisance cardiaque étaient présents chez 8 patients. (Tableau
n°3 et 4)
42
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
EPV
Précoce
Tardive
Total
Aortique
0
2
2
Mitrale
2
5
7
Mitro-aortique
2
4
6
Total
4
11
15
Valve
Tableau2 : Répartition des EPV en fonction de la position
de la prothèse :
Nombre
Pourcentage
-Fièvre
11
73%
-Souffle cardiaque*
6
40%
-Splénomégalie
1
7%
-Signes cutanés
1
7%
-Accidents neurologique
2
13%
-Embolie systémique
1
7%
-Insuffisance cardiaque
8
53%
-Choc
3
20%
-Anémie
8
53%
-Hyperleucocytose
7
47%
*nouveau souffle de régurgitation, ou aggravation d’un tel souffle préexistant.
Tableau n°3 : Données cliniques :
43
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
EPV Précoces EPV Tardives
n=4
n = 11
-Fièvre
2
9
-Souffle
1
5
-Splénomégalie
0
1
-Signes cutanés
0
1
-Accident Neurologique
1
1
-Embolie
0
1
-Insuffisance cardiaque
2
6
-Choc
2
1
-Anémie
2
6
Hyperleucocytose
2
5
Tableau n°4 : Répartition des signes cliniques en fonction du type d’EPV
EPV
PRECOCES
TARDIVES
TOTAL
1
1
2
Staphylocoque S
1
1
2
Streptocoque V
_
2
2
BGN
_
3
3
Négatives
2
4
6
Hémoculture
Staphylocoque
coagulase négative
Tableau n°5 : Résultats des hémocultures en fonction du type d’EPV :
44
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
c -Résultats des hémocultures :
Tous nos patients ont bénéficié des hémocultures dés le 1er jour de leur
admission, les hémocultures ont été négatives chez 6 patients, chez les 9
autres patients, elles ont
permis d’isoler un staphylocoque (4 cas), un
streptocoque (2 cas) et un BGN (3 cas). (Tableau n°5)
d- Porte d’entrée :
Sur les 15 malades, une porte d’entrée est relatée dans 4 cas ; deux
portes d’entrée dentaires, une porte d’entrée urinaire et une porte d’entrée
pulmonaire.
e- L’échocardiographie :
L’échocardiographie
trans-thoracique
et
l’échographie
trans-
œsophagienne ont été réalisées chez tous nos patients. (Tableau n°6)
L’échocardiographie a permis d’objectiver des végétations microbiennes
(8 cas), des abcès paravalvulaires (2 cas), des désinsertions prothétiques (5
cas) ainsi que des fuites aortiques (3 cas) et mitrales (3 cas).
En fait, l’échocardiographie transthoracique a été contributive pour le
diagnostic d’EPV que chez 3 malades (20%), alors que l’échocardiographie
transoeophagienne a été contributive chez 10 malades (67%), parmi ces 10
malades, 2 avaient une EPV précoce et 8 une EPV tardive.
45
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Aortique
Mitrale
Double
Total
Végétations
1
4
3
8
Abcès
1
0
1
2
Désinsertion
0
2
3
5
Fuite aortique
1
0
2
3
Fuite mitrale
0
1
2
3
Tableau n°6 : Résultats de l’échocardiographie :
46
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Fig. n°7 : ETO montrant une fuite paraprothétique par désinsertion partielle de la prothèse :
Fig. n°8 : ETO montrant une végétation avec désinsertion partielle de la prothèse
47
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Fig. n° : ETO montrant une végétation sur le point d’amarrage de la prothèse mitrale :
Fig. n°10 : ETT chez le même patient de la figure n° 9 en coupe apicale des 4 cavités avec
absence de végétation au niveau de la prothèse mitrale :
48
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
f -Complications :
Les complications qui ont émaillé l’évolution de la phase initiale y compris
la période du traitement médical sont représentées dans les tableaux n°7 et 8.
Il s’agit d’embolie systémique (3cas), d’insuffisance cardiaque (8cas) et
d’état de choc (3cas).
Nous avons déploré 5 décès soit un taux de mortalité de 33%, les causes
des décès ont été un choc cardiogénique (2cas), un sepsis sévère (1cas) et
un arrêt cardiocirculatoire (2cas). (Tableau n°7 et n°8)
49
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Valves
Mitro-
Aortique
Mitrale
Embolies cérébrales
1
0
1
2
13%
Embolies spléniques
0
0
1
1
7%
Insuffisance cardiaque
2
3
3
8
53%
Etat de choc
1
0
2
3
20%
Décès
1
2
2
5
33%
Complications
Total
aortique
Tableau n°7 : Complications en fonction du type de prothèse
Précoce
Tardive
TOTAL
Embolies cérébrales
1
1
2
Embolies spléniques
0
1
1
Insuffisance cardiaque
2
6
8
Etat de choc
2
1
3
Décès
3
2
5
Tableau n°8 : Complications selon le délai de survenue des EPV
50
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
4 -TRAITEMENT :
a- Traitement médical :
a-1) - L’antibiothérapie :
Le traitement antibiotique a été instauré chez tous les patients.
L’antibiothérapie utilisée a été basée sur une association bactéricide
administrée par voie intraveineuse, régulièrement répartie sur le nycthémère
et prolongée pendant 6 semaines.
Le délai entre les premiers signes d’EPV et le début du traitement a été
en moyenne de 25,33j pour l’ensemble des patients avec 17j pour les EPV
précoces et 28,36j pour les EPV tardives.
Notre choix probabiliste des antibiotiques (ATB) était orienté par le délai
de survenue de l’EI avant les résultats de l’hémoculture. Le traitement ATB
était reconduit ou rectifié selon les données de l’antibiogramme.
Le schéma thérapeutique initial associait :
Pour les formes précoces dont le profil microbiologique est caractérisé
par la fréquence des infections à staphylocoque :
Vancomycine 30mg/kg/j sans dépasser 2g/j pendant 6 semaines.
+
Gentamycine 3-5mg/kg/j pendant 2 semaines.
Pour les formes tardives à profil microbiologique proche de celui des
EI sur valves natives :
Ampicilline 200mg/kg/j pendant 6 semaines.
+
Gentamycine 3-5mg/kg/j pendant 2 semaines.
51
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Après
les
résultats
des
hémocultures
et
de
l’antibiogramme,
l’antibiothérapie a été modifiée chez 4 patients.
L’ensemble des
malades ont reçu une antibiothérapie sur une durée
moyenne de 40 ± 23 j.
a-2) - Anticoagulants :
Pour les prothèses mécaniques, les AVK ont été remplacés par
l’héparinothérapie, les doses étant adaptées pour obtenir un TCA du malade
entre 2 et 3 fois celui du témoin.
a-3) - Autres traitements :
Les diurétiques de l’anse et parfois les diurétiques distaux ont été utilisés
chez 4 patients en insuffisance cardiaque associés aux IEC quand la tension
artérielle le permettait.
