Cadre de prescription et de
délivrance de la Méthadone
Le traitement doit être initié par un médecin
de CSAPA ou un praticien hospitalier...
Un médecin de ville ne peut prescrire de méthadone
que lorsqu’il est désigné médecin relais par le médecin du
centre méthadone primoprescripteur pour le patient.
Lors de la première délivrance de méthadone en
pharmacie, le patient doit présenter 2 ordonnances :
l’ordonnance relais du centre primoprescripteur
désignant le médecin de ville et l’ordonnance de
celui-ci sur laquelle est mentionnée la pharmacie.
Le pharmacien conserve les 2 ordonnances. Par la
suite, seule est nécessaire la prescription du médecin
de ville.
Le protocole est identique en cas de changement de
pharmacie ou de médecin notamment pour les pa-
tients vacanciers.
La prescription de méthadone est de 14 jours maximum,
la délivrance pouvant être quotidienne ou
hebdomadaire ( sauf mention expresse du prescripteur
sur l’ordonnance « délivrance en une seule fois ».
Généralités
La prise en charge inclut nécessairement
une dimension médicale, psychologique et sociale,
et une réévaluation clinique et thérapeutique
régulière.
Les contacts médecin-pharmacien sont recommandés à
l’initiation du traitement et régulièrement lors du suivi.
Proposer une dispensation quotidienne en début de
traitement ou en cas de difficultés, voire le cas
échéant prise sur place en officine
Du fait d’une demi-vie longue, buprénorphine et
méthadone* doivent être prescrites en monoprise.
Les prises fractionnées ne permettent pas d’atteindre
la dose efficace et entretiennent les mécanismes de
la dépendance.
La prescription, sur ordonnance sécurisée, doit
préciser en toutes lettres :
-le nom, prénom, âge, sexe
-la posologie et le nombre de jour de prescription,
-le rythme de délivrance
-le nom et le lieu de la pharmacie.
Un chevauchement, toujours exceptionnel doit
être mentionné sur l’ordonnance ( ex : En complé-
ment de l’ordonnance du …, je prescris : ….).
Les prescriptions de dépannage ou d’urgence sont
à éviter et limitées à une prescription à quelques
jours .
Cadre de prescription et de
délivrance de la Buprénorphine
Le traitement peut être initié en médecine de ville.
La voie sublinguale est la seule efficace. La voie
orale rend la buprénorphine quasiment inefficace,
ne laissant passer qu’une faible fraction dans la
circulation systémique du fait d’un important effet de
premier passage. Le comprimé doit donc être laissé
sous la langue de 5 à 10 minutes, sans l’avaler ni le
sucer, jusqu’à dissolution complète.
La prescription est de 28 jours maximum, la déli-
vrance quotidienne, hebdomadaire ou bimensuelle
selon les indications du prescripteur. Il est conseillé
de préférer une délivrance hebdomadaire.
Précautions d’emploi :
- Peu de risque de dépression respiratoire grave
sauf en cas d’association avec des benzodiazépines,
des hypnotiques ou d’alcool.
- Concentration sérique augmentée (effet inhibiteur
du CYP3A4) avec le kétonazole , itraconazole et les
inhibiteurs de la protéase du VIH.
- Risque de mésusage avec injection IV avec
complications œdémateuses et ischémiques locales
(Syndrome de Popeye), infectieuses et contamina-
tions VIH, VHC ou VHB.
En cas de prise en charge difcile, ne pas
hésiter à contacter ou à passer le relais, ne
serait-ce que temporairement, à un confrère
d’un CSAPA, ou à solliciter l’organisation
d’une Intervision ( réunion de synthèse
clinique entre tous les intervenants) auprès
du réseau.
Précautions d’emploi :
- Phase d’initiation progressive avec risque d’overdose.
- Risque de dépression respiratoire et d’overdose aggravée
avec les benzodiazépines, les hypnotiques et l’alcool.
- Risque de torsades de pointe par allongement du QT
principalement pour des posologies élevées (> 120 mg)
ou la prise concomitante de médicaments connus pour
allonger le QT comme les hypokaliémiants.
- Concentrations plasmatiques diminuées avec des médi-
caments inducteurs enzymatiques comme carbamazépine,
rifampicine, griséofulvine, alcool, barbituriques, phénitoïne.
amitriptyline et les certains antirétroviraux.
- Syndrome de sevrage lors prise simultanée de bupré-
norphine, ou de naltrexone.
* certains patients métaboliseurs rapides de la
méthadone ( mise en évidence par un dosage du
cycle de la méthadonémie sur 24 h) prennent leur
traitement en plusieurs prises.
Classée
stupéant