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Disponibilité et modalis de transport
de la méthadone et de la buprénorphine
haut dosage par les voyageurs
Transport of opioid dependence treatment by travelers:
availability and modalities
C. Messina, M. Boulos, N. Richard*
Mots-clés : Voyage, Méthadone, Buprénorphine.
Key words: Travel, Methadone, Buprenorphine.
En 2000, plus de 600 000 usagers de drogues auraient suivi un traitement de
substitution aux opiacés (TSO) dans le monde. Près de 500 000 dentre eux habi-
taient en Europe et 110 000 aux États-Unis (1). Depuis, le nombre de toxicomanes
suivant un traitement de substitution aux opiacés na cessé daugmenter, grâce
à une offre plus importante et à un meilleur accès à ces traitements. En France,
ce sont plus de 100 000 patients qui suivent un tel traitement, en ambulatoire.
Bien sûr, ils sont amenés à effectuer des séjours à létranger. Toutefois, les TSO
étant placés sous contrôle international, ces déplacements nécessitent certaines
démarches auprès des autorités nationales compétentes. Le point sur la disponibi-
lité des TSO en Europe, en Amérique du Nord et en Australie. Et les dispositions
pratiques relatives au transport de ces médicaments par les voyageurs.
In 2000, more than 600 000 drug users were estimated having a pharmacotherapy of opioid dependence in
the world. Approximately, 500 000 were in Europe and 100 000 in the United States. Since 2000, the num-
ber of patients under treatment of opioid dependence has been increasing thanks to a better accessibility of
these drugs. In France, 100 000 have access to drug substitution therapy programmes. These patients have
sometimes to make journeys abroad. However, the transport of these medicinal products under international
control has to involve some administrative requirements. The availability of these treatments in Europe, North
of America and Australia, and actual disposals concerning the transport of these medicines by patients, are
presented in this paper.
* Afssaps, Unité stupéfiants et psychotropes, 143-147 bou-
levard Anatole-France, 93285 Saint-Denis Cedex.
Grande inégalité d’accès
aux TSO dans le monde
À l’heure actuelle, il existe une très grande iné-
galité concernant l’acs des TSO au niveau
mondial. Rares sont les pays sous-dévelops
ou en voie veloppement à en disposer. Le
nombre d’rnomanes dans le monde est
actuellement estimé à 13,2 millions. Plus
de 9 millions de ces usagers de drogues se
concentrent dans seulement 24 pays, peu ou
sous-veloppés, et moins de 25 000 d’entre
eux bénéficient d’un traitement substitutif
aux opiacés. L’offre de ces traitements se
concentre, en effet, essentiellement en Eu-
rope, en Arique du Nord et en Australie.
anmoins, il existe depuis peu une elle
volonté internationale qui vise, d’une part, à
améliorer la prise en charge thérapeutique des
usagers d’héroïne et, d’autre part, à pallier ces
inégalités. Les Nations-Unies ont adop en
2004 une position commune sur la trapie
d’entretien par substitution (2). En juin 2006,
l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a
inscrit la thadone et la buprénorphine sur
la liste des médicaments essentiels (3).
Enfin, au niveau européen, la stratégie anti-
drogues de l’Union européenne (UE), pour
la période 2005-2015, accorde une priorité
élevée à l’amélioration de la disponibilité et
de l’accès à ces traitements.
La méthadone en Europe
Depuis le milieu des années 1990, deux
TSO sont disponibles dans l’Union euro-
péenne (UE) ainsi qu’en Suisse et en Nor-
vège. Il s’agit de la méthadone et de la bu-
prénorphine haut dosage (BHD).
Les expériences alies, essentiellement
avec la thadone, ont débu à lan des an-
es 1960, principalement en Europe du Nord
(Sde en 1967, Pays-Bas/Royaume-Uni en
1968 et Danemark en 1970). Son utilisation
est restée limie pendant de nombreuses an-
es. Néanmoins, avec l’émergence de l’épi-
mie du sida au niveau international, sa mise
à disposition dans les autres États membres
s’est accée à la fin des années 1980 dans le
cadre de la politique de duction des risques.
Depuis 2001, tous les pays de l’Union euro-
enne, y compris la Norvège et la Suisse,
disposent de la méthadone comme TSO.
