I M A G E R I E La thoracoscopie médicale Medical thoracoscopy L. Greillier*, A. Fraticelli*, P. Astoul* Résumé : La thoracoscopie médicale est un examen endoscopique de la cavité pleurale qui peut être réalisé par le pneumologue sous anesthésie locale ou générale, le malade étant idéalement maintenu en respiration spontanée, après la réalisation d’un pneumothorax artificiel. À la fin de l’intervention, un drain thoracique est mis en place afin d’assurer le retour du poumon à la paroi. Les complications sont exceptionnelles et la mortalité est inférieure à 0,017 %. La thoracoscopie trouve son indication principale dans le diagnostic des épanchements pleuraux, avec une sensibilité et une spécificité bien supérieures à celles de la biopsie pleurale à l’aiguille et/ou de la cytologie du liquide. Certains gestes thérapeutiques sont réalisables par cette voie, et principalement la pleurodèse par talc dans les cas de pleurésie ou de pneumothorax récidivants. La thoracoscopie médicale doit faire partie des techniques endoscopiques thoraciques médicales courantes. Mots-clés : Thoracoscopie - Pleurésie - Pneumothorax. Summary: Medical thoracoscopy allows an endoscopic examination of the pleural cavity using local or general anesthesia, with the patient ideally in spontaneous breathing, after induction of an artificial pneumothorax. At the end of the procedure, a chest tube is inserted to expand the lung. Complications are rare and mortality is below 0.017%. The main indication for medical thoracoscopy is the diagnosis of pleural effusion, and the sensitivity and specificity are clearly superior to that of needle pleural biopsy and fluid cytology. Some therapeutic measures are mainly feasible by this route, in particular pleurodesis for recurrent pleurisy and pneumothorax as well. Medical thoracoscopy must be included in the armamentarium of thoracic endoscopy techniques. Keywords: Thoracoscopy - Pleurisy - Pneumothorax. a thoracoscopie médicale est l’exploration endoscopique de la cavité pleurale réalisée par un médecin. Elle permet en outre la réalisation de prélèvements biopsiques au niveau pleural et pulmonaire, selon l’expérience de l’opérateur, ce qui apporte infiniment plus d’informations qu’une simple biopsie pleurale percutanée. Chaque fois qu’un drain thoracique est requis, il ne prend que quelques minutes à un pneumologue pour introduire un endoscope par la même incision cutanée afin d’inspecter la cavité pleurale, de localiser les adhérences et les brides, de prélever des fragments pleuraux et de vérifier que le drain est en situation correcte. Chez les patients présentant un cancer pleural primitif (mésothéliome pleural malin), c’est le seul examen qui permette un diagnostic à un stade précoce de la maladie, et, pour les autres épanchements pleuraux, la réalisation de biopsies sous le contrôle de la vue avec un rendement diagnostique de plus de 95 %. La thoracoscopie médicale, tout en permettant une exploration complète de la cavité pleurale, est moins invasive que la thoracotomie (1). Les complications sont rares si elle est pratiquée en tenant compte des recommandations appropriées. Elle est réalisée L * Département des maladies respiratoires, service d’oncologie thoracique, hôpital Sainte-Marguerite, Marseille. UPRES 3287, faculté de médecine, Marseille. 162 en utilisant une ou deux portes d’entrée selon son indication. Un drain pleural est mis en place à la fin de l’examen afin d’assurer une réexpansion pulmonaire satisfaisante. Si des biopsies pulmonaires ou une symphyse pleurale sont réalisées, le drain sera laissé en place quelques jours. Dans le cas d’une simple thoracoscopie diagnostique avec prélèvements biopsiques au niveau de la plèvre pariétale, le drain peut être enlevé dès l’arrêt du bullage au bocal et contrôle clinique du retour du poumon contre la paroi. Pour pratiquer une thoracoscopie, un médecin doit bénéficier d’un entraînement spécifique (comme pour tout geste endoscopique), afin d’intégrer des connaissances sur l’anatomie thoracique, sur l’utilisation des instruments (pince pour biopsies, système de coagulation, équipement vidéo-endoscopique, etc.) et sur la surveillance du drainage thoracique. ÉQUIPEMENT ET TECHNIQUE Équipement L’équipement requis pour une thoracoscopie