Gestion d`un cas d`Hépatite B chez un patient - CCLIN Paris-Nord

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GESTION D’UN CAS D’HÉPATITE B
AU
NHN
SOMMAIRE
1.
Contexte
2.
Histoire de la Maladie
3.
Au sein de l’unité
4.
Les patients
5.
Les soignants
6.
Conclusion
CONTEXTE
Mr D., hospitalisé au long cours au NHN depuis 2000,
pour troubles du caractère sur terrain déficitaire, est un
patient dont le comportement rend sa prise en charge
délicate.
Dans ses antécédents :
 Fracture du crâne en 1997
 Epilepsie
 Anémie sur œsophagite
 Pyélonéphrite en décembre 2012

Le patient a été muté le 9/10/2012 dans l’unité de 25
lits où il se trouve actuellement et est libre d’accéder
aux différentes structures de l’hôpital mais ne sort de
l’enceinte de l’établissement qu’accompagné.

Il n’a pas été constaté de comportements à risques
par l’équipe les 6 derniers mois et quoique virulent
verbalement il n’a pas été relevé de passages à
l’acte ayant entrainé une effraction cutanée ni un
comportement sexuel débridé.

Dans ses prises en charge durant cette période on note juste
des soins de pédicurie (coupe de phanères) les 1/03 et 29/05.
Le matériel de pédicurie est pris en charge par la stérilisation
centrale du CHES.

Aucune autre source de contamination (tatouage ou drogue)
n’est à signaler.

Mr. D. est sous LEPONEX depuis juin 2012 et a une
surveillance mensuelle de sa NFS qui ne montrait pas
d’anomalies ces derniers mois.

Un bilan biologique annuel complet (contrôle de son anémie et
de sa fonction hépatique) avait été réalisé le 7 janvier 2013 et
était normal y compris les sérologies d’hépatites et de HIV
(faites en vue d’une consultation dentaire qui n’a pas eu lieu du
fait du manque de coopération du patient).
HISTOIRE DE LA MALADIE

Le 14/06/2013, le patient présente un ictère généralisé
d’apparition
brutale
sans
fièvre
ni
aucune
symptomatologie associée.

Le bilan biologique réalisé en urgences montre une
cytolyse hépatique massive (ASAT 1690, ALAT 2810,
CRP 26).

Le transfert est organisé pour une hospitalisation dans
le service d’Hépato Gastro Entérologie pour suspicion
d’hépatite médicamenteuse au vu de ses traitements à
visée psychiatrique (LEPONEX, LOXAPAC, REQUIP,
IMOVANE, LEPTICUR, HALDOL) associés à ceux pour
son œsophagite.

Le retour vers le NHN se fait le 26/06/2013 avec le
diagnostic d’HEPATITE B après amélioration clinique.
AU SEIN DE L’UNITÉ
Dès l’annonce du diagnostic d’hépatite B
 la mise en place des mesures de protections
«Précautions Standards» pour les autres patients
et pour les soignants.
 la recherche de la source de contamination a été
organisée auprès des patients et des soignants.
 le signalement auprès de l’ARS avait été fait par le
CHES.
 le signalement auprès du CCLIN sur e-sin a été
fait en fin de gestion du cas puisqu’il s’agissait
d’une IAS.
LES PATIENTS

Une recherche de sérologies existantes a été faite dans les
dossiers chez les patients de l’unité.

Un bilan hépatique associé à une recherche sérologique par Ag
HBs, Ac Anti HBc et Ac Anti HBs a été réalisé immédiatement fin
juin et à 3 mois en octobre chez :
 tous les patients hospitalisés dans la même unité
 ceux avec qui Mr D. avait des relations en dehors de l’unité
 les patients (9) qui avaient quitté l’unité mais aussi
l’établissement au cours des 6 derniers mois (2 retours).

Cette recherche globale a permis de mettre en évidence :
 l’absence de séroconversion ou d’anomalie du bilan
hépatique chez 23 patients de l’unité
 la réactivation d’une hépatite chronique B chez une patiente
infectée par le HIV.
LES SOIGNANTS



Listing de tous les agents du service
Contrôle de l’état vaccinal et du taux d’anticorps anti-Hbs.
Tous les agents de l’unité étaient vaccinés et protégés.
( sauf une assistance sociale mais aucun contact avec le
patient).
Pas de cas de non-répondeurs.
Proposition de rencontrer le médecin du travail pour répondre
aux éventuelles interrogations.
(1 seule demande de la part d’une femme enceinte).

Rappel de l’intérêt de la vaccination.
Au NHN, Bénéfice/risque en faveur d’une vaccination fortement
recommandée à tout personnel non soignant (ASH+++).
 ATCD d’un AES d’un jardinier se piquant avec une seringue
usagée.
 Nombre
important d’AT par agressions de patients
(griffures/morsures)
CONCLUSION
Au vu des difficultés rencontrées dans un service de long
séjour, qui plus est en psychiatrie, pour la prise en charge
des patients du fait de leurs comportements (à risque) et
des pathologies rencontrées on retient:

Importance des précautions « standard » à mettre en
place rapidement et du respect des règles de base pour
les soignants.

Importance du rôle de l’EOH dans un établissement de
santé et la nécessité, dès la connaissance d’une
pathologie infectieuse « atypique », de l’en informer.

Importance de la communication entre le médecin du
travail et les médecins des unités.
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