LE B.A. BA DES ETUDES DE FONCTIONS I. Définition : On définit souvent une fonction f par son expression f ( x) . On écrit alors : « Soit f la fonction définie par f ( x) = ln( x) », ou :« Soit f la fonction qui à x associe ln x », ou encore :« Soit f : x ֏ ln x ». On ne doit pas confondre : La fonction f, et les qualités qu’elle possède (croissante, monotone, dérivable, continue, périodique,….), et : L’expression f ( x) , qui est un réel, complexe, etc… dépendant d’une variable x . On peut écrire : « La fonction x ֏ x 2 est paire », mais pas « la fonction x 2 est paire » , puisque x 2 ne désigne pas une fonction. Opérations sur les fonctions : Lorsqu’on étudie une fonction, celle-ci est souvent définie à partir de fonctions plus simples et d’opérations sur les fonctions (voir programme de 1ère S). Somme de deux fonctions : la fonction f + g : x ֏ f ( x) + g ( x) . Le produit de deux fonctions : la fonction fg : x ֏ f ( x) × g ( x) Le produit d’une fonction par une constante : la fonction λ f : x ֏ λ × f ( x) f f ( x) :x֏ g g ( x) La composée de deux fonctions : la fonction g f : x ֏ g [ f ( x)] . Le quotient de deux fonctions : la fonction II. Ensemble de définition d’une fonction : L’ensemble de définition d’une fonction f est l’ensemble des valeurs de x pour lesquelles f ( x) existe. x est [ 0; +∞[ , celui de v : x ֏ ln x est ]0; +∞[ . L’ensemble de définition d’une fonction polynomiale est ℝ , celui d’une fonction rationnelle est l’ensemble des Ainsi, l’ensemble de définition de u : x ֏ valeurs qui n’annulent pas son dénominateur. L’ensemble de définition d’une somme ou d’un produit de fonctions fg est l’intersection des ensembles de définition de f et de g . Exemple : Soit f : x ֏ x +1 + x +1 ≥ 0 1 . x ∈ Df ⇔ , et donc : D f = ℝ* ∩ [ −1; +∞[ = [ −1; 0[ ∪ ]0; +∞[ x x ≠ 0 L’ensemble de définition d’une composée de deux fonctions s’obtient de la manière suivante : L’expression v [u ( x)] est calculable si et seulement si x appartient à l’ensemble de définition de u et si u ( x) appartient à l’ensemble de définition de v . x ∈ Du . u ( x) ∈ Dv On écrit : x ∈ Dvu ⇔ x > 0 ⇔ x ≥ 1. ln x ≥ 0 Exemple : Soit f la fonction définie par f ( x) = ln( x) . x ∈ D f ⇔ III. Courbe représentative d’une fonction : Lorsque f est une fonction numérique d’une variable réelle x , on lui associe sa courbe représentative C f , qui est l’ensemble des points M ( x, y ) du plan tels que y = f ( x) . Cette équation est une équation cartésienne de la courbe C f . On peut parfois, réciproquement, associer une équation cartésienne à certaines courbes. Par exemple le demi cercle de centre O (0, 0) et de rayon 4, situé au dessus de l’axe des abscisses, a pour équation : y = 4 − x2 . IV. Continuité, dérivabilité d’une fonction : Ces deux notions seront étudiées dans la partie « Analyse » du programme. Elles ont toutefois été définies en 1ère S et en TS. Ce sont des notions locales , car on dit « f est continue en un point », ou « f est dérivable en un point ». Lorsqu’une fonction f est continue , ou dérivable, en tout point d’un intervalle I , on dit que f est continue sur I , ou dérivable sur I. On appelle ensemble de continuité d’une fonction l’ensemble des valeurs de a pour lesquelles f est continue en a . On appelle ensemble de dérivabilité d’une fonction l’ensemble des valeurs de a pour lesquelles f est dérivable en a . Définitions : a ∈ D f 1. f est continue en a ⇔ f ( x) = f (a) lim x→a a ∈ D f 2. f est dérivable en a ⇔ f ( x) − f (a) existe et est finie. lim x−a x→a Les implications à retenir !!!! 1. Pour qu’une fonction soit continue en a, il est nécessaire qu’elle soit définie en a . 2. Pour qu’une fonction soit dérivable en a , il est nécessaire qu’elle soit définie en a . 3. Pour qu’une fonction soit dérivable en a , il est nécessaire qu’elle soit continue en a . On résume, schématiquement, par : f est dérivable en a ⇒ f est continue en a ⇒ f est définie en a . Les implications réciproques sont fausses !!! La fonction partie entière x ֏ E ( x) est définie en 1 , mais pas continue en 1. Graphiquement , sa courbe possède une « cassure » au point d’abscisse 1. La fonction x ֏ x est continue en 0, mais pas dérivable en 0. Graphiquement, sa courbe possède un point « anguleux » d’abscisse 0. Rédaction : On peut écrire, à juste titre : « f est continue en a , car elle est dérivable en a », ou « f est dérivable en a , donc continue en a », car ces deux phrases sont des écritures de l’implication 3. Par contre, il est formellement interdit, sous peine d’amende, d’écrire : « f est continue en a , donc elle est dérivable en a », ou « f est dérivable en a , car continue en a », car ces deux phrases sont des écritures de la réciproque de l’implication 3 , qui est fausse !! Exercice : tester la validité des phrases obtenues en permutant « continue, dérivable, définie »… Règles de dérivation : Nous y reviendrons en détail dans le chapitre « Dérivation ».Néanmoins, il faut retenir que : 1. Lorsque f et g sont dérivables en a , alors f + g et fg aussi, et on a : ( f + g ) '(a ) = f '(a ) + g '(a ) et ( fg ) '(a ) = f '(a ) g (a ) + f (a ) g '(a ) . 