rigide comprend des trocarts (7 mm et 5 mm), des optiques et une pince porte-optique (avec, au minimum, un angle de vision de 180°) reliées à une source de lumière froide, et des pinces coagulantes dans le cas d’un examen La Lettre du Pneumologue - Volume VII - no 4 - juillet-août 2004 nécessitant deux portes d’entrée (figure 1 ). La vidéo est conseillée, non seulement pour son intérêt didactique, mais aussi pour la commodité des gestes, leur sécurité et la meilleure asepsie qu’elle procure, l’œil et la tête de l’opérateur étant loin du champ opératoire. La thoracoscopie médicale doit être réalisée dans des conditions d’asepsie draconiennes. La salle d’examen doit être stérilisée de la même manière qu’un bloc opératoire. Les trocarts, les endoscopes, les pinces, les câbles de raccordement et tous les accessoires doivent être stérilisés après un nettoyage soigneux. Technique La thoracoscopie médicale est une technique invasive qui doit être utilisée lorsque l’analyse cytologique du liquide pleural n’a pas été contributive. En effet, le rendement des biopsies percutanées n’est pas plus élevé, et ce geste technique est de plus en plus réservé aux cas de forte suspicion de tuberculose pleurale. La thoracoscopie médicale est très voisine de la technique de mise en place d’un drain thoracique au moyen d’un trocart, la différence étant que l’exploration de la cavité pleurale est possible, ainsi que la réalisation de biopsies. Anesthésie Plusieurs modalités d’anesthésie sont possibles, basées sur l’expérience des équipes, le plateau technique local, l’indication de l’examen, et le choix du patient après information éclairée sur la qualité de l’examen. Une prémédication est indispensable quelle que soit la méthode d’anesthésie réalisée. L’anesthésie locale (uniquement au niveau de l’incision) est recommandée pour un examen rapide chez un patient qui présente une cavité pleurale libre d’adhérences, chez les patients à haut risque en mauvais état général, ou en cas d’insuffisance cardiorespiratoire contre-indiquant une anesthésie générale. L’anesthésie générale est nécessaire dans certaines situations. L’idéal est un patient sous anesthésie générale conservant une respiration spontanée (sous intubation trachéale ou masque laryngé) ; cela évite le retour du poumon à la paroi, qui gêne l’examen, ainsi que la lourdeur d’une intubation sélective pour un geste diagnostique le plus souvent anodin (2). Déroulement de l’examen L’examen est réalisé sur un patient en décubitus latéral sur son côté sain. La porte d’entrée se situe au niveau de la ligne axillaire moyenne entre les troisième et septième espaces intercostaux. Le prérequis indispensable est la présence d’une cavité pleurale accessible d’au moins 6 à 10 cm de diamètre. Un pneumothorax artificiel est réalisé la veille de l’examen ou sur la table de thoracoscopie, immédiatement avant l’examen, à l’aide d’une aiguille de plèvre (2 à 3 mm de diamètre et 100 mm de long) à double mandrin, l’un pointu pour traverser la peau et les muscles intercostaux, l’autre mousse pour traverser le fascia endothoracique et la plèvre pariétale sans léser le poumon. L’aiguille est mise en place dans la cavité pleurale comme pour une simple ponction pleurale, et le robinet assurant l’étanchéité est ouvert afin de laisser l’air entrer de manière active (pas d’insufflation d’air sans contrôle de la vue). Le bruit caractéristique de l’air entrant dans la cavité pleurale est audible jusqu’à l’équilibre des pressions, période pendant laquelle l’air entre et sort en fonction des mouvements expiratoires et inspiratoires du patient. Le choix de la porte d’entrée dépend de l’indication de l’examen et de la présence de brides éventuelles. Dans le cas d’un pneumothorax, le troisième ou quatrième espace sera choisi (lésions pulmonaires et pleurales le plus souvent apicales), alors que le cinquième, sixième ou septième espace sera préféré en cas de suspicion de pleurésie néoplasique (lésions débutantes au niveau de la plèvre pariétale inférieure et postérieure). Le reste de l’examen comprend les étapes suivantes : – aspiration soigneuse du liquide en cas de pleurésie, avec réalisation des prélèvements adéquats, à visée diagnostique ; – section éventuelle de brides gênant l’exploration ; – inspection