Les digitaliques ont été instaurés en cas d’ACFA. Les patients en état de
de choc ont reçu des inotropes positifs.
b- Traitement chirurgical : (réintervention)
Parmi les 15 patients, 9 ont été réopérés à un stade plus ou moins
précoce de l’EPV. Les motifs de l’intervention ont été une défaillance
hémodynamique chez 4 patients, un non contrôle du processus infectieux
chez 4 patients et les 2 motifs chez un patient. (Tableau n°9)
52
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Le délai entre le début du traitement médical et la réintervention est en
moyenne de 17 j :
13 j pour les EPV précoces.
19 j pour les EPV tardives.
Les corrélations entre les données échocardiographiques et les
constatations anatomiques montrent que l’échocardiographie n’a pas fait le
diagnostic de 5 lésions sur les 16 constatées en per opératoire.
Parmi les 9 patients opérés, 6 ont bénéficié d’un double remplacement
valvulaire, 2 d’un remplacement valvulaire mitral et un d’un remplacement
valvulaire aortique. (Tableau n°10)
53
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Indication
Précoce
Tardive
Total
HEMODYNAMIQUE
2
2
4
INFECTIEUSE
0
4
4
MIXTE
0
1
1
TOTAL
2
7
9
50%
63%
60%
%
Tableau n°9 : Indication de la réintervention selon le moment
de survenue de l’EPV :
Echocardiographie
Constatations anatomiques
Aortique
Mitrale
Double
Aortique
Mitrale
Double
Végétation
1
2
3
1
3
4
Abcès
1
0
0
1
0
1
Désinsertion
0
2
2
1
2
3
Tableau n°10 : Comparaison entre échocardiographie
et constatations anatomiques :
54
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
c- Evolution Post-Opératoire :
Les complications post-opératoires relevées ont été un pneumothorax
drainé, un BAV régressif, une poussée d’insuffisance ventriculaire gauche
jugulée sous traitement et une broncho-pneumopathie traitée chez 3 patients.
Parmi les 5 patients décédés, 3 sont décédés après l’intervention. Les
causes de ces décès ont été un arrêt cardiocirculatoire chez 2 patients et un
choc septique chez le troisième patient.
55
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Discussion
56
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
1-EPIDEMIOLOGIE-ETIOLOGIE :
a – Incidence - prévalence :
La fréquence de survenue des EPV dans notre contexte est estimée à
2,6%. Dans la littérature, elle va de 0.3% à 1,2% patient/année selon les
séries [25,26]. Cette fréquence a évolué au cours du temps : elle était proche
de 10% vers 1960 et se situe actuellement aux alentours de 0,7% en moyenne
[25,27]. Cette évolution peut être mise sur le compte des progrès de
l’antibioprophylaxie périopératoire et de l’amélioration des techniques
chirurgicales. Quoi qu’il en soit, l’évaluation précise de la fréquence de
survenue des EPV est très difficile car, selon les critères diagnostiques
choisis, le risque de surestimer ou au contraire de sous estimer cette
fréquence est toujours présent [28].
Actuellement,
l’endocardite
sur
prothèse
constitue
le
1/5
des
endocardites infectieuses avec un pourcentage de 10 à 30% [28]. Elle occupe
16% dans le french survery [29], 26% dans l’Euro Heart survery [30] et 20,1%
dans l’ International Collaboration on Endocarditis [31].
b – Délai d’apparition de L’EPV ; type et position des prothèses :
Des auteurs ont tenté de définir si le type de prothèse (biologique ou
mécanique) ou sa position influence le risque de survenue d’une greffe
bactérienne. Initialement, il semblait se dégager un plus grand risque pour les
prothèses aortiques et les remplacements valvulaires multiples, avec même
une fréquence 2 fois plus importante en position aortique qu’en position
mitrale et 3 fois plus importante pour les remplacements valvulaires multiples.
57
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
VAHANIAN,
ne trouve pas de différence significative entre les prothèses
aortiques et mitrales, ni entre les mono et les polyvalvulaires [32, 33, 34,35].
En tenant compte des études d’IVERT [36] et de CALDERWOOD [37], il
apparaît que les prothèses mécaniques sont infectées plus précocement à
cause probablement d’une contamination peropératoire plus fréquente, et le
risque est maximum dans les 3 premiers mois postopératoires. Pour les
hétérogreffes, le risque est maximum pour les EPV tardives après le 12 ème
mois postopératoire. Cependant au-delà de 5ans, le risque d’EPV redevient
égal entre les prothèses biologiques et les prothèses mécaniques. La
fréquence entre les endocardites sur prothèses aortiques et mitrales est
comparable, alors que le risque est plus important pour les remplacements
valvulaires multiples [36,37].
Dans notre série, nous avons constaté une fréquence légèrement
supérieure de l’EPV en position mitrale par rapport à la position aortique.
c – Caractéristiques des patients :
Dans notre étude, la proportion des sujets de sexe masculin est de 73%
(11/15) et celle des sujets de sexe féminin est de 27% (4/15).
Une étude comparative réalisée chez 288 patients dont 36% étaient des
femmes, a montré que l’incidence de l’EPV précoce était de 42% chez les
hommes
et de 49% chez les femmes et que l’infection survenait plus
fréquemment au niveau de la valve mitrale chez les femmes (54% vs 39%) et
au niveau de la valve aortique chez les hommes (50% vs 29%) [38].
58
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
La moyenne d’âge pour les 15 malades de notre série est de 43,13 ans
avec 44,72ans pour les hommes et 38,75ans.
L’âge moyen de survenue des endocardites sur valves natives a
progressivement augmenté, il n’est d’ailleurs pas rare actuellement de
rencontrer cette maladie chez des malades de 60 à 80ans [4]. Ceci est en
rapport avec l’allongement de l’espérance de vie des patients porteurs de
valvulopathies.
Les
remplacements
valvulaires
sont
effectués
plus
tardivement, et l’âge de survenue des EPV est devenu plus élevé.
Dans notre contexte, et vu la nature de recrutement des patients dans
une formation hospitalière militaire, l’âge moyen de survenue de l’endocardite
infectieuse est plus jeune avec une prédominance masculine.
d – Facteurs de risque de survenue des EPV :
Le risque d’EPV est maximum 5 semaines après l’intervention, et il
diminue progressivement jusqu’au 12èmemois puis se stabilise et reste
constant [36].
Les antécédents d’endocardite, l’allongement du temps de circulation
extracorporelle augmentent le risque d’EPV. L’âge avancé constitue un facteur
de risque d’EPV tardives (surtout pour les remplacements multiples) [36, 37,
39,40].
e –Porte d’entrée:
Les données de la littérature montrent que les portes d’entrée des EPV
précoces sont avant tout iatrogènes et périopératoires. Pour les EPV tardives,
les portes d’entrée stomatologiques sont en déclin au profit des origines
urogénitales et digestives, en raison de la qualité accrue des soins dentaires
associés à l’antibioprophylaxie (44). (Tableau n°11)
Une porte d’entrée est retrouvée dans 27% des cas de notre série.
