UPMC 1M001 Analyse et algèbre pour les sciences 2013-2014 Feuille 4 : Théorèmes de Rolle et des accroissements finis Les exercices sans (∗) sont des applications directes du cours. Les exercices marqués (∗) sont un peu plus difficiles, mais quelques exercices de ce genre pourront aussi figurer dans les évaluations. Enfin, quelques exercices marqués (∗∗) peuvent être considérés comme des « compléments de cours » mais certains peuvent aussi être traités comme apportant un autre éclairage sur des notions vues en cours ou des exercices précédents. Toutefois, les évaluations ne comporteront pas d’exercices du type (∗∗). Les feuilles d’exercices sont aussi disponibles sur ma page web http ://cermics.enpc.fr/∼pradeath/Enseignement.html Exercice 1. Soit f : R → R dérivable telle que f 0 ne s’annule pas. Montrer que f ne peut être périodique. Exercice 2. Soit (a, b, c) ∈ R3 , montrer qu’il existe x ∈]0, 1[ tel que 4ax3 + 3bx2 + 2cx = a + b + c. Exercice 3 (Théorème de Rolle et polynômes). On dit qu’un polynôme Q(x) est de degré d ∈ N s’il s’écrit Q(x) = b0 + b1 x + · · · + bd xd avec bd 6= 0. Soit n ∈ N. On considère une fonction polynomiale P de degré n, disons P (x) = a0 + a1 x + · · · + an xn . 1. Citer des résultats qui assurent que P est dérivable sur R et calculer sa dérivée P 0 (x). 2. En utilisant le théorème de Rolle, montrer par récurrence sur n que l’équation P (x) = 0 a au plus n solutions dans R. Exercice 4. Pour α > 0, on définit la suite Sn (α) = n X 1 . kα k=1 1. Montrer que pour tout α > 0, Sn (α) admet une limite en +∞ (éventuellement infinie). 1 2. Soit n ∈ N∗ , montrer qu’il existe cn ∈ [n, n + 1] tel que ln(n + 1) − ln n = . En déduire lim Sn (1). n→+∞ cn + 1−α 3. Soit α ∈]0, 1[. En considérant la fonction ϕ : R → R, x 7→ x , déterminer lim Sn (α). n→+∞ 4. Lorsque α > 1, montrer que lim Sn (α) est finie et en donner un encadrement. n→+∞ Exercice 5. Soit f de classe C n sur un intervalle [a, b], et qui s’annule en n + 1 points. Montrer qu’il existe c ∈]a, b[ tel que f (n) (c) = 0. Exercice 6. Soit f : [a, b] → R dérivable telle que f 0 (a) > 0 et f 0 (b) < 0. Montrer qu’il existe c ∈]a, b[ tel que f 0 (c) = 0. Exercice 7. Soit f : [a, b] → R de classe C 2 telle que f (a) = f 0 (a) et f (b) = f 0 (b). Montrer qu’il existe c ∈]a, b[ tel que f (c) = f 00 (c). Indication : Considérer la fonction ϕ : [a, b] → R, x 7→ (f (x) − f 0 (x))ex . Exercice 8. Soit f : R → R une fonction dérivable. Montrer que pour tout x > 0, il existe c > 0 tel que f (x) − f (−x) = x(f 0 (c) + f 0 (−c)). Exercice 9. Soit (a, b) ∈ R2 et n ∈ N, on considère le polynôme P (x) = xn + ax + b. Montrer que P admet au plus trois racines réelles. Exercice 10. Déterminer à l’aide du théorème des accroissements finis 1 1 lim (x + 1)e x+1 − xe x . x→+∞ Exercice 11. Soit f : I → R, on dit que f est lipschitzienne si il existe k > 0 tel que pour tout (x, y) ∈ I 2 , |f (x) − f (y)| ≤ k|x − y|. 1. Montrer que toute fonction lipschitzienne est continue. 2. On suppose f dérivable sur I. Montrer que f est lipschitzienne si et seulement si sa dérivée est bornée. 1 2013-2014 1M001 Analyse et algèbre pour les sciences 3. Soit f :]0, 1] → R, x 7→ √ UPMC x. Montrer que f n’est pas lipschitzienne. Exercice 12. Soit f : R → R dérivable telle que lim f (x) = lim f (x) = +∞. x→−∞ x→+∞ 1. En utilisant le théorème des valeurs intermédiaires, montrer qu’il existe a < 0 et b > 0 tels que f (a) = f (b). 2. En déduire qu’il existe c ∈ R tel que f 0 (c) = 0. Exercice 13 (Règle de L’Hôpital et applications). Soit I un intervalle ouvert non vide et f, g : I → R deux applications dérivables sur I. On suppose de plus que g 0 (x) 6= 0 pour tout x ∈ I. 1. Montrer que pour tout a < b dans I, on a g(b) 6= g(a). f (b) − f (a) f 0 (c) = 0 . g(b) − g(a) g (c) Indication : considérer l’application ϕ : [a, b] → R, x 7→ (f (b) − f (a))g(x) − (g(b) − g(a))f (x). f 0 (x) 3. (∗) Fixons a ∈ I. Déduire de la question précédente que si lim 0 existe et vaut ` ∈ R, alors x→a g (x) 2. Fixons a < b dans I. Montrer qu’il existe c ∈ ]a, b[ tel que 6= f (b) − f (a) lim = `. b→a g(b) − g(a) 6= sin(x) = 1 et que la fonction sin (resp. cos) est dérivable sur R, de dérivée cos (resp. − sin). x sin(x) − x cos(x) − 1 , puis a3 = lim , puis 4. En utilisant la question 3, déterminer a2 = lim x→0 x→0 x2 x3 On rappelle que lim x→0 cos(x) − 1 − a2 x2 x→0 x4 a4 = lim et sin(x) − x − a3 x3 . x→0 x5 a5 = lim 5. (∗∗) Pouvez-vous définir et deviner la valeur de a6 , a7 , etc. ? Compléments sur la dérivation Exercice 14. Soit n ≥ 2, on considère la fonction f définie sur R+ par f (x) = 1 + xn . (1 + x)n 1. Montrer que f est dérivable sur R+ et calculer sa dérivée. 2. Montrer que f atteint un minimum sur R+ que l’on déterminera. 3. En déduire que pour tout x ≥ 0 on a (1 + x)n ≤ 2n−1 (1 + xn ). 4. Montrer que pour tous x, y ≥ 0 on a (x + y)n ≤ 2n−1 (xn + y n ). Exercice 15. On considère la fonction f définie sur R par 1 et si t < 0 f (x) = 0 si t ≥ 0 1. Montrer que f est dérivable sur R. 2. Etudier l’existence de f 00 (0). On montrer que pour tout n ∈ N il existe un polynôme Pn tel que pour tout t < 0, f (n) (t) = Pn (t) 1 et . t2n 3. Trouver P1 et P2 , puis une relation de récurrence entre Pn+1 , Pn et Pn0 . 4. Montrer que f est de classe C ∞ . Exercice 16. Déterminer toutes les applications f : R → R dérivables telles que pour tout (x, y) ∈ R2 , f (x + y) = f (x) + f (y). Exercice 17 (**). Déterminer les fonctions f ∈ C 1 (R) telles que f ◦ f = f . 2