de la cavité pleurale avec endoscope à vue directe ou latérale. Des biopsies peuvent être réalisées à l’aide de la pince porte-optique, en utilisant une seule porte d’entrée. Cette pince ne permet pas la réalisation d’une coagulation. Dans l’idéal, quand la plèvre pariétale est fine et présente un aspect inflammatoire non spécifique, les prélèvements doivent être réalisés contre une côte, afin d’éviter le paquet vasculo-nerveux intercostal. Figure 1. À gauche (de haut en bas) : endoscope Panoview® (Richard Wolf, Knittlingen, Allemagne) de 7 mm à vision directe, endoscope court de 4 mm, pince porte-optique, pince coagulante. À droite : trocart de 7 mm, trocart de 5 mm. La Lettre du Pneumologue - Volume VII - no 4 - juillet-août 2004 163 I M A G E R I À la fin de l’examen, une symphyse pleurale par talc dépourvu de fibres d’amiante (Stéritalc® Novatech, France) et calibré peut être réalisée en cas de pneumothorax ou de pleurésie récidivante. Un drain thoracique est inséré en fin d’examen afin d’assurer sur la table, en décubitus latéral, la réexpansion pulmonaire (3). COMPLICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS Complications L’ensemble des résultats concernant les complications de la thoracoscopie, obtenus à partir des principales séries de la littérature, rapporte une mortalité inférieure à 0,01 %. Plusieurs litres de liquide peuvent être complètement aspirés pendant cet examen, avec un risque limité d’œdème du fait de l’équilibre des pressions permis par l’entrée de l’air à travers le trocart dans l’espace pleural. Si la réexpansion pulmonaire paraît difficile, une aspiration à faible pression négative doit être appliquée. La prise de pression intrapleurale avant l’examen permet de prévoir cet inconvénient. La complication la plus sérieuse est l’embolie gazeuse après insufflation active d’air dans la cavité pleurale, qui est cependant rare (< 0,1 %) et peut être évitée en utilisant un insufflateur à double ballonnet. Les complications d’une thoracoscopie médicale peuvent être prévenues en observant les règles suivantes : – suspendre l’examen si le patient a une toux difficilement réductible, – pendant l’examen, surveiller l’oxymétrie et l’ECG, oxygéner, – éviter les biopsies près des scissures ou du médiastin, – insérer un drain thoracique dans tous les cas. Contre-indications Elles sont rarement absolues. Le principal écueil est la taille de la poche pleurale à explorer. Certains facteurs peuvent retarder la réalisation de l’examen. Il s’agit de la toux, de l’hypoxémie, des troubles de la crase sanguine (taux de prothrombine < 60 % et/ou plaquettes < 60 000/mm3) et des anomalies cardiologiques. Le pneumologue doit évaluer le rapport bénéfice-risque pour chaque cas (4, 5). Les contre-indications pour les biopsies pulmonaires sont l’hypertension artérielle pulmonaire, un aspect du poumon en “rayons de miel”, une suspicion d’anévrisme artério-veineux, le kyste hydatique, les tumeurs très vascularisées. APPLICATIONS CLINIQUES La thoracoscopie médicale est avant tout un examen diagnostique, mais elle peut également être utilisée dans le cadre de gestes thérapeutiques. Indications de base Les pleurésies cancéreuses Il s’agit de l’indication principale de la thoracoscopie médicale, compte tenu du mauvais rendement diagnostique de l’analyse du liquide pleural et des biopsies pleurales percutanées. En outre, elle offre la possibilité d’évaluer le caractère disséminé ou localisé des lésions ainsi que l’atteinte de la plèvre viscérale et du 164 E diaphragme, ce qui présente un intérêt pronostique dans certaines situations et peut modifier la stratégie thérapeutique. Le rendement se situe entre 90 et 100 %, comparé à une sensibilité d’environ 40 % pour la biopsie percutanée et de 60 % pour la cytologie pleurale. Si le patient a un cancer connu et une cytologie pleurale négative à la ponction, une thoracoscopie doit être préférée à une biopsie pleurale percutanée. Dans le cas de pleurésies néoplasiques récidivantes, une symphyse pleurale peut être réalisée dans le même temps. Après une évacuation complète du liquide, l’insufflation douce de talc calibré, stérile, sans fibres minérales, sous contrôle de la vue de toute la surface pleurale, permet d’obtenir une symphyse dans plus de 90 % des