59
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
EPV
PRECOCES
TARDIVES
Portes d’entrée
n = 32
n = 75
Cutanée
21.8%
5.3%
Cathéter
12.5%
0%
CEC
40.6%
0%
Uro-génitale
4.5%
21.3%
Stomatologique
4.5%
18.6%
Digestive
0%
8%
Pulmonaire
0%
5.3%
81.2%
58 .6%
%portes d’entrée
Tableau n°11 : Portes d’entrées selon le type d’EPV à partir des résultats
de 4 séries de la littérature : [35, 41, 42,43]
60
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
2-DONNES CLINIQUES ET BIOLOGIQUES :
a- Clinique :
Un parallélisme clinique entre les EPV précoces et les endocardites
aigues sur valves natives, ainsi qu’entre les EPV tardives et les endocardites
subaigües sur valves natives, est frappant dans la majorité des cas [3].
Les EPV précoces évoluent sur un mode aigue avec fièvre souvent
élevée, modification de l’auscultation cardiaque, insuffisance cardiaque,
complications emboliques pouvant donner lieu à un purpura nécrotique et
signes d’invasion myocardique [3].
Les EPV tardives évoluent plus volontiers sur un mode subaigu avec
parfois fièvre isolée, splénomégalie et signes cutanés évocateurs de
vascularite ; et plus rarement une modification de l’auscultation.
L’anémie par hémolyse est un signe de dysfonction prothétique mais
n’est pas forcément corrélée à son degré de retentissement hémodynamique
[20,32]. La fièvre, l’insuffisance cardiaque et les accidents emboliques
systémiques sont les manifestations cliniques les plus courantes des EPV [5].
Les modifications de l’auscultation cardiaque sont mises en évidence de façon
très variable d’une série à l’autre.
Nos résultats sont comparables aux données de la littérature avec une
fréquence élevée de la fièvre, l’insuffisance cardiaque ainsi que les
complications neurologiques. (Tableau n°12)
61
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Notre série
TUGTEKIN
G.HABIB
Fièvre
73%
74,2%
95%
Souffle
40%
_
44%
Insuffisance cardiaque
53%
47,1%
31%
Accident neurologique
13%
17%
_
Embolie systémique
7%
15,7%
_
SMG
7%
10%
_
Signes vasculaires
7%
_
_
Anémie
53%
_
37%
Hyperleucocytose
47%
_
44%
Tableau n°12 : Fréquence des signes cliniques en comparaison avec 2 séries
de la littérature [28,45]
62
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
b – Hémoculture :
Nous avons colligé les résultats bactériologiques de 4 séries d’EPV dont
les critères de diagnostic sont similaires aux nôtres et pour lesquelles, la limite
entre EPV précoce et tardive est fixée à 2 mois. (Tableau n°13 et 14)
Ces résultats confirment la nette prédominance des staphylocoques au
cours des EPV précoces et des streptocoques au cours des EPV tardives. De
plus, ce sont ces formes tardives dont le spectre bactérien se rapproche le
plus des EI sur valves natives [20]. Calderwood a montré que la distribution
des microorganismes était la même lorsque l’infection survenait dans les 2
mois post-opératoires, entre le 2ème et le 6ème mois après l’intervention ou
entre le 6ème et le 12ème mois postopératoire [37]. Le germe prédominant étant
le Staphylocoque coagulase négative (58% des cas dans les 2 mois qui
suivent l’intervention, et 57% des cas dans l’année qui suit la chirurgie), au
delà du 12ème mois, les streptocoques deviennent majoritaires.
Dans notre étude, ce sont les staphylocoques qui sont le plus souvent
isolés puis arrive les BGN et enfin les streptocoques.
Les staphylocoques sont des germes majeurs de l’EPV, le
staphylocoque doré est plus souvent responsable d’EPV précoce.
Les streptocoques prédominent pour les EPV tardives [20], les
germes les plus souvent isolés sont les streptocoques non groupables, les
streptocoques du groupe D comprenant les entérocoques et le streptocoque
bovis. Les streptocoques non groupables sont moins souvent en cause au
cours des EPV, au profit des streptocoques du groupe D sans doute en raison
de l’attention particulière apportée aux soins dentaires chez les porteurs de
prothèses valvulaires et à la plus grande difficulté de contrôler les portes
63
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
d’entrée digestives et génito-urinaires qui sont à l’origine des EPV à
streptocoques du groupe D [28, 44,50].
- Les BGN sont plus rarement en cause et sont responsables d’EPV
précoces et tardives avec en tête les entérobactéries et les pseudomonas
[34,41].
Le groupe HACEK (Hémophilus Influenzae, Actinobacillus, Cardiobacterieum
hominis, Eikenella corrodens et Kingella-Kingi). Ces germes donnent des formes
particulièrement emboligènes [51], l’hémophilus notamment étant réputé pour
donner des végétations volumineuses [5]. Les portes d’entrée de ces BGN
sont
surtout
iatrogènes :
cathétérisme
cardiaque,
cathéter
veineux,
explorations digestives, urinaires ou gynécologiques, chirurgie cardiaque [52].
- Les éléments fungiques se voient surtout dans les EPV précoces [41], le
plus souvent candida et aspergillus. Dans la plupart des cas, les hémocultures
restent négatives et l’identification se fait lors de l’étude anatomique de la
prothèse [44]. Le facteur favorisant de ces infections est la chirurgie cardiaque
sous CEC elle-même et la toxicomanie par voie veineuse [53].
- Le nombre d’EPV dites à hémocultures négatives est variable selon les
séries. LOPEZ estime qu’elles représentent 16% du total des EPV [46], mais
les résultats des hémocultures ne sont pas toujours aussi satisfaisants. Elles
sont négatives dans 5% des EPV précoces et 19% des EPV tardives dans une
étude de EVELYN [47]. La fréquence des hémocultures négatives dépend des
critères de diagnostic d’EPV, plus ces critères sont stricts et plus le taux d’EPV
à hémocultures négatives est bas [47]. Il faut aussi tenir compte des moyens
que l’on se donne pour isoler les germes qualité et techniques de prélèvement
64
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
sanguin, complexité et diversité des milieux de culture, conditions et durée
d’incubation.
Les hémocultures ont cependant leurs limites vis-à-vis de certains
germes comme les champignons et les germes à croissance intracellulaire, les
sérodiagnostics peuvent donc apporter une aide précieuse au diagnostic. La
négativité des hémocultures justifie donc des sérologies fungiques, le
sérodiagnostic de Wright et de Vidal, les sérologies de coxiella burnetii,
chlamydia, légionella [4,51]
Au total : les staphylocoques et les streptocoques sont les germes les
plus couramment rencontrés dans les EPV. Le spectre bactérien des
endocardites sur prothèses et sur valves natives s’est modifié au cours du
temps, à cause du développement des infections nosocomiales et de
l’amélioration des techniques bactériologiques, qui ont permis d’isoler des
germes dont la culture est plus exigeante. L’antibiothérapie à l’aveugle dans
les 2 semaines qui précèdent les hémocultures augmente considérablement le
nombre d’EPV à hémocultures négatives. Le recours aux sérodiagnostics peut
être d’une aide précieuse, notamment pour les EPV à germes dont la
croissance est intracellulaire.