En 2006, la méthadone reste la substance la
plus fréquemment utilisée l’exception de
la France, de la République tchèque et de la
Suède), puisqu’elle concerne près de 80 %
des usagers de drogues substitués. Elle se pré-
sente préférentiellement sous la forme d’une
solution orale (préparations magistrales ou
spécialités pharmaceutiques) ou encore sous
la forme de compris. La Belgique est ac-
tuellement le seul État membre pour lequel les
lules de méthadone sont disponibles sous la
forme de préparation magistrale. me si la
disponibilité de la méthadone existe partout
en Europe, son accessibilité peut varier consi-
rablement dun pays à l’autre.
D’une manière générale, le patient n’a pas
besoin d’une autorisation spéciale octroyée
par l’État ou par un organisme public pour
bénéficier de l’un de ce deux traitements,
sauf dans quelques pays tels qu’en Irlande
et en Espagne. En revanche, la nécessité
pour le praticien d’obtenir une certifica-
tion délivrée par une autorité compétente,
en vue de pouvoir prescrire ces TSO, existe
dans plus de la moitié des États membres.
On peut citer l’Allemagne, l’Espagne, la
Grèce, le Luxembourg et parmi les derniers
pays entrés dans l’UE, la Bulgarie, la Croa-
tie, la Lituanie, la Pologne et la Slovénie.
Classée stupéfiant dans tous les pays concer-
nés, la méthadone est prescrite plus généra-
lement au sein de structures de soins dans
le cadre de programmes spécialisés. C’est
le cas au Danemark, en Espagne, en Fin-
lande, en Grèce, en Italie, au Portugal et en
Suède. D’autres pays, comme l’Allemagne,
l’Autriche, la Belgique, le Luxembourg et
le Royaume-Uni, ont instauré un cadre de
prescription et de délivrance moins strict en
autorisant les médecins généralistes à pres-
crire la méthadone. En outre, les critères
d’admission varient également au sein de
l’UE. La plupart des nouveaux États mem-
bres se caractérisent par la mise en place de
Le Courrier des addictions (9) n° 2 avril-mai-juin 2007 54
programmes avec un seuil d’exigence élevé,
notamment en prenant compte comme cri-
tères d’admission, l’âge et l’ancienneté de
la dépendance. En Croatie, par exemple, les
patients doivent être âgés de plus de 25 ans
et être héroïnomanes depuis au moins cinq
ans pour pouvoir suivre un traitement.
En revanche, pour d’autres pays, l’unique
critère d’admission est la dépendance aux
opiacés. On peut citer le Danemark, l’Espa-
gne, l’Italie et les Pays-Bas.
Enfin, peu de pays ont défini des limites
précises concernant la durée maximale de
prescription, du fait que la délivrance de la
méthadone se fait généralement sur place et
de manière journalière.
Et la buprénorphine haut dosage
La buprénorphine haut dosage (BHD) en
tant que TSO n’est apparue que bien plus
tardivement. En 1996, la France fut le pre-
mier pays au monde à octroyer une autori-
sation de mise sur le marché (AMM) pour
cette substance dans le traitement de la
substitution aux opiacés.
Sa disponibilité dans l’UE s’est ensuite pro-
gressivement étendue : 6 pays en 1999/2000,
14 pays en 2003 et sormais dans l’ensem-
ble de l’UE ainsi qu’en Norvège et en Suisse.
anmoins, malgré une meilleure disponibi-
li, le pourcentage de patients sous BHD par
rapport à l’ensemble des patients substitués
reste faible à ce jour. Ce pourcentage passe
50 % seulement dans trois pays : la France,
la République tcque et la Suède. Pour les
autres pays de l’UE, ce pourcentage oscille
ralement entre 10 % et 20 % et reste par-
ticulrement faible dans les nouveaux États
membres. À noter également qu’en Irlande, la
buprénorphine est indiquée uniquement dans
le traitement de sevrage aux opias.
À la difrence de la thadone qui est ins-
crite sur la liste des stuants dans tous les
États membres, le statut de la BHD difre
selon les États : cedicament est consi
comme psychotrope, notamment en Belgique,
en Espagne, en Estonie, en Finlande, en Fran-
ce, en Lituanie et au Portugal alors qu’il est
classé stupéfiant en Allemagne, en Autriche,
au Danemark, en Irlande, au Luxembourg, au
Royaume-Uni, en Sde et en Suisse.