cas lorsque la réexpansion complète du poumon est obtenue. On note dans les suites une ascension thermique chez 30 % des patients et une durée moyenne d’hospitalisation de 4 à 5 jours. Cette méthode est actuellement considérée comme la meilleure option dans le cadre du traitement palliatif des pleurésies néoplasiques récidivantes (6). Les nouvelles stratégies de prise en charge des pleurésies récidivantes, notamment ambulatoires ou au lit du patient, doivent être comparées à cette technique (7). Pleurésies métastatiques Les biopsies percutanées ne permettent pas le diagnostic des nodules localisés au niveau du diaphragme, de la plèvre viscérale et sur le médiastin. Le rendement diagnostique est en outre dépendant de la dissémination de la tumeur dans la cavité pleurale (figure 2). Le principal avantage de la thoracoscopie est de permettre un diagnostic précoce et une évaluation complète de la cavité pleurale. Dans 85 % des cas de cancer pleural, la thoracoscopie met en évidence un aspect macroscopique évocateur de malignité. Cet aspect doit cependant être confirmé par l’analyse histologique, qui est le seul critère diagnostique. Le seul écueil à l’examen est la présence d’adhérences gênant la réalisation de la pneumoséreuse. Mésothéliome pleural malin La thoracoscopie permet le choix des sites biopsiques, des prélèvements multiples, et donc un rendement élevé. Les biopsies sont positives dans plus de 98 % des cas, alors que la combinaison de la cytologie du liquide pleural et de la biopsie percutanée donne un diagnostic dans moins de 40 % des cas. La thoracoscopie permet aussi d’apprécier le stade de la maladie, qui est un paramètre pronostique important. Elle permet en outre des prélèvements pulmonaires, afin de documenter une éventuelle exposition à l’amiante (8). Les pleurésies tuberculeuses Dans 70 à 90 % des cas, le diagnostic peut être obtenu par biopsie percutanée (dont c’est actuellement la seule indication) pour analyse histologique et culture. Un deuxième prélèvement permet un rendement de 95 %. De fait, la thoracoscopie ne joue pas un rôle important dans le diagnostic de cette maladie, et sa découverte est le plus souvent fortuite. L’aspect en est le plus souvent celui de granulations blanchâtres recouvrant la plèvre pariétale et diaphragmatique. Les lésions initiales perdent souvent leur spécificité macroscopique, mais également histologique lorsque l’examen est réalisé tardivement. Les cultures de fragments sont positives dans seulement 50 % des cas. La Lettre du Pneumologue - Volume VII - no 4 - juillet-août 2004 Figure 2. À gauche : métastase au niveau de la plèvre pariétale. Quelques nodules se répartissent sur la surface pleurale, qui, par ailleurs, est saine (la positivité des biopsies percutanées à l’aiguille est le fruit du hasard). À droite : adénocarcinome pleural métastatique. Le cancer primitif n’a pas été retrouvé. Autres pleurésies Les pleurésies associées à un cancer bronchopulmonaire peuvent résulter d’un mécanisme direct, par envahissement de la plèvre, ou être en rapport avec une cause indirecte (9). Dans cette situation, la thoracoscopie est préférable à la thoracotomie pour identifier les patients susceptibles de bénéficier d’une résection chirurgicale. Les pleurésies récidivantes d’étiologie bénigne sont le plus fréquemment retrouvées chez les patients insuffisants cardiaques, dans les suites d’une chirurgie cardiaque, et dans les cas de syndrome néphrotique, de connectivites et d’autres maladies inflammatoires ( 1 0 ). La thoracoscopie est alors requise quand les symptômes sont invalidants et qu’ils ne sont pas contrôlés par des ponctions itératives. Habituellement, des prélèvements biopsiques sont réalisés pour éliminer un problème infectieux ou néoplasique, et pour réaliser une symphyse pleurale. Le pneumothorax spontané Des études récentes ont défini la place du drainage thoracique dans les cas de pneumothorax spontané primaire (11, 12). Si un drain doit être mis en place dans la cavité pleurale, il est simple, dans un premier temps, d’introduire une optique pour examiner la cavité pleurale et la surface du poumon. La thoracoscopie est une alternative diagnostique, voire thérapeutique, excellente en cas de drainages répétés, pour les patients présentant des