65
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Micro organisme
S.TUGTEKIN
J.LOPEZ
51,4%
37%
30%
24%
20%
_
_
6%
Strepto bovis
12,9%
1%
Strepto viridans
12 ,9%
1%
Culture négative
_
16%
Staph coag negativ
Staph auréus
Staph épidermidis
BGN
Tableau n°13 : Comparaison des résultats bactériologiques
entre 2 séries : [45,46]
EVELYN
C.PIPER
EPV précoce
EPV tardive
EPV précoce
EPV tardive
Staphylocoque
52%
20%
18%
19%
Streptocoque
0%
25%
6%
15%
Entérocoque
24%
17%
6%
18%
HACEK
5%
19%
18%
8%
Tableau n °14 : Comparaison des résultats bactériologiques dans les EPV
précoces et tardives : [47,48]
66
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
3- APPORT DE L’ECHOCARDIOGRAPHIE :
L’ETT a été d’une aide limitée pour le diagnostic puisqu’elle n’a montré
des signes directs d’endocardite que dans 20 % des cas de notre série. Pour
l’ensemble des prothèses, une sensibilité de l’ETT pour détecter les
végétations de 15 à 30 % est rapportée avec une bonne spécificité.
L’ETO présente une meilleure sensibilité pour la détection des
végétations, 80 à 94% des cas avec une spécificité de 88 à 100 % suivant les
études [54]. Pour les EPV, surtout sur prothèses mécaniques, les résultats ne
sont pas aussi brillants, en raison des échos parasites générés par la prothèse
[24]. Si la présence de végétations affirme l’EPV, elle individualise aussi un
groupe de malades à plus haut risque de complications (embolies,
insuffisance cardiaque, mortalité notamment), indépendamment du siège et de
la taille des végétations [55, 56, 57,58]. Dans 2/3 des cas, les végétations ne
se modifient pas au cours de l’évolution de l’endocardite, notamment sous
l’influence des antibiotiques [59].
Les abcès myocardiques ou périvalvulaires constituent une autre lésion
directe de l’EPV. L’aspect typique correspond à un espace libre d’échos
autour de l’anneau aortique ou bien à une masse arrondie dense
paraprothétique qui peut secondairement s’excaver. Bien que ces abcès
soient anatomiquement fréquents, surtout pour les prothèses aortiques, ils
sont rarement mis en évidence par l’ETT [41]. ELLIS (60) rapporte une série
de 22 endocardites dont 17 EPV avec abcès confirmés anatomiquement, un
seul de ces patients présentait une image échographique typique. D’après
cette série, l’auteur présente les critères échographiques suivants, comme
évocateurs de la présence d’un abcès myocardique :
67
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
bascule de la valve,
anévrysme du sinus de Valsalva,
épaississement de la paroi de la racine aortique supérieur ou égale
à 10mm,
augmentation de la densité septale périvalvulaire (>14mm).
La valeur prédictive positive d’un ou de plusieurs de ces signes associés
est de 86 %. En l’absence de ces signes, la valeur prédictive négative est de
87%. L’ETO améliore la détection de ces lésions, sachant que l’exploration de
la valve aortique est moins aisée que pour la valve mitrale [51,61].
Récemment, elle a montré une sensibilité de 87% à 92% pour la détection des
abcès contre 28 à 46 % pour l’ETT, avec une spécificité de 95% [62, 63,64].
Les images échographiques indirectes d’EPV, traduisant une dysfonction
prothétique, sont plus souvent retrouvées. Les dysfonctions de prothèses
surviennent dans 25 à 76% des EPV (41). En ETT, les signes ne sont pas
toujours évidents. Pour la valve aortique, il peut s’agir d’un fluttering
diastolique mitral, évocateur de fuite aortique avec augmentation du volume
télédiastolique du VG ; une fermeture prématurée de la mitrale dans ce
contexte évoque une très mauvaise tolérance hémodynamique et invite à un
geste chirurgical en urgence [5, 41, 53,58]. Un épanchement péricardique doit
faire craindre un abcès myocardique périporthétique en cas d’atteinte aortique
[65]. Pour la valve mitrale, il peut s’agir d’un mouvement anormal antérieur de
la bille ou d’un disque prothétique en début de diastole, de l’augmentation du
diamètre auriculaire gauche et d’une normalisation de la cinétique du septum
68
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
interventriculaire [53]. Quelle que soit la position, une désinsertion est
évoquée sur un mouvement de bascule anormal de la prothèse [41, 53,61].
Actuellement, c’est le doppler cardiaque qui se montre le plus performant
pour dépister les dysfonctions valvulaires. Cet examen est capable de mettre
en évidence des fuites aortiques ou mitrales minimes et de préciser leur
origine valvulaire ou périvalvulaire [41, 58,61]. Cependant, pour les prothèses
valvulaires, il existe des fuites dites physiologiques [57,61]. En position mitrale,
elles sont fréquentes sur les valves à disque et à ailettes, et rares pour les
valves de
Starr et les bioprothèses [61]. En position aortique, les fuites
centrales sont beaucoup plus fréquentes pour tous les types de prothèses,
qu’en position mitrale. De plus, de petites fuites périprothétiques sont
détectées en postopératoire immédiat ; habituellement elles restent stables et
n’ont pas de valeur péjorative à terme [61]. Compte tenu de ces éléments, un
doppler cardiaque postopératoire de référence s’impose, Il permettra de juger
avec plus d’objectivité la valeur des petites fuites détectées dans un contexte
infectieux.
Enfin, l’imagerie TM et bidimensionnelle de l’ETT et de l’ETO permet
d’évaluer la sévérité du retentissement hémodynamique et le degré de
dysfonction ventriculaire gauche [41,58].
En accord avec ces différents auteurs, nous pensons qu’en cas de
suspicion d’EPV, un examen échocardiographique couplé au doppler
cardiaque doit être systématique. La répétition de ces examens dans le temps
peut permettre d’apprécier l’évolutivité de la maladie et de ne pas prendre de
retard sur les décisions thérapeutiques.
69
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
4– LES COMPLICATIONS DE L’EPV :
L’insuffisance cardiaque a été la complication la plus fréquente dans
notre série devant l’anémie, l’état de choc et les accidents emboliques. Elle est
le plus souvent due à une dysfonction de la prothèse, mais elle peut aussi être
en rapport avec une myocardite infectieuse ou une myocardiopathie
ischémique. [39,66]
Les abcès myocardiques par extension périprothétique de l’infection, sont
plus fréquents aux cours des EPV sur prothèses mécaniques
que sur
bioprothèses. Ils se manifestent principalement par l’apparition de troubles
conductifs auriculo-ventriculaires d’aggravation progressive, la survenue de
péricardites, la formation de fistules intracardiaques [7, 65, 67, 68,69]. La
persistance de la fièvre ou sa réapparition sous antibiothérapie doit faire
évoquer l’existence d’une invasion infectieuse myocardique.
La péricardite peut aussi avoir une autre signification. Une localisation
infectieuse directe, des micro-embolies coronaires septiques, un anévrysme
mycotique du sinus de Valsalva peuvent aussi engendrer une péricardite
purulente ou séro-fibrineuse [65].