Tout comme pour la méthadone, le cadre de
prescription de la BHD diffère d’un pays à
l’autre. Sa prescription se fait essentiellement
par des médecins généralistes ou scialistes,
le plus souvent dotés d’une comtence dans
la prise en charge des pendances, en Alle-
magne, en France, au Luxembourg et en Ré-
publique tchèque alors qu’elle est accessible
préférentiellement dans des centres de soins
au Danemark, en Espagne, en Estonie, en
Grèce, en Italie, en Finlande en Suède et en
Norvège. Dans les autres États membres, un
système mixte est proposé.
Ainsi, malgune accessibilité généralisée
des TSO au cours des dix dernières années,
les possibilités d’accès à ces traitements
sont-ils très variables au sein de l’Europe.
Le degré d’accessibilité demeure limité
principalement en Europe orientale, mais
également en Finlande, en Grèce et en Suè-
de. D’une manière générale, la proportion
de patients substitués par rapport à l’ensem-
ble des usagers problématiques de drogues
ne dépasse pas 30 % en Europe (4).
Les TSO aux États-Unis
La thadone est disponible aux États-Unis
depuis 1964 et a été approuvée par la Food and
Drug Administration en 1972. Toutefois, son
accès reste limité à des cliniques spécialies
ayant obtenu une accréditation par la Substance
Abuse and Mental Health Services Administra-
tion (SAMSHA). Si bien quen 2000, moins de
20 % des 900 000 usagers problématiques d’hé-
roïne étaient traités par la thadone. La liste
des centres habilités à prescrire la méthadone est
disponible sur le site Internet de cet organisme
public (cf. Contacts et sites Internet utiles).
En avril 2003, deux spécialités à base de bu-
pnorphine ont été simultanément mises sur le
marché américain. Contrairement à la tha-
done, ces deux spécialités sont prescrites par
des médecins libéraux ayant, d’une part, validé
une formation dans le domaine de la psychia-
trie ou de la toxicomanie et, d’autre part, obtenu
une habilitation auprès de la Drug Enforcement
Administration (DEA). Les praticiens peuvent
au plus suivre 30 patients. Aucune durée maxi-
male de prescription nest imposée.
La liste de ces médecins est également dispo-
nible sur le site SAMSHA (Substance Abuse
and Mental Health Services Administration)
(cf. Contacts sites Internet utiles).
Au Canada
Au Canada, la plupart des programmes et ser-
vices de traitement en matière de toxicomanie
revent de la comtence des gouvernements
territoriaux et provinciaux. Néanmoins, l’État
s’engage de plus en plus à participer nan-
cièrement au développement de la prise en
charge des usagers de drogues dans le cadre
de la stragie canadienne antidrogue.
La méthadone a été introduite comme TSO
dans les années 1960 au Canada. Toutefois, son
accessibilité reste limitée et variable dune pro-
vince à l’autre. En 2003, seulement un quart
des 80 000 usagers probmatiques d’héroïne
suivait un traitement avec ce dicament (5).
Lathadone est prescrite principalement
dans des centres spécialis. Elle peut éga-
lement être prescrite par des decins géné-
ralistes ayant acquis des compétences dans
le champ de la toxicomanie et obtenu préa-
lablement une autorisation (exemption) par le
Bureau des substances contrôlées de san ca-
nadien. Sa livrance se fait de manière journa-
lre et sous contle médical, le plus souvent
en pharmacie d’ofcine, mais également dans
les structures de soins publics ou privés.
La liste des centres de soins spécialis dans
la prise en charge des toxicomanes est notam-
ment disponible sur Internet (cf. Contacts et
sites Internet utiles).
La buprénorphine haut dosage n’a été auto-
rie au Canada qu’en 2005. Néanmoins, ce
dicament n’est pas encore commerciali.
En Australie
En Australie, près de 40 000 roïnomanes
suivaient, en 2004, un TSO, dont un quart
sous BHD et trois-quart sous méthadone (6).