pneumothorax récidivants ou prolongés malgré le drainage (13). L’examen peut mettre en évidence des brides pleurales plus ou moins sous tension, des blebs, des bulles, ou, à l’inverse, montrer une surface pulmonaire macroscopiquement normale. Aucune étude n’a actuellement mis en évidence l’intérêt de réséquer des bulles ou des blebs macroscopiquement sains, et seules les brèches visibles nécessitent un geste curatif. Malgré la controverse concernant l’utilisation du talc à faible dose (< 2 g) pour symphyse pleurale en situation de récidive, plusieurs études cliniques sur de grandes cohortes et de récents résultats expérimentaux vont dans le sens de l’innocuité de cette technique (14, 15). Une étude comparant prise en charge chirurgicale et talcage pleural par thoracoscopie mettrait fin à cette controverse. La Lettre du Pneumologue - Volume VII - no 4 - juillet-août 2004 Pleurésies purulentes La thoracoscopie est utile dans la prise en charge de l’empyème à un stade précoce (16). Durant la phase exsudative et d’organisation, l’examen endoscopique permet d’effondrer des adhérences à ce stade fibreuses, et d’évacuer le liquide et les membranes fibrinopurulentes par aspiration et à la pince afin de créer une cavité pleurale unique (figure 3). Le drainage et l’irrigation pleurale sont plus efficaces, ce qui raccourcit la durée d’hospitalisation et évite une thoracotomie. Le moment de la réalisation de la thoracoscopie est crucial et, dans tous les cas, celle-ci doit être envisagée lorsque la mise en place d’un drain thoracique est indiquée ( 1 7 ). Le rôle de la thoracoscopie dans cette indication, au même titre que l’utilisation des fibrinolytiques, et du recours à la chirurgie est très controversé, et des études prospectives comparatives sont nécessaires. Syndrome vasomoteur des membres supérieurs La section de la chaîne sympathique dorsale au niveau du plexus (deuxième, troisième ± quatrième ganglions dorsaux) représ e n t e le traitement le plus efficace de l’hyperhidrose axillo-palmaire. La sympathectomie par thoracoscopie peut être réalisée par électrocoagulation, dissection ou excision. Entre les mains d’un opérateur expérimenté, la diathermocoagulation du plexus sympathique dorsal par thoracoscopie médicale est réalisable avec un excellent résultat ( 1 8 ). Les effets secondaires et les complications sont rares (hypersudation compensatrice, douleur). CONCLUSION Les indications de la thoracoscopie sont loin d’être exhaustives, mais elle doit être réalisée par un pneumologue formé à cette technique, c’est-à-dire connaissant l’anatomie endoscopique pleurale, rompu à la mise en place correcte d’un drain thoracique et ayant pratiqué un certain nombre d’examens sous contrôle d’un opérateur expérimenté. Son intérêt est évident sur le plan du diagnostic des pleurésies et elle doit rester du domaine médical strict. Le recours au chirurgien dans cette indication repose uniquement sur l’impossibilité d’accéder simplement à la cavité pleurale. 165 I M A G E R I E Figure 3. Pleurésie purulente cloisonnée. À terme, de telles adhérences rendent la ponction, voire le drainage, difficile. La thoracoscopie permet un décloisonnement à la pince et l’obtention d’une cavité unique. Concernant le pneumothorax, la thoracoscopie médicale reste “la mise en place d’un drain sous le contrôle de la vue” lorsqu’un drainage est nécessaire. Elle permet dans le même temps d’examiner la surface du poumon, voire de mettre en évidence une brèche macroscopique. La discussion du talcage pleural ne porte pas sur la technique endoscopique en soi, mais bien sur la meilleure option pour obtenir une symphyse pleurale lorsque celle-ci est indiquée. Les directions futures de la thoracoscopie vont dans le sens du développement d’instruments de taille réduite permettant des actes peu invasifs dans le cadre de fonctionnements ambulatoires, et de la généralisation de cet examen en secteur pneumologique, qui doit faire partie des techniques endoscopiques médicales (19). R É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S 1. Loddenkemper R. Thoracoscopy – State of the art. Eur Respir J 1998;11:213-21. 2. Plummer S, Hartley M, Vaughan RS. Anaesthesia for telescopic procedures in the thorax. 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