s i o t n a e r s v Ob v ations Obs e r Un cas d’allergie à la méthadone au Centre de traitement Gainville d’Aulnay-sous-Bois Xavier Aknine* Le 16 avril 2000 , un patient âgé de 45 ans, de nationalité américaine, se présente au centre Gainville pour un syndrome de manque aux opiacés. Il a été suivi pendant 25 ans dans un centre méthadone à Oackland (Californie) à la dose de 80 mg par jour . Pat a arrêté de prendre sa méthadone il y a trois semaines à la suite d’une expulsion des États-Unis prononcée pour des motifs judiciaires. Il a, en effet, été renvoyé en France au vu de ses origines françaises . Quand il se présente au centre, il se plaint * Médecin au CSST Gainville, Aulnay-sousBois (Seine-St-Denis). de souffrir de douleurs lombaires basses persistantes, de douleurs au niveau des membres inférieurs et de sueurs. Devant ce tableau de manque persistant, nous convenons avec lui de reprendre la méthadone à dose plus faible (60 mg/jour). Pat revient après 48 heures de traitement. Il présente un érythème de la face et du tronc très prurigineux ainsi qu’un œdème des membres inférieurs. Il n’a pas d’œdème de Quincke. On lui administre alors du • Depuis la décision prise par les pouvoirs publics s è v r e B s èv es r B s e e Patchs à la nicotine : le succès Brèv Brèv d’autoriser la vente sans prescription des substituts à la nicotine en pharmacie, le nombre des tentatives d’arrêt de consommation du tabac a explosé en France. La vente de tous les patches à la nicotine a été multiplié par 2,3 par rapport à la même période en 1999. Et la totalité des produits de substitution nicotinique (spray nasal excepté) a connu une hausse très importante de ses ventes (et pas seulement la gomme dosée à 2 mg). Cet effet très positif du délistage des substituts nicotiniques, déjà acquis en Suède, Norvège, Finlande, Royaume-Uni, Irlande, Autriche, Danemark, Espagne, Belgique, Italie, Pays-Bas et Allemagne, a été largement vérifié aussi aux États-Unis, où le nombre de tentatives d’arrêt avec ces produits est passé de 2,5 millions en 1995 à 6,3 millions en 1996, année de la prise de décision du passage des substituts du statut de prescription à celui d’automédication.Soit un gain d’arrêts supplémentaires compris entre 114 000 et 304 000 (sur la base d’un taux de succès à un an estimé à 8 %). • Par exemple, plus de trois millions de patches NiQuitin (SmithKline Beecham) ont été vendus depuis la fin du mois de décembre 1999 jusqu’en avril 2000. Cette thérapie de substitution est accompagnée d’un programme de soutien comportemental personnalisé, Pas à pas sans tabac. Ces patches à membrane de contrôle de débit, qui réduisent la sensation de manque, représentent actuellement 54 % du marché de ces Solumédrol® en intramusculaire et un traitement anti-histaminique per os et la méthadone est aussitôt arrêtée. Le traitement par Valium® est poursuivi car il n’avait jamais été interrompu et, d’ailleurs, Pat le tolère bien. Dès le lendemain, les symptômes régressent progressivement et s’amendent en quatre jours. Il est ensuite décidé de patienter une semaine pour observer si les symptômes de manque régressent ou non. Sept jours plus tard, le patient se plaint des mêmes douleurs lombaires et des membres inférieurs et d’une adynamie. Il n’a repris aucun opiacé depuis son épisode allergique. Il est donc décidé de débuter un traitement par buprénorphine haut dosage à la dose de 8 mg par jour. La tolérance est parfaite. Le patient se présente une semaine plus tard au centre en signalant la quasi-disparition de ses douleurs. Cependant, il n’a pas tout à fait recouvré son état physique et psychique antérieur. On porte donc la dose de buprénorphine haut dosage à 10 mg/jour. Il s’agit d’ un cas d’allergie à la méthadone (probablement liée aux excipients de la méthadone disponible en France qui sont sans doute différents de ceux de la méthadone délivrée en Californie). produits de substitution vendus en officine, et 39 000 personnes ont déjà adhéré au programme de soutien personnalisé. • Par ailleurs, 54 centres d’examens de santé se sont portés récemment volontaires pour évaluer l’impact des conditions de prise en charge des substituts nicotiniques sur le sevrage tabagique des populations en difficulté sociale. Ces centres ont été répartis en trois groupes de 18, chargés de recruter chacun 2 600 patients volontaires : dans le groupe 1, les substituts nicotiniques seront délivrés gratuitement, le coût étant pris en charge totalement par l’assurance maladie. Dans le groupe 2, les substituts nicotiniques seront à la charge du patient (soit 500 francs par mois) et dans le groupe 3, les patients adoptent des méthodes diverses d’autosevrage (gommes, psychothérapie, etc.). Les centres d’examen de santé renvoient tous ces patients vers leur médecin traitant, avec une lettre de suivi invitant celui-ci à enrichir de ses conseils l’accompagnement des candidats au sevrage tabagique. Ceux qui bénéficient de la gratuité reçoivent un bon à remettre au pharmacien,qui l’envoie pour remboursement à la Caisse primaire d’assurance maladie. C’est le retour des bons aux centres qui permettra de mesurer le nombre de patients adhérents dans chaque groupe, et de suivre l’évolution de ce nombre de mois en mois. Au bout du sixième mois, un questionnaire est adressé à chaque médecin généraliste afin de savoir si le sevrage a été définitif ou non. e Brèv s Brè ves 127 F.A.R.