La méthadone a été introduite dans ce pays
en 1969. Les conditions de prescription et de
livrance ne sont pas uniformes d’une ré-
gion à l’autre, si bien que l’accessibili à ce
traitement est ts variable selon les États. Par
exemple, dans l’État Victoria, l’initialisation
d’un traitement par lathadone se fait dans
la majori des cas par un decin généraliste
et dans une moindre mesure, dans un centre
spécialisé. Au contraire, dans d’autres États,
l’initialisation du traitement se fait obligatoi-
rement dans une structure de soins alors que
le relais peut être réalisé par un decin libé-
ral une fois que le patient est stabilisé sur le
plan clinique (7).
La buprénorphine haut dosage a obtenu
une AMM de l’administration de régulation
des produits de santé (Australian Thera-
peutic Goods Administration) en 2000. Dès
2001, la disponibilité de ce médicament
s’est largement étendue.
Clase stufiant en Australie, la BHD peut être
prescrite, soit par undecin géraliste ou un
spécialiste qualifié dans le domaine de la phar-
macopendance, soit dans un centre spéciali.
Les praticiens doivent, au préalable, obtenir une
autorisation scifique pour pouvoir prescrire ce
médicament tout comme pour la méthadone. Ce
médicament est délivré quotidiennement sous
contle médical, soit dans une pharmacie dof-
cine, soit dans un centre scialisé.
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Leur transport :
règles internationales
La disponibilité des TSO se concentre essen-
tiellement dans ces trois zones du globe. Néan-
moins, il existe depuis peu, une réelle volon
internationale qui vise, dune part, à améliorer
la prise en charge thérapeutique des usagers
d’héroïne et, d’autre part, à pallier ces inéga-
lités. Les Nations-Unies ont adop, en 2004,
une position commune sur la thérapie dentre-
tien par substitution (8). En juin 2006, l’Orga-
nisation mondiale de la santé (OMS) a inscrit la
méthadone et la bupnorphine sur la liste des
médicaments essentiels (9). Enfin, au niveau
européen, la stratégie antidrogue de l’Union
européenne (UE), pour lariode 2005-2015,
accorde une priorité élee à lamélioration de
la disponibilité et de laccès à ces traitements.
La résolution 46/6 de la Commission des stu-
péfiants de l’ONU instaure des principes direc-
teurs pour aider les autoris nationales à met-
tre en place un cadre réglementaire facilitant le
voyage des patients à l’étranger en transportant
des préparations placées sous contrôle interna-
tional. Ces principes directeurs prévoient des
dispositions concernant les pays de départ et
les pays de destination :
Dans le cas des patients qui quittent le pays,
l’ONU recommande aux autorités nationa-
les de signer une autorité compétente pour
la délivrance dun certicat attestant que le
voyageur a acquis ces produits d’une façon li-
cite et lautorisant à quitter le territoire muni
de son traitement. Ce certicat doit signer
nomment le patient, le type et la quantité de
substances transportées. Il est déliv au vu de
l’ordonnancedicaledigée conformément
aux conditions nationales de prescriptions et de
délivrance.
L’ONU prévoit des certicats limités à trente
jours de traitement. Lorsque le séjour dépasse
les trente jours prévus, une prolongation du
traitement doit être obtenue dans le pays de
destination.
Dans le cas des patients qui entrent dans le
pays, lONU demande aux autorités nationa-
les d’établir la liste de documents requis pour
attester de la nature licite du transport, ainsi
que toute autre procédure éventuelle que le
voyageur devrait suivre lorsqu’il arrive sur le
territoire.
Dans et hors espace Schengen
Actuellement en France, le code de la santé
publique ne prévoit pas de cadre réglemen-
taire concernant le transport de médica-
ments stupéfiants (méthadone) ou psycho-
tropes (buprénorphine) par les patients.
Deux autorités sont désignées comme com-
pétentes pour la délivrance d’attestation de
transport aux patients sous TSO souhaitant
se rendre à l’étranger avec leur traitement.
Deux procédures distinctes sont ainsi pré-
vues selon le lieu de destination : pays si-
gnataire de l’accord de Schengen* ou pays
tiers à l’espace Schengen.
Espace Schengen : le transport personnel
de médicaments soumis à la réglementation
des stupéfiants au sein de l’espace Schengen
est régi par larticle 75 de la convention d’ap-
plication de l’accord de Schengen. En France,
cet article est mis en application par lecret
95-304 du 21 mars 1995 et les modalités
sont précisées par une circulaire de la DGS du
17 novembre 1997.
