La Lettre du Rhumatologue - n° 295 - octobre 2003
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TRIBUNE
ciations de malades, mais également
certains partenaires institutionnels,
plus particulièrement l’URCAM,
l’ARH et l’URML. L’industrie phar-
maceutique vient renforcer ce parte-
nariat.
Pour fonctionner, un réseau doit être
financé, car il faut mettre en place un
“dossier médical communicant infor-
matisé” et en assurer le suivi. Depuis
le démarrage du réseau, son finance-
ment provient du Fonds d’Aide à la
Qualité des Soins de Ville (FAQSV)
sous l’égide de l’URCAM. D’autres
sources de financement proviendront
de certains laboratoires pharmaceu-
tiques et peut-être, ultérieurement, de
l’Agence Régionale de l’Hospitali-
sation.
Les objectifs du réseau PR-LR sont
les suivants : diagnostic et traitement
précoces de la PR, prise en charge
coordonnée, si nécessaire pluridisci-
plinaire, et accès rapide aux nou-
veaux traitements, suivi et sur-
veillance. Le réseau PR-LR se
propose également d’améliorer la
formation médicale des soignants,
médecins ou paramédicaux et de
faciliter les interactions des soignants
avec les associations de malades. Il
envisage également de participer à
diverses études, notamment médico-
économiques et d’habitudes de pres-
criptions, qui permettront de mieux
connaître les modalités thérapeu-
tiques de la PR employées en Lan-
guedoc-Roussillon.
Pour remplir ses objectifs, le réseau
utilise un “dossier médical com-
municant informatisé”. Ce dossier
est fait de différentes fiches qui sont
constituées par les adhérents au
réseau. On distingue la fiche d’in-
clusion, qui est une fiche spécialisée
de consultation ou d’hospitalisation
remplie obligatoirement par un rhu-
matologue (cette fiche comporte les
principaux éléments suivants : motif
de consultation, description de la
maladie permettant de calculer le
DAS28, données biologiques, don-
nées radiographiques, traitements en
cours, traitements proposés, déci-
sions prises, synthèse de la consulta-
tion, orientations thérapeutiques et de
suivi), la fiche de suivi de consulta-
tion ou d’hospitalisation, la fiche de
rééducation ambulatoire, la fiche de
suivi médico-psychologique, la fiche
de podologie, la fiche d’intervention
de travailleur social. Le remplissage
de ces fiches est rémunéré. Le dos-
sier médical communicant informa-
tisé a bien entendu reçu l’aval de la
CNIL. Ce dossier médical commu-
nicant informatisé peut être consulté
par tous les membres du réseau qui
seraient amenés à voir le même
patient. Pour conserver l’anonymat
de ce dernier, un système lui attribue
un numéro de façon à éviter que son
identité soit indiquée sur le Net.
Ainsi, il sera facile à un rhumato-
logue travaillant à Montpellier d’ou-
vrir le dossier d’une patiente déjà vue
à Perpignan puis à Narbonne par
d’autres rhumatologues. Le praticien
qui a la patiente devant lui aura en
direct tous les renseignements médi-
caux ou paramédicaux la concernant,
ce qui, évidemment, facilitera la qua-
lité de la prise en charge. Au cas où
un patient aurait besoin d’un traite-
ment particulier, comme une biothé-
rapie, ou d’un traitement local, comme
une synoviorthèse isotopique qui
nécessite un rhumatologue hospita-
lier, cela ne doit poser aucun pro-
blème : il est facile d’adresser par
courrier électronique le dossier au
médecin hospitalier qui prendra la
décision ou, éventuellement, d’en-
voyer le patient en consultation à un
médecin du réseau qui dispose d’une
vacation en milieu hospitalier et qui
pourra très rapidement le voir. Dans
tous les cas, ce sont la rapidité et l’ef-
ficacité qui priment, sans perdre bien
sûr en qualité.
Le réseau a également mis en place
des actions d’information et de for-
mation continue. Certaines sont
destinées aux rhumatologues : elle
portent notamment sur les nouveaux
traitements (biothérapies) et le suivi
des patients traités par ces nouvelles
molécules en médecine libérale, la
qualité de vie, les données médico-
économiques. Certaines sont desti-
nées aux autres soignants : il s’agit
d’une formation à la prise en charge
et au traitement précoces de la PR,
formation qui sera effectuée par les
rhumatologues pour leurs corres-
pondants médecins généralistes ou
paramédicaux. De nombreux autres
thèmes sont envisagés.
Depuis quelques semaines, le dossier
médical communicant informatisé
est constitué et utilisé. Les fiches
commencent à être remplies. Il est
évidemment trop tôt pour se faire une
opinion. Fin 2003, nous pourrons
avoir une idée sur le début du fonc-
tionnement de ce réseau qui inclut les
deux tiers de la communauté rhuma-
tologique du Languedoc-Roussillon.
Il faut noter le grand enthousiasme
avec lequel les rhumatologues de
notre région ont accueilli cette ini-
tiative, qui correspond à un nouveau
mode d’exercice de la médecine et
dont la mise en route est un peu com-
plexe. La cellule d’évaluation dira,
en fin d’année, si le fonctionnement
a été satisfaisant et si, comme nous
l’espérons tous, le réseau PR-LR doit
continuer et s’étendre, sous réserve
évidemment que le financement
suive. Nous espérons que les patients
trouveront dans ce réseau des condi-
tions de prise en charge qui répon-
dent à leur attente. ■