L’insuffisance coronaire et l’infarctus myocardique bien que rares,
peuvent se rencontrer à l’occasion d’embolies de fragments de végétations
[4,72].
La fréquence des complications artérielles emboliques varie selon les
séries de 20 à 60% des EPV [70,71]. Elles peuvent toucher tous les viscères
et peuvent parfois révéler la maladie par un syndrome ischémique [72]. Les
embolies peuvent donner lieu à des métastases septiques. C’est le cas des
infarctus spléniques suppurés dont 1% sont symptomatiques, 2.5% évoluent
vers la suppuration avec un risque de rupture rare mais dont la mortalité
s’élève à 60% [73]. Les embols artériels peuvent engendrer aussi la formation
70
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
d’anévrysme mycotiques qui peuvent rester asymptomatiques ou donner un
syndrome de compression des structures de voisinage, enfin, ils peuvent se
rompre [72,74]. Si une décision de traitement chirurgical de l’EPV est prise, il
est souhaitable d’effectuer une cure chirurgicale de l’anévrysme mycotique en
premier. Tout syndrome douloureux abdominal nécessite une échographie et
éventuellement un scanner abdominal [44,73].
Les complications neurologiques sont la conséquence des complications
artérielles. Elles peuvent révéler l’EPV [39], il s’agit d’anévrysmes mycotiques
cérébraux et sont fréquemment révélés par une hémorragie cérébrale due à
une rupture anévrysmale [72, 74,75]. Tout trouble neurologique y compris des
céphalées persistantes, doit être exploré par un scanner cérébral [44,75] car
les signes annonciateurs régressifs, précédent la rupture anévrysmale de 14j
en moyenne avec dans ce cas, une mortalité de 47%. L’artériographie des
troncs cérébraux s’impose avant un geste neurochirurgical [75]. Ces
complications neurologiques sont responsables d’une mortalité lourde et
peuvent contre indiquer le recours à la chirurgie pour traiter l’EPV [72,75].
L’atteinte rénale peut être mineure avec protéinurie et hématurie
microscopique isolées dont la valeur diagnostique est importante. Parfois, les
complications rénales sont plus sévères, comme c’est le cas dans l’infarctus
rénal embolique qui peut s’abcéder [4, 37,72]. L’insuffisance rénale est le plus
souvent due aux désordres hémodynamiques dans le cadre des EPV
compliquées d’insuffisance cardiaque, ainsi qu’à la néphrotoxicité des
antibiotiques [4,72].
Le choc septique est une autre complication possible, qui se rencontre
plus fréquemment au cours des EPV précoces et lorsqu’il s’agit d’EPV à
germes virulents [52].
71
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
5 - TRAITEMENT:
a- Traitement médical :
a-1 L’antibiothérapie :
Dans notre étude, la durée moyenne entre le début des symptômes et
l’instauration du traitement antibiotique a été de 25,33 j avec 17 j pour les EPV
précoces et 28,36 j pour les EPV tardives. L’antibiothérapie a consisté pour
tous les malades en une association d’antibiotiques bactéricides par voie
parentérale. La durée moyenne du traitement a été de 36,6 j pour les patients
qui n’ont pas été réopérés et de 41 j pour ceux qui ont bénéficié d’une
réintervention. La nature des antibiotiques utilisés a été déterminée en
fonction du délai de survenue de l’EI.
Dans la littérature, les principes de l’antibiothérapie des EPV sont les
mêmes que ceux des EVN, la majorité des auteurs s’accordent sur une durée
de traitement d’au moins 6 semaines pour les EPV [20, 32,44]. L’obtention de
l’apyrexie et la négativation des hémocultures sont des éléments importants
d’appréciation de l’efficacité des antibiotiques. Il est important de pratiquer des
séries d’hémocultures après 72 h de traitement et à la fin du traitement
[41,72].
Les principales associations d’antibiotiques préconisées en fonction du
germe isolé sont résumées dans le tableau15.
72
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
germes
ANTIBIOTIQUES
Staphylocoque
- Méthi S
Oxacilline + aminoside
- Méthi R
Vancomycine + aminoside +/- rifampicine
Streptocoque
Ampicilline + aminoside
Germes Gram Négatif
Origine extra-hospitalière
Amoxicilline + Ac Clavulanique + aminoside
Origine hospitalière
Céphalosporine 3ème génération + aminoside
Eléments Fungiques
AmphotéricineB
Hémoculture Négative
Ampicilline + aminoside
ou Vancomycine + aminoside +/- rifampicine
Tableau n°15 : Principales associations d’antibiotiques
en fonction du germe : [75]
73
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
a-2 L’anticoagulation :
Chez nos patients porteurs de prothèses mécaniques, les anticoagulants
oraux ont été remplacés par de l’héparine non fractionnée (HNF).
Le traitement anticoagulant doit être poursuivi pour prévenir la thrombose
de la prothèse qui peut être favorisée par l’hypercoagulabilité induite par l’état
septique. Cependant, ce traitement comporte des risques, principalement
d’hémorragie cérébrale [76]. Dans une série d’EPV de 1971 à 1985, deux
patients sont décédés d’hémorragie cérébrale sans que la posologie des AVK
ait été modifiée [20]. La fréquence des accidents neurologiques est
significativement moins élevée lorsque le traitement anticoagulant est bien
adapté [39], les auteurs s’accordent donc pour recommander un arrêt des
AVK et un relai par l’HNF en IV, plus facile à équilibrer, dés lors que le
diagnostic d’EPV est suspecté [20].
b- La réintervention chirurgicale :
b-1 Les indications opératoires :
60% de nos patients ont été réopérés. Le motif était hémodynamique
dans 4 cas, infectieux dans 4 cas et mixte dans un cas.
Le traitement chirurgical est nécessaire dans la plupart des cas. Il faut
souvent (30 à 70% des cas) y avoir recours pendant la période aigüe de
l’infection. Les indications sont les mêmes que pour les EVN mais plus
urgentes [20].
La dégradation hémodynamique constitue l’indication opératoire la
plus fréquente dans la littérature. Les critères sont l’apparition ou l’aggravation
74
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
d’un souffle de régurgitation avec une insuffisance cardiaque modérée à
sévère, le tout évoquant une dysfonction de prothèse.
L’indication infectieuse vient en seconde position. Elle tient à la
virulence des germes (staphylocoque, BGN, champignons), aux signes
d’invasion myocardique (apparition ou aggravation de troubles conductifs
auriculo-ventriculaires, persistance de la fièvre ou de la positivité des
hémocultures avec une antibiothérapie bien conduite, rechute de l’EPV).
Enfin,
l’indication
embolique
concerne
plutôt
les
récidives
conductif
auriculo-
emboliques, ou un premier accident embolique majeur.
Ainsi, les critères de réintervention dans les EPV sont : [44]
le dysfonctionnement de prothèse.
l’apparition
ou
l’aggravation
d’un
trouble
ventriculaire.
l’apparition ou l’aggravation d’une insuffisance cardiaque.
la responsabilité d’un germe autre que le streptocoque.
une fièvre prolongée (>10j) malgré une antibiothérapie bien conduite.
la survenue d’embolies systémiques majeures (2 épisodes ou 1
épisode avec présence d’une végétation volumineuse sur la
prothèse).