En effet, les patients sous TSO sidant en
France et souhaitant se rendre dans un pays de
l’espace Schengen avec leur traitement doi-
vent être munis d’une autorisation de trans-
port délive par la Directionpartementale
des affaires sanitaires et sociales (DDASS) du
partement le médecin prescripteur est
enregist. Cette attestation (formulaire cerfa
n°10083*82) est délivrée au vu dune demande
du patient et de l’original de sa prescription
dicale. Elle est valable 30 jours et ne peut
excéder la due maximale de prescription.
Lorsque la durée du jour passe la du-
e maximale de prescription, le patient doit
prendre contact avec un médecin dans le pays
d’accueil pour obtenir une prolongation de
son traitement.
Les pays tiers à l’espace Schengen : lors-
que le placement concerne un pays tiers à
l’espace Schengen, l’Afssaps peut délivrer, à
titre exceptionnel, une autorisation de trans-
port de stupéfiants. Deux cas se présentent
selon que la durée du jour soit inférieure ou
surieure à la due maximale de prescrip-
tion : lorsque la durée du séjour est inférieure
ou égale à la due maximale de prescription,
l’ordonnance est le seul document requis ;
lorsque la durée du jour dépasse la durée
maximale de prescription (28 jours pour la
buprénorphine et 14 jours pour la méthado-
ne), le patient peut procéder à une demande
d’autorisation écrite de transport auprès de
l’Afssaps. Cette autorisation est livrée au
vu d’une demande du patient précisant le
pays de destination, la durée du séjour avec
les dates d’aller et de retour, la quantité et le
dosage du dicament transporté ainsi que
ses coordonnées en France. Il est également
deman au patient de joindre à sa demande
une prescription médicale rédie sur une
ordonnance curisée et un certificat du -
decin dans lequel il atteste que l’état de son
patient ne présente pas de contre-indication
à un jour à l’étranger avec son traitement.
(faire parvenir la demande au moins 10 jours
avant la date prévue de départ par fax au 01
55 87 35 92).
Pour des dues du séjour très longues, il est
recommandé que le patient prenne contact
avec un médecin dans le pays d’accueil afin
d’obtenir un relais de son traitement.
Dans le cas des patients qui arrivent sur le ter-
ritoire fraais, deux situations se présentent :
la durée dujour en France est inrieure ou
égale à un mois, l’ordonnance dicale est
alors le seul document requis ; la durée de sé-
* Les pays de l’espace Schengen : Allemagne, Autriche, Belgi-
que, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Islande,
Italie, Luxembourg, Norge, Pays-Bas, Portugal, Suède.
Pays au sein de l'espace
Schengen
Attestation de transport
délivrée par
les DDASS
Supérieure à la
durée maximale
de prescription
Valable 30 jours
Ne peut dépasser la durée
maximale de prescription
Inférieure à la
durée maximale
de prescription
Autorisation de transport délivrée
par l'Afssaps au vu de :
– la demande du patient
– l'ordonnance
– le cerificat de non-opposition
du médecin
Prescription médicale
Selon la durée du séjour
Pays tiers à l'espace
Schengen
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jourpasse un mois, une demande d’autori-
sation de transport devrait alors être adrese
à l’Afssaps accompage de l’ordonnance du
patient et d’un certificat dudecin attestant
d’un usage personnel des produits.
Cas particuliers : lorsque le patient souhai-
tant voyager avec son TSO est mineur, la de-
mande auprès de l’Afssaps doit être adressée
par l’un des deux parents ou éventuellement
le tuteur légal du patient. Si le patient mineur
est ingré dans un programme éducatif ou un
“séjour de rupture”, l’association responsable
de ce programme doit attester d’une prise en
charge du patient dans des conditions assurant
la curité et le bon usage du traitement (nom
des moniteurs éducateurs, rent juridique,
stockage sécuri des TSO, comptabilité quo-
tidienne, etc.).
Aucune autorisation d’importation ne peut
être délive à des patients étrangers sidant
en France et souhaitant acquérir leur traite-
ment à partir de leur pays. Ils doivent prendre
contact avec un médecin en France pour obte-
nir un relais de leur TSO.
