Université Paris-Dauphine Intégration & Probabilités
Département MIDO Halim Doss
DUMI2E L3 année /
Corrigé du Partiel du 10.11
Exercice 1
Soit Xi(i1) une suite de variables de Bernoulli, indépendantes et de même loi :
P(Xi= 1) = P(Xi=1) = 0.5
On s’intéresse à la marche aléatoire : Zn=Pn
i=1 Xi. Plus précisément, on cherche à évaluer la probabilité :
pn=P(Zn> n a), pour : 0<a<1.
1. Donner la fonction génératrice commune des Xi, puis celle de Zn.
La génératrice commune gdes Xicalcule l’espérance g(u) = E(uXi)de uXi, soit :
g(u) = u1P(Xi= 1) + u1P(Xi=1) = 0.5u+1
u
et, puisque les Xisont indépendantes, la génératrice Gnde Znest donnée par : Gn(u) = gn(u).
2. En remarquant que : pn=P(uZn> una)pour : u > 1, déduire : pnmin
u>1ϕ(u), où :
ϕ(u)=2nun a u+1
un
(Utiliser l’inégalité de Markov)
Pour u > 1,zuz=ezln uest positive et strictement croissante, donc : pn=PuZn> unaet :
pnPuZnuna1
una EuZn=1
una gn(u) = ϕ(u)
puis, en étudiant ln ϕ(u), vérifier que :
1
nln pn≤ −1
2[(1 a) ln(1 a) + (1 + a) ln(1 + a)] <0
1
nln ϕ(u) = ln 2 (1 + a) ln u+ ln(1 + u2)définit une fonction de u, continue sur ]0,+[, qui tend
vers +lorsque u0ou u+. Cette fonction atteint donc son minimum sur ]0,+[en l’unique
point : ˆu=1 + a
1a1/2
>1en lequel sa dérivée s’annule, et la valeur de ce minimum :
µ=1
2[(1 a) ln(1 a) + (1 + a) ln(1 + a)]
est strictement négative puisque : ln ϕ(1) = 0 .
et en déduire la limite de pnlorsque : n+.
On déduit : pneµ n, qui implique : pn0lorsque : n+.
Exercice 2
Soit Xn(n1) une suite de variables aléatoires indépendantes suivant une même loi exponentielle E(1).
1. Calculer : P(Xn> r)pour : r > 0donné.
P(Xn> r) = R+
rexdx =er.
2. Déduire, pour tout : α > 0:P(Aα), où : Aα= lim sup
n+
{Xn> α ln n}.
En particulier : P(Xn> α ln n) = 1
nαest le terme général d’une série de Riemann, convergente ssi :
α > 1, et, puisque les Xnsont indépendants, les évènements : {Xn> α ln n}(n1) sont indépendants.
On déduit du lemme de Borel-Cantelli : P(Aα) = 0 pour : α > 1, et : P(Aα)=1sinon.
3. On pose : L= lim sup
n+
(Xn/ln n).
a. Vérifier que Ldéfinit bien une variable aléatoire à valeurs dans R∪ {+∞}.
On suppose les Xndéfinies sur un même espace probabilisé (Ω,A, P ). Pour tout entier net tout réel
α, l’évènement :
{sup
mn
Xm/ln mα}=\
mn
{Xm/ln mα}
est donc élément de la tribu A, et, puisque les ensembles de la forme ]− ∞, α]engendrent la tribu
Borélienne de R∪ {+∞}, on déduit que, pour tout entier n,Yn= supmnXm/ln mest une variable
aléatoire sur (Ω,A, P ), à valeurs dans R∪ {+∞}.
Rappelons maintenant que, par définition : L= infn1Yn, et donc, pour tout réel α, l’évènement :
{Lα}=\
n1
{Ynα}
est encore élément de la tribu A. Puisque les ensembles de la forme ]− ∞, α]engendrent aussi la
tribu Borélienne de R∪ {+∞},Lest également une variable aléatoire définie sur (Ω,A, P ), à valeurs
dans R∪ {+∞}.
b. Prouver que, pour tout α > 0:P(L > α)P(Aα)P(Lα).
L= infn1Yn> α ⇒ ∀n1Yn= supmnXm/ln m > α ⇒ ∀n1,mn Xm/ln m > α donc
tout élément de {L>α}appartient à une infinité de {Xm> α ln m}, c’est-à-dire à Aα.
Réciproquemment, tout élément de Aαappartient, par définition, à une infinité de {Xm> α ln m},
donc appartient à {Yn> α }pour tout entier n, et a fortiori à{L= infn1Ynα}.