2. Lorsque f et g sont dérivables en a , et que de plus g (a ) ≠ 0 , alors f aussi, et : g ' f '(a ) g (a ) − f (a ) g '(a ) f . g (a ) = [ g (a)]2 3. Lorsque f est dérivable en a et g est dérivable en f (a ) , g f est dérivable en a et : ( g f ) '(a ) = g ' [ f (a )] × f '(a ) . 4. Lorsque f est bijective, si f est dérivable en f −1 (a ) et si f '( f −1 (a )) ≠ 0 , alors f −1 est dérivable en a , et : 1 ( f −1 ) '(a ) = . f ' f −1 ( a ) On écrit alors les égalités fonctionnelles : f f ' g − fg ' ( f + g ) ' = f '+ g ' ; ( ) ' = ; ( g f ) ' = ( g ' f ) × f ' ,.... g g2 Exemple : soit f : x ֏ ( x + 1) 1 − x 2 . Le fait que x ֏ x soit dérivable sur ]0; +∞[ permet d’affirmer que f st dérivable si 1 − x 2 > 0 , c'est-à-dire sur l’intervalle ]−1;1[ (règle de dérivation 3. sur les composées de fonctions). On a alors : ∀x ∈ ]−1;1[ , f '( x) = 1 − x 2 + ( x + 1) × −x 1 − x2 = 1 − x − 2x2 1 − x2 . Mais à priori on ne peut rien conclure sur la dérivabilité , ou non dérivabilité, de f en 1 ou en −1 ; il faut alors entreprendre un calcul spécifique pour ces deux valeurs, en revenant par exemple à l définition de la dérivabilité en un point. Faites ce calcul…..On trouve que f est dérivable en -1,mais pas en 1. V. Propriétés algébriques / Propriétés graphiques : Nous parlons ici de propriétés globales d’une fonction, comme la parité, la périodicité, la monotonie sur un intervalle, etc…. et des conséquences graphiques. Parité, périodicité : 1. Une fonction f , définie sur un ensemble D symétrique par rapport à zéro, est paire lorsque : ∀x ∈ D, f (− x) = f ( x) , et impaire lorsque : ∀x ∈ D, f (− x) = − f ( x) . 2. Une fonction f , définie sur D est dite T − périodique, lorsque : ∀x ∈ D, f ( x + T ) = f ( x) . La courbe représentative d’une fonction paire est symétrique par rapport à (Oy ) . La courbe représentative d’une fonction impaire est symétrique par rapport à O . La courbe représentative d’une fonction T − périodique est invariante par la translation de vecteur 2π i . Monotonie : Une fonction f , définie sur un ensemble D , est : 1. croissante sur D lorsque : ∀( a, b) ∈ D 2 , a < b ⇒ f ( a ) ≤ f (b) 2. décroissante sur D lorsque : ∀( a, b) ∈ D 2 , a < b ⇒ f ( a ) ≥ f (b) 3. constante sur D lorsque : ∀( a, b) ∈ D 2 , f ( a ) = f (b) . 4. strictement croissante sur D lorsque : ∀( a, b) ∈ D 2 , a < b ⇒ f ( a ) < f (b) 5. strictement décroissante sur D lorsque : ∀( a, b) ∈ D 2 , a < b ⇒ f ( a ) > f (b) Une fonction est monotone (respectivement strictement monotone) sur D lorsqu’elle est croissante (resp. strictement croissante) sur D , ou décroissante (resp. strictement décroissante) sur D . Monotonie et dérivabilité : Les propriétés suivantes sont valides sur des intervalles uniquement !!! Soit I un intervalle , et f une fonction dérivable sur I . 1. Si f ' ≥ 0 sur I , alors f est croissante sur I . Si f ' ≤ 0 sur I , alors f est décroissante sur I . 2. Si f ' > 0 sur I , sauf éventuellement en un nombre fini de valeurs, alors f est strictement croissante sur I . Si f ' < 0 sur I , sauf éventuellement en un nombre fini de valeurs, alors f est strictement décroissante sur I . 3. Si f ' = 0 sur I , alors f est constante sur I . Branches infinies et asymptotes : Une courbe possède une branche infinie lorsque la longueur OM peut prendre des valeurs arbitrairement grandes. Cela arrive donc lorsque x tend vers +∞ ou vers −∞ , ou encore lorsque f ( x) devient arbitrairement grand au voisinage d’un réel a . 1. Lorsque lim f ( x) = +∞, ou − ∞ , la courbe C f possède une asymptote d’équation : x = a . x →a 2. Lorsque lim [ f ( x) − (ax + b) ] = 0 , la courbe C f possède une asymptote d’équation : y = ax + b au voisinage de +∞ x →+∞ f ( x) = a (réel), et lorsque lim ( f ( x) − ax) = b (réel), alors la courbe C f possède au x →+∞ x →+∞ x voisinage de +∞ l’asymptote d’équation : y = ax + b . Propriété : lorsque lim