Conclusion
Depuis quelques années, lAfssapslivre de
plus en plus d’attestations de transport pour
les patients qui se placent en dehors de
l’espace Schengen (14 attestations ont été dé-
livrées en 2000 pour 93 en 2006). Compte tenu
de labsence dun cadre réglementaire relatif
à la livrance de ces attestations, l’Afssaps
envisage délaborer, dici n 2007, des recom-
mandations qui faciliteraient le transport des
TSO et, plus globalement, des dicaments
soumis à la réglementation des stuants.
Enfin, la Commission des stupéfiants de
l’ONU, dans sa session qui sest tenue à Vienne
en mars 2006, a rappelé aux États membres la
cessi d’informer l’Organe international
de contle des stupéfiants (OICS) des restric-
tions applicables dans leur droit national aux
voyageurs sous traitement dical par des
substances contrôlées, afin que lOICS assure
la diffusion de ces informations.
Ainsi, ces actions menées à la fois aux ni-
veaux national et international, devraient
aboutir à une harmonisation de la régle-
mentation relative au transport personnel
de ces traitements.
n
Contacts et sites Internet utiles
Afssaps : uni stupéfiants et psychotropes. Tél. :
+33 1 55 87 35 91/93. Fax : + 33 1 55 87 35 92.
Ci-dessous, une liste non exhaustive de sites Inter-
net apportant des informations utiles pour connaî-
tre la disponibilité et l’accessibilité des TSO dans
certains pays et au niveau international :
Au niveau international
Methadone World Wide Travel Guide www.indro-
online.de. Site permettant d’obtenir des renseigne-
ments sur les possibilités et les modalités d’impor-
tation de méthadone dans 194 pays dans le monde.
En Europe
– EuroMethWork www.euromethwork.org. Site fi-
nancé par la Commission européenne permettant
d’acder à partir d’une carte de l’Europe, à tous les
centres dispensant de la méthadone en Europe.
En France
Afssaps : www.afssaps.sante.fr
Produre relative au transport personnel http://
www.afssaps.sante.fr/htm/10/pharma/indpharm.htm
Ministère de la Santé et des Solidarités : www.
sante.gouv.fr
Accès à la liste actualisée des DDASS et des
DRASS : http://www.sante.gouv.fr/htm/minister/dd-
dr/listedddr.htm
Aux États-Unis
SAMSHA (Substance Abuse and Mental Health
Services Administration) www.samsha.gov. Site
fournissant la liste des médecins et des centres
habilités à prescrire des TSO aux États-Unis pour
chaque État.
– Liste des médecins habilités à prescrire de la bu-
prénorphine : (Buprenorphine Physician Locator
by State) http://buprenorphine.samhsa.gov/bwns_
locator/index.html
Liste des centres de méthadone (Methadone
Treatment Centers by State) http://dpt.samhsa.gov/
choosestate.asp
Au Canada
Portail sur les dépendances du ministère de la
Santé et des Services sociaux du Québec http://de-
pendances.gouv.qc.ca/
Site permettant notamment d’obtenir la liste des
centres certifiés de soins spécialisés dans le domai-
ne de la toxicomanie
http://dependances.gouv.qc.ca/index.php?repertoire_
des_ressources_dependance/
En Australie
Therapeutic Goods Administration www.tga.gov.au
Site de l’administration australienne de régula-
tion des produits de santé, permettant d’obtenir des
renseignements sur les possibilités et les modalités
relatives au transport personnel des TSO dans ce
pays : http://www.tga.gov.au/docs/html/bringmed/
customs.htm#permission
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dicines library/disponible sur Internet : htpp://www.
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Commentaires
Les données relatives à la disponibi-
lité et aux conditions d’accessibilité des
TSO en Europe et en Amérique du Nord
ont été collectées à l’aide de plusieurs
questionnaires envoyées par l’Afssaps
aux autorités compétentes entre 2004
et 2007. Ces données sont susceptibles
d’être modifiées au cours du temps, les
pays pouvant adopter de nouvelles dis-
positions. Chaque pays appliquant ses
propres dispositions, le patient doit,
préalablement à son déplacement, se
renseigner auprès des ambassades ou
des consulats du pays de destination, des
règles en vigueur dans ce pays.
L’annuaire des ambassades et consulats fran-
çais à l’étranger est disponible sur le site Inter-
net du ministère des Affaires étrangères (www.
diplomatie.gouv.fr) à l’adresse suivante : http://
www.expatries.diplomatie.gouv.fr/annuaires/
repdipet.asp.
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