La rechute de l’EPV.
Inversement, en cas d’EPV tardive à streptocoque non compliquée, le
traitement médical peut être tenté seul [43,53].
75
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
L’échocardiographie doppler doit jouer un rôle clé dans la décision
chirurgicale. Elle peut permettre de détecter précocement des signes de
dysfonction prothétique et de mauvaise tolérance hémodynamique [77].
Enfin, la chirurgie est contre-indiquée dans les situations suivantes : [78]
les septico-pyohémies à germes résistants aux antibiotiques dont
l’endocardite n’est qu’une localisation parmi d’autres.
le choc septique non contrôlé.
les complications neurologiques graves
76
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
 Indications formelles :
Insuffisance cardiaque liée à une dysfonction prothétique.
Persistance d’un syndrome infectieux malgré une antibiothérapie
adaptée.
 Indications admises:
Endocardite compliquée : + Dysfonction prothétique sévère.
+ Abcès périprothétique sévère ou fistule.
+ Persistance d’une végétation volumineuse
et/ou mobile après un épisode embolique en
l’absence de CI neurochirurgicale.
Endocardite à staphylocoque auréus ou endocardite fungique.
 Indications discutées :
Endocardite postopératoire non compliquée.
Endocardite non compliquée avec végétation volumineuse>15mm.
Petit abcès à microorganisme sensible, sans insuffisance cardiaque,
stable et d’évolution favorable sous traitement médical.
Fig. 11. Les indications opératoires dans l’EPV selon les recommandations de la société
française de cardiologie [98]
77
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
b-2 Traitement médical versus chirurgie :
La comparaison entre le traitement médical et la chirurgie ne montre pas
de différence de mortalité chez les patients porteurs d’EPV non compliquée,
par contre la mortalité liée au traitement médical est nettement supérieure à
celle liée à la chirurgie chez les patients porteurs d’EPV compliquée.
Selon une étude rétrospective comparant les patients atteints d’EPV
traités uniquement par antibiotiques aux patients traités de façon mixte par
chirurgie et antibiotique sur la période de 1991 à 2002, parmi les facteurs
influençant le choix du traitement : [79]
Facteurs liés à l’infection :
complications cardiaques locales : présence d’un abcès de
l’anneau, désinsertion de la prothèse, fuite importante.
complications générales : métastases septiques, choc septique,
insuffisance viscérale.
germe responsable : staphylocoques/streptocoques.
Facteurs liés au patient :
âge
Présence de comorbidités
fonction ventriculaire gauche.
antécédents de chirurgie cardiaque
78
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Dans cette étude, les sujets de sexe masculin et les endocardites
tardives sur prothèse sont opérées plus souvent que les sujets de sexe
féminin et les endocardites précoces ; le type de prothèse et la localisation
sont similaires dans les deux groupes. Les patients opérés ont plus de lésions
cardiaques (grosse végétation, abcès, désinsertion de prothèse, fuite
importante) responsables d’insuffisance cardiaque ; le germe responsable est
souvent un staphylocoque et la mortalité est plus élevée.
Bien que la chirurgie puisse sauver des vies chez des patients présentant
une EPV compliquée, cette étude montre qu’une proportion significative de
patients avec endocardite sur prothèse peut être traitée par antibiotiques
seuls. La décision d’opérer des patients présentant une EPV doit tenir compte
de tous ces facteurs et être prise de façon collégiale par une équipe
multidisciplinaire faisant intervenir le chirurgien, le cardiologue et le médecin
en charge du patient.
79
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Survie
Survie
Chirurgical
Médical
Années
Années
EPV sans complication
EPV avec complication
Fig. n°12 : Taux de survie en fonction du traitement médical ou chirurgical (28)
80
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Auteur
Tornos et al
(1997)
Akowuah et al
(2003)
Gordon et al
(2000)
John et al
(1998)
Truninger et al
(1999)
Wolff et al
(1995)
Chirouze et al
(2004)
Mortalité
Mortalité
Chirurgie
(médical)
(chirurgie)
plus
%
%
efficace
30
24
29
NON
66
57
46
24
OUI
77
70
35
8
OUI
33
42
63
14
OUI
49
80
0
15
NON
122
53
48
25
OUI
61
34
48
48
NON
Patients
Chirurgie
n
%
59
Tableau n °16 : Tableau de différentes études comparant
le traitement médical au traitement chirurgical : [80]
81
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
b-3 Les dégâts anatomiques causés par l’EPV :
Les lésions prothétiques et périprothétiques, présentes chez nos malades
sont celles habituellement décrites par les différents auteurs. Il s’agit des
végétations, des abcès périprothétiques et des désinsertions de prothèses.
Ainsi par rapport aux EVN, au cours des EPV, les lésions annulaires et
périannulaires extensives sont plus fréquentes [80]. Il existe parmi les EPV
des différences concernant le type de lésions selon la position de la prothèse.
En position aortique, les abcès annulaires sont plus fréquents qu’en position
mitrale [44,80] alors que les végétations et les désinsertions sont plus souvent
notées en position mitrale [7, 44,80]. L’armature métallique des prothèses
mécaniques
est
susceptible
d’aggraver
mécaniquement
les
lésions
périprothétiques lors des mouvements de bascule de la prothèse [7]. Les
végétations gênent particulièrement le jeu des valves mécaniques et peuvent
même les bloquer.
Les bioprothèses présentent plutôt des lésions plus proches des EVN
avec perforations, déchirures, voire ruptures des feuillets valvaires [41,42,
67,53]. Pour ces différentes raisons, certains auteurs pensent que les EPV sur
bioprothèses pourraient être plus facilement accessibles au traitement médical
seul, et sont plus simple à traiter chirurgicalement [39].
b-4 Les modalités de réintervention :
La chirurgie a pour but d’éradiquer les foyers infectieux et de rétablir des
conditions hémodynamiques qui soient le plus proche possible de la normale.
Si l’anneau et les structures périannulaires ne sont pas intéressés par le
processus infectieux, le remplacement valvulaire peut être effectué dans les
82
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
conditions habituelles. Dans le cas contraire, il peut être nécessaire de
recourir
à
des
artifices
techniques,
afin
de
consolider
l’assise
de
la prothèse [81].
Cette chirurgie est effectuée sous CEC. L’abord consiste en une
sternotomie médiane. Le premier temps de l’intervention permet l’exérèse de
la prothèse infectée, l’exploration des autres valves et des cavités cardiaques
ainsi que les prélèvements à visée bactériologique et anatomo-pathologique.
L’excision des tissus nécrotiques est effectuée ainsi que le débridement et
l’effondrement des logettes abcédées. S’il existe des trajets fistuleux entre les
cavités cardiaques, leur fermeture doit être bipolaire et effectuée grâce à des
patchs. Ce premier temps opératoire, en fonction des pertes de substance
qu’il
occasionne,
conditionne
la
deuxième
partie
de
l’intervention.
Schématiquement, soit l’anneau est intact et le remplacement valvulaire est
effectué selon des techniques classiques, soit les dégâts annulaires
interdisent une fixation solide de la nouvelle prothèse et il faut utiliser des
techniques plus complexes [41, 78, 82,83].
83
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
b-5 Complications postopératoires immédiates (initiales) :
Parmi
nos
malades
réopérés,
3
sont
décédés :
2
par
arrêt
cardiocirculatoire et un par choc septique.
Pour les patients qui survivent à l’intervention, les complications les plus
à craindre sont la rechute infectieuse sur la nouvelle prothèse et la
désinsertion prothétique [41, 42,78]. Cette désinsertion survient
avec une
fréquence quasi-égale, que les malades soient opérés en phase infectieuse
évolutive ou non. Elle est liée à la fragilité des tissus sur lesquelles la prothèse
est insérée, et non pas à la persistance du processus infectieux. Elle expose
au risque de mort subite ou à l’apparition d’une insuffisance cardiaque
évolutive [84].
Persistance du processus infectieux et désinsertions peuvent être
prévenues lors de la cure chirurgicale de l’EPV par une détersion et une
ablation de tous les tissus infectés, associés au recours à des techniques
chirurgicales assurant une assise solide à la nouvelle prothèse [41, 84,78]. Un
geste chirurgical précoce peut aussi limiter les risques de désinsertion, la
prothèse étant implantée avant que les lésions infectieuses n’aient pu
diffuser [77].
84
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
6- PRONOSTIC :
a – La mortalité:
La mortalité hospitalière dans notre formation est de 33,3% pour
l’ensemble des malades (traités médicalement et par la chirurgie). Au terme
du suivi, 6 malades ont eu des complications non mortelles. Malheureusement
notre étude rétrospective ne nous permet pas d’avoir toutes les données
concernant le suivi à long terme des malades.
Selon une étude rétrospective de 1991 à 2002 au CHU de Nancy ayant
pour but de comparer la mortalité des patients atteints d’EPV traités
uniquement par ATB aux patients traités de façon mixte par chirurgie et ATB,
la mortalité globale était de 24% avec une mortalité de 36% chez les malades
traités de façon mixte et de 19% chez les malades traités uniquement par
ATB [79].
En résumé, la mortalité des EPV reste actuellement lourde, entre 30 à
60%, principalement pour les EPV précoces et d’environ 20% pour les EPV
tardives. [85, 86, 87,88].
b – Les facteurs du Pronostic :
Ni le type de substitut valvulaire, ni l’existence de complications
périannulaires ne semblent influencer le pronostic initial [64]. Les EPV à
staphylocoques ont cependant une mortalité particulièrement élevée qu’un
traitement chirurgical permettrait d’améliorer [89, 90,91].
85
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Survie
Autres
S. aureus
Jours
Fig. n° 13 : Taux de survie selon le germe (staph auréus VS non staph auéus) : [92]
86
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Ainsi, dans une série de 79 EPV, tous germes confondus, les taux de
létalité sont de 23 % et 56 %, respectivement pour les malades opérés et ceux
traités
médicalement.
Pour
les
seules
EI
staphylococciques,
ces
pourcentages sont respectivement de 0 et 83 % [91]. Il faut cependant
préciser que cette étude est rétrospective et que la différence de mortalité peut
résulter
d’un
biais
de
recrutement.
Dans
une
étude
rétrospective
monocentrique de 33 patients traités pour EPV à Staphylococcus aureus entre
1975 et 1995, John et al n’ont identifié en analyse multivariée que deux
facteurs pronostiques significatifs : la survenue d’une complication cardiaque,
principalement une insuffisance cardiaque, qui est un facteur de mauvais
pronostic (risque relatif de décès égal à 6) et la réalisation d’un remplacement
valvulaire pendant la durée de l’antibiothérapie, qui est au contraire un facteur
protecteur (risque relatif égal à 0,18) [93].
Dans une autre étude multicentrique internationale ayant analysé de
façon multivariée 66 cas d’EPV à Staphylococcus aureus, seule la survenue
d’un accident embolique cérébral s’est avérée être un facteur de mauvais
pronostic et la réalisation d’un remplacement valvulaire précoce n’est pas
apparue
comme
staphylococciques,
un
facteur
le
protecteur
pronostic
tardif
[94].
Dans
des
les
patients
EPV
non
stables
hémodynamiquement et traités par antibiotiques seuls est aussi bon que celui
de patients traités chirurgicalement [90]. L’indication chirurgicale pourrait dans
cette situation être moins systématique que dans les EPV à staphylocoques.
87
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Le pronostic tardif est variable selon les séries. Ainsi, dans la série
chirurgicale de Lytle et al (146 patients), la mortalité opératoire initiale est de
13%, la survie est de 82 % à 5ans, et de 60% à 10ans, la survie sans
réintervention ultérieure est de 75% à 5ans et de 50 % à 10ans [95]. Le
pronostic est plus sombre dans la série de 322 patients opérés pour EPV
extraite du registre anglais des prothèses valvulaires, où la survie à 10 ans est
de 38 % [96].
Selon Wolff M, parmi les facteurs de mauvais pronostic : [96]
EPV précoce.
Staphylocoque auréus.
Choc septique.
Insuffisance rénale.
Bloc auriculo-ventriculaire sévère.
Complications neurologiques.
Médiastinite.
Temps de prothrombine<30%
88
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
7- L’ANTIBIOPROPHYLAXIE :
Il nous parait nécessaire de rappeler l’importance fondamentale de
l’antibioprophylaxie chez les malades porteurs de prothèses valvulaires. Cette
antibioprophylaxie, bien que fondée sur des bases empiriques est pleinement
justifiée par le mauvais pronostic des EPV [97].
Le protocole utilisé est celui préconisé par la fédération française de
cardiologie :
Lors des soins dentaires :
Amoxicilline 3g per os en prise unique 1h avant les soins.
Pristinamycine 1g per os ou clindamycine 600mg per os (si allergie
à la pénicilline).
Lors des interventions digestives et urologiques :
Amoxicilline 2g en perfusion IV de 30mn puis Gentamicine 80mg en
IV de 30mn, 1h avant le soin.
Vancomycine1g en perfusion IV de 60mn puis Gentamicine 80mg
en IV de 30mn, 1h avant les soins (si allergie à la pénicilline).
Les malades porteurs de prothèses valvulaires ou ayant des antécédents
d’EI constituent le groupe le plus à risque de greffe bactérienne, en cas de
geste risquant d’entrainer une bactériémie. L’utilisation d’un des protocoles
précédents doit donc être systématique chez les porteurs de prothèses
valvulaires
subissant
un
geste
à
risque
[97].
Les
indications
de
l’antibioprophylaxie sont aussi plus larges chez les porteurs de prothèses
valvulaires. Elles incluent extractions dentaires, chirurgie des voies génitourinaires, digestive, obstétricale ou gynécologique.
89
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Conclusion
90
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
A travers ce travail et la revue de la littérature, nous insistons pour la
pratique sur les points suivants :
- Le délai nécessaire au diagnostic doit être raccourci, pour éviter
une extension des dégâts valvulaires et la survenue de complications.