Ainsi : {L > α } ⊂ Aα⊂ { Lα}, d’où le résultat.
c. Déduire la valeur de P(Lα)en fonction de αpour tout α > 0. Quelle est la loi de L?
P(L1) P(A1)=1donc, presque sûrement : L1.
Mais, pour tout réel α > 1,P(L>α)P(Aα)=0.
Donc L= 1 presque sûrement.
Exercice 3
Soit fn(n1) une suite de fonctions continues et positives sur R, convergeant simplement sur Rvers
une fonction continue f, et : Fn(x) = Zx
0
fn(t)dt. Montrer que :
1. Si g= sup
n1
fnest Lebesgue intégrable sur R,Fnconverge simplement vers une fonction Fpartout
dérivable et F0=f
Pour tout réel x, la suite des fonctions intégrables : hn(t) = 1]0,x[(t)fn(t)converge simplement vers la
fonction : h(t)=1]0,x[(t)f(t), et reste majorée, en valeur absolue par une même fonction intégrable :
|hn|≤|fn|=fng∈ L1(R)
On déduit du théorème de la convergence dominée de Lebesgue la convergence de Fn(x) = Zhn(t)dt
vers F(x) = Zh(t)dt =Zx
0
f(t)dt, et, puisque fest supposée continue sur R,Fest une intégrale de
Riemann, fonction dérivable de sa borne supérieure, et : F0=f.
2. Si fn(x) = n ϕ(n x n+ 2), où ϕ:R7→ R+est une fonction non nulle, continue sur R, et nulle en
dehors de l’intervalle [0,1],fnet Fnconvergent simplement vers des limites respectives fet F, et fest
continue mais n’est pas la dérivée de F.
Par hypothèse, fnest nulle en dehors de l’intervalle 12
n,11
n, et a fortiori en dehors de l’inter-
valle [0,1[. Mais, pour tout x[0,1[, il existe un rang nà partir duquel : x < 12
n, et donc : fn(x) = 0.
On conclut que la suite fnconverge simplement vers f= 0.
Pour tout xR:Fn(x) = Zx
0
n ϕ(nt n+ 2) dt =Z2n+nx
2n
ϕ(u)du converge vers : zéro si x < 1,
et : I=Zϕ(t)dt > 0sinon. On conclut que Fnconverge simplement vers : F=I1[1,+[, qui n’est pas
dérivable en x= 1
Exercice 4
Soient (Ω,A, P )un espace probabilisé, et Xune variable aléatoire réelle définie sur ,presque sûrement
à valeurs dans ]0,+[. Pour tout réel : r > 0, on pose : Ar={ω|X(ω)< r }.
1. Prouver que : P(Ar)0lorsque : r0.
Il suffit de montrer que, pour toute suite rndécroissant vers zéro, P(Arn)tend vers zéro, mais Arn
est alors une suite décroissante dont l’intersection A={ω|X(ω)0}vérifie, par hypothèse :
P(A)=0, d’où le résultat.
2. Déduire que, si une suite Bnd’éléments de Aest telle que : RBnX(ω)dP (ω)0, alors : P(Bn)0.
Pour tout r > 0:
ZBn
X(ω)dP (ω) = ZBn
|X(ω)|dP (ω)r P (BnAc
r)
d’où : P(Bn)P(Ar) + 1
rZBn
X(ω)dP (ω). Pour tout ε > 0fixé, on peut choisir r > 0tel que :
P(Ar)< ε/2, puis nassez grand pour que : ZBn
X(ω)dP (ω)r ε/2, d’où : P(Bn)ε, ce qui prouve
la convergence de P(Bn)vers zéro.
3. Prouver que la réciproque est vraie si : E(|X|)<+(considérer la suite Xk=X1Ak).
Supposons : E(|X|)<+, et considérons : Xk=X1Ak. La suite XXkest une suite de variables
aléatoires presque partout positives, majorée par X∈ L1(Ω), qui converge simplement vers zéro. Du
théorème de la convergence dominée de Lebesgue, on déduit : Z
(XXk)dP 0. Pour tout ε > 0,
on peut donc choisir kassez grand pour que : Z
(XXk)dP < ε/2, puis nassez grand pour que
P(Bn)< ε/(2k)de sorte que :
ZBn
X dP =ZBn
XkdP +ZBn
(XXk)dP k P (Bn) + Z
(XXk)dP < ε
ce qui établit la convergence de ZBn
X dP vers zéro.
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