2 MARC CHAPERON
ce qui montre que hest la restriction de hx0à un intervalle contenu dans Jet conte-
nant x0. Je laisse le lecteur s’assurer (toujours en utilisant la formule de dérivation
d’une fonction composée) que la bijection réciproque h−1
x0est bien solution de (1)
et en déduire le reste de la proposition.
Un exemple de non-unicité. Lorsque gs’annule, sa continuité ne suffit pas à
assurer l’unicité au sens de la proposition 1. Considérons en effet l’équation diffé-
rentielle
(2) dx
dt =p|x|.
Les hypothèses de la proposition 1 sont satisfaites par (2) sur J−= ]−∞,0[ et la
solution γx0obtenue pour x0<0est alors (exercice)
γ−
x0(t) = −√−x0−t
22
, t ∈I−
x0=−∞,2√−x0;
de même, les hypothèses de la proposition 1 sont satisfaites par (2) sur J+= ]0,∞[
et la solution γx0obtenue pour x0>0est alors (exercice)
γ+
x0(t) = √x0+t
22
, t ∈I+
x0= ]−2√x0,+∞[.
Le problème est que quand t→2√−x0(resp. quand t→2√x0) la fonction γ−
x0(t)
(resp. γ+
x0(t)) et sa dérivée tendent vers 0; on peut donc raccorder les solutions
précédentes à la solution nulle de (2) et obtenir le résultat suivant :
Proposition 2. Pour tout t0∈R, il existe une infinité de solutions de (2) définies
sur Rtout entier et nulles au point t0. Elles sont données par
γ(t) =
−1
4(t−a)2pour t < a,
0pour a≤t≤b
1
4(t−b)2pour t > b,
où les constantes aet bvérifient −∞ ≤ a≤t0≤b≤+∞.
Le résultat suivant montre que le problème ne se serait pas posé si l’on avait pris
|x|au lieu de p|x|dans (2) :3
Proposition 3. Soient gune fonction réelle continue sur un intervalle ouvert J
et aun point de Joù g(a)=0. Si de plus il existe des réels δ > 0et C > 0tels que
(3) ∀x∈J|x−a|< δ =⇒ |g(x)| ≤ C|x−a|,
alors toute solution de (1) qui prend la valeur aest constante et égale à a.
Démonstration. Si γ:I→Jest une telle solution, l’ensemble γ−1(a)est fermé
dans Iet il est non vide par hypothèse ; comme Iest connexe (c’est un intervalle),
il suffit donc de montrer que γ−1(a)est ouvert dans Ipour prouver qu’il est égal à
I, c’est-à-dire que γ(t) = apour tout t∈I.
Étant donné t0∈γ−1(a), comme γest continue (elle est solution de (1), donc
dérivable), il existe η > 0tel que
∀t∈I|t−t0|< η =⇒ |γ(t)−a|< δ
et donc, d’après (1) et (3),
(4) ∀t∈I|t−t0|< η =⇒ |γ0(t)| ≤ C|γ(t)−a|.
3Ce que l’on peut évidemment voir en résolvant l’équation.