- L’échocardiographie surtout l’ETO doit être systématique, car elle
améliore considérablement la sensibilité de détection des végétations, des
abcès myocardiques et des dysfonctions prothétiques.
- Le rôle du laboratoire de bactériologie est double, grâce à des
techniques bactériologiques de pointe, il doit permettre l’isolement de germes
dont la culture est parfois plus exigeante et la réalisation d’antibiogramme
nécessaire pour guider le traitement
-
L’antibiothérapie
fondée
sur
bactéricides, et d’une durée d’au moins
l’association
de
2
antibiotiques
6 semaines doit être adaptée au
germe responsable. Le traitement médical seul peut être suffisant lors des
EPV non compliquées, EPV non staphylococciques et EPV tardives sur
bioprothèse.
- Les anticoagulants oraux doivent être arrêtés chez les porteurs de
prothèses mécaniques et remplacés par l’héparine non fractionnée afin de
limiter les risques de complications neurologiques.
- Les indications chirurgicales tiennent comptent de facteurs liés à
l’infection (germe, complication locale et générale) et de facteurs liés au
patient (âge, comorbidités). Les résultats de la chirurgie ne dépendent pas de
la durée de l’antibiothérapie préopératoire, mais de la sévérité de l’insuffisance
cardiaque
et
de
l’existence
de
complications
91
neurologiques
avant
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
l’intervention. C’est pourquoi il ne faut jamais retarder l’heure de la chirurgie
dés qu’elle est indiquée.
- L’antibioprophylaxie ne doit jamais être négligée. En plus des
indications classiques reconnues chez tous les malades ayant une
valvulopathie, elle doit aussi être effectuée lors des investigations et
interventions gynéco-obstétricales et digestives chez le porteur de prothèse
valvulaire.
- Le pronostic des EPV est sévère, la mortalité variant de 30% à 80%
selon les séries. Le pronostic est cependant différent selon le délai d’EPV
précoces ou tardives, la virulence du germe, l’existence de complications et
même les modalités thérapeutiques.
92
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Résumé
93
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
L’objectif
de
ce
travail
est
d’une
part,
d’analyser
les
caractères
épidémiologiques, cliniques, bactériologiques et anatomiques des endocardites sur
prothèse valvulaire (EPV) et d’autre part, de préciser les facteurs de risque et de
pronostic ainsi que les modalités thérapeutiques et prophylactiques de cette
affection.
Nous présentons les résultats d’une étude rétrospective s’étalant de Janvier
2000 à Décembre 2007 et qui a inclus 15 patients ayant présenté une EPV. La
plupart de ces malades sont de sexe masculin avec un âge moyen de 44,78 ans.
Parmi les 15 patients, 4 ont présenté une EPV précoce et 11 une EPV tardive. Les
signes cliniques sont dominés par la fièvre notée chez la majorité des patients et
l’insuffisance cardiaque présente dans la moitié des cas. Les hémocultures ont été
négatives chez 6 patients, pour les 9 autres sujets nous avons noté une légère
prédominance
des
L’échocardiographie
staphylocoques
surtout
suivis
des
transoesophagienne
BGN
a
été
et
streptocoques.
d’une
contribution
fondamentale au diagnostic en permettant d’objectiver 11 des 16 lésions
anatomiques
constatées
en
peropératoire
(végétation,
abcès,
désinsertion
prothétique). 9 patients ont bénéficié d’un traitement médico-chirurgical et 6 patients
d’un traitement médical seul avec une durée d’antibiothérapie de 6 semaines au
minimum. Les complications sont dominées par l’insuffisance cardiaque présente
chez 8 patients. Les accidents emboliques sont survenus dans 3 cas : cérébral dans
2 cas et splénique dans 1 cas. Parmi les 5 patients décédés, 3 sont décédés en
postopératoire.
A travers ce travail nous insistons sur la nécessité de raccourcir le délai du
diagnostic par la réalisation systématique de l’échocardiographie surtout transoesophagienne et des hémocultures. En raison du pronostic réservé, la chirurgie
lorsqu’elle est indiquée ne doit pas être retardée et l’antibioprophylaxie ne doit jamais
être négligée.
94
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Summary
The target of this work is to analyze the epidemiological. clinical bacteriological
and anatomical characters of the
prosthetic valve endocarditis and to clarify risk
factors, prognosis, therapeutic and preventive modalities of this affection.
We present the results of a retrospective study from January 2000 to December
which included 15 patients with prosthtic valve endocarditis. Most of these patients
are male, mean age is 44.78 years. Among 15 patients, 4 had early and 11 had late
endocarditis.
Fever is the most frequent initial symptom and heart failure is present in half of
the cases. Blood cultures were negative in 6 patients and 9 patients with
staphylocoque species as major causative agents then BGN and streptococcus.
Echocardiography, particularly transoesophageal is of utmost value in the
diagnosis and evaluation of PVE. Negative findings in echocardiography have been
observed in 5 of 16 anatomical lesions noticed in preoperative surgery (vegetations,
abcesses, and prosthetic valve dehiscence).
Surgery was performed in 9 patients and medical treatment in 6 patients with
duration of antibiotic treatment of 6 weeks.
Heart failure is the most frequent complications in 8 patients, embolic events
occurred in 3 patients: cerebral in 2 cases and splenic in 1 case.
Among 5 patients died, 3 are dead in post operative.
In this study we insist on the necessity to reduce a period of diagnosis by doing
systematically an echocardiography transoesophageal and a blood culture.
Because of the bad prognosis, when surgery is indicated it shouldn't be delayed
and antibioprophylaxis never neglected.
95
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
44,78
96
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
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110
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
Annexes
111
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
ANNEXE 1 :
CLASSIFICATION NYHA :
Stade I : patient dont l’atteinte cardiaque ne limite pas l’activité.
Stade II : patient dont l’atteinte cardiaque ne limite l’activité que pour des
efforts importants et inhabituels. Ils peuvent éprouver alors fatigue,
Palpitations, dyspnée ou douleurs angineuses.
Stade III : patient dont l’atteinte cardiaque limite l’activité sans aucune
gène au repos, mais au moindre effort (notamment la vie courante), avec
fatigue, palpitations, dyspnée ou douleurs angineuses.
Stade IV : patient que la cardiopathie rend inapte à toute activité. Il peut
exister même au repos des signes d’insuffisance cardiaque ou des douleurs
angineuses. La moindre activité majore les troubles.
112
Endocardite infectieuse sur prothèse valvulaire
ANNEXE 2 :
INDEX CARDIOTHORACIQUE :
C : plus grande largeur de la silhouette cardiaque
T : plus grande largeur du thorax
V0 : rapport C/T < 0,50
V1 : rapport C/T compris entre 0,50 et 0,55
V2 : rapport C/T compris entre 0,55 et 0,60
V3 : rapport C/T compris entre 0,60 et 0,65 ou lorsque le bord gauche du
cœur est à 1cm de la paroi thoracique latérale.
V4 : rapport C/T > 0,65 ou lorsque le bord gauche du cœur touche la
paroi